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Appels à contributions
L’invention d’une langue littéraire dans un milieu plurilingue

L’invention d’une langue littéraire dans un milieu plurilingue

Publié le par Matthieu Vernet (Source : Julien Piat)

 

SOCLES- Revue de SOCiolinguistique et de sociodidactique des LanguES du Laboratoire de Sociolinguistique et de Sociodidactique (LISODIP) de l’ENS de Bouzaréah, ALGER

Appel à contribution n°2

Appel à contribution pour le n°2 , à paraître en juin 2013

«L’invention d’une langue littéraire dans un milieu plurilingue »

Directrices de publication : Pr. Attika-Yasmine Abbès-Kara

                                              Pr. Malika Kebbas  

Argumentaire

Réfléchir sur l’usage de la langue française chez les écrivains algériens n’est pas une question nouvelle pour tout chercheur s’intéressant au domaine de la littérature francophone. Le sujet suscite toujours autant d’interrogations. Comment ne pouvons- nous pas revenir sur un tel sujet si l’écrivain algérien francophone le pose lui-même ? Ce dernier se trouve ainsi au coeur d’une problématique qui n’est pas des plus faciles à saisir, celle qui s’interroge sur la définition même du sujet bilingue. Qu’est-ce qu’un sujet bilingue ? Il est clair que nous ne pouvons pas donner une réponse définitive à une telle question. Bien des recherches ont été menées par des spécialistes, que ce soit dans le domaine de la linguistique ou celui de la littérature, dans le but de rendre claire la notion du sujet bilingue. Mais aucune n’est arrivée à en donner une définition concluante. Au contraire, les différentes recherches soulignent plutôt l’ambiguïté d’une telle notion, en cherchant non pas à la définir mais à rendre compte de tout ce qu’elle engendre comme interrogations. Edouard Glissant formule ainsi la problématisation du sujet bilingue : « Comment être soi sans se fermer à l’autre et comment consentir à l’autre, à tous les autres sans renoncer à soi ? »

L’écrivain algérien, dit d’expression française, répond en quelque sorte à la question telle que posée par Edouard Glissant. Il est sujet bilingue mais pas n’importe lequel ; il est désormais un écrivain et est par là même considéré comme un être à part. Un être qui par son écriture est à la recherche d’un quelque chose qu’il ne peut définir. Ce quelque chose qui le fait vivre parce qu’il lui permet d’écrire. « Quand on vit, il faut créer », écrit Mohammed Dib. Il ne s’agit pas pour nous ici de définir ce qu’est l’écriture mais nous soulevons cette question car nous pensons que nous ne pouvons réfléchir sur l’écrivain algérien, en tant que sujet bilingue, si nous ne nous intéressons pas à lui, avant tout, dans son travail d’écrivain. Nous pensons même que si nous voulons comprendre la situation de tout sujet dit « bilingue », nous devons particulièrement nous intéresser à tout ce qui fait de son texte un texte littéraire.

En d’autres termes, notre intérêt n’est pas tant de voir pourquoi l’écrivain algérien francophone écrit dans la langue française mais plutôt ce que cette langue représente dans l’oeuvre tout en étant imprégnée d’une langue autre, la langue « maternelle ». Nous ne pourrons répondre à une telle question si nous ne nous appuyons pas essentiellement sur le texte dans toute sa littérarité. L’écriture dite bilingue paraît dans une certaine mesure « double » mais elle n’appartient qu’à un seul être : l’écrivain.

Nous dirons donc que la question du bilinguisme concerne de nombreuses personnes en Algérie ; mais cette situation se présente de manière très particulière en ce qui concerne l’écrivain qui utilise la langue pour la recréer, la réinventer en quelque sorte. On pourrait ainsi faire une part à la création d’une langue littéraire, commune ou individuelle, qui s’écrirait dans le code de la langue générale, française, arabe, amazigh… Cela permettrait de sortir un peu des questions ressassées. Quelle est la ou les langues littéraires qui s’inventent dans un contexte de bilinguisme ? Il serait intéressant de voir comment les romanciers algériens francophones se situent par rapport à cet héritage français et comment ils inventent leur propre langue littéraire.

 

Axes de recherche :

-L’écriture comme quête de soi au coeur de la problématique de la littérature algérienne francophone.

-Langage littéraire/diversité langagière.

-Le bilinguisme d’écriture : une nécessité ou un choix.

-Ecrivain bilingue et auto-traduction.

-Peut-on parler de l’invention d’une langue littéraire, c’est-à-dire d’un code commun aux écrivains de langue française ? Ou doit-on au contraire valoriser les procédés stylistiques de chacun ?

Modalités de soumission

Les propositions d’articles seront d’une longueur maximale de 35 000 caractères-espaces (bibliographe comprise), police Times New Roman 11 pts, texte justifié à droite et à gauche, interligne simple, marges à 2 cm de chaque côté de la page (feuille de style intégrée dans le présent fichier) et doivent être envoyées, avant le 31 mars 2013, à l’adresse électronique suivante : enslabo@yahoo.fr