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L'interlocution comme paramètre : nouvelles données/nouveaux modèles

L'interlocution comme paramètre : nouvelles données/nouveaux modèles

Publié le par Marielle Macé

APPEL A COMMUNICATIONS

L'interlocution comme paramètre : nouvelles données/nouveaux modèles

Université d'Amiens, les 6 et 7 Janvier 2011

ARGUMENTAIRE

Si parler, dans l'expérience commune, signifie communiquer, les formes de la communication, ses paramètres, les rôles qu'instancient le locuteur et l'interlocuteur, leur relation privilégiée, devraient être le noyau dur de la science du langage. On pourrait même considérer que cette relation est si importante qu'elle détermine, ou à tout le moins, conditionne, les formes des messages et donc leur contenu. Rien ne serait linguistique qui ne soit inhérent à ce processus de transmission.

Or ce n'est pas dans cette voie que s'est engagée la linguistique de manière générale. La frontière entre usage et code y est constamment maintenue, y compris dans les approches rattachées au courant de la pragmatique interactionniste. Quand se pose la question de l'altérité, elle se pose comme un facteur contextuel au sens empirique du terme. Fondamentalement, le locuteur est conçu exprimant  dans des formes personnelles des contenus qui  lui sont propres ou qu'il émet en les modalisant et les validant  plus ou moins. L'interlocuteur, par conséquent, est généralement conçu comme une cible empirique, un objet qui accompagne la construction/production du message. Possiblement, il est vrai, on accordera qu'il est le paramètre indispensable des formes illocutoires ou perlocutoires que peut prendre le message.

Cette conception des choses amène, comme on le sait, à une profonde division dans les sciences du langage entre celles qui étudient la langue et celles qui étudient le discours. Pour certains linguistes, la pragmatique ne fait pas véritablement partie de la linguistique, si bien qu'au lieu, grâce aux outils épistémologiques et heuristiques dont on dispose à l'heure actuelle, de s'attacher à comprendre et intégrer les contradictions apparentes entre le système et l'usage, on recule indéfiniment le moment où il faudra bien conjuguer langue et parole.  Des voix se font pourtant entendre pour évoquer un possible « pont », un possible lien, mais trop rarement et de façon trop dispersée ou trop timide : peut-on dire par exemple que le « co-énonciateur » des théories de l'énonciation remplit toutes les fonctions qu'on attendrait de lui et assume tout le rôle interlocutif qu'il faudrait lui voir jouer ?

Quelle est la place de l'interlocuteur ? Quelle collaboration le relie secrètement ou ouvertement au processus de construction et d'émission des messages, et à quelles fins ? Dans le rapport entre représentation et expression, quel rôle jusqu'ici oublié joue-t-il ? Peut-on concevoir, de la part du locuteur, une contemplation de l'univers indépendante de toute communication ? La pensée n'est-elle pas une communication à soi-même ?

Nous voulons tenter l'expérience, dans ce colloque, de rassembler les idées actuelles à propos de ces questions d'une part, mais aussi, d'autre part, d'interroger des conceptions plus anciennes dont on n'a peut-être pas toujours perçu la véritable portée. Dans cette perspective, les communications pourront porter  sur les thèmes suivants, que nous présentons délibérément sans ordre :

- Faits de langue nécessitant une analyse interlocutive

- Rapport de l'interlocuteur au système

- Statut du contexte (l'interlocuteur est-il un élément du contexte?)

- Modélisations/tentatives de modélisations de l'interlocution : modèles anciens et nouveaux 

- Apports possibles de la  polyphonie et du dialogisme

- Interlocutivité et corpus

- Faits prosodiques (intonosyntaxe vs prosodie interactionnelle vs prosodie symptomatique des attitudes énonciatives)

- Aspects kinésiques et cogestualité

DATES IMPORTANTES

Lieu et dates du colloque : Université d'Amiens, les 6 et 7 Janvier 2011.

Les propositions de communication sont à envoyer sous la forme d'un résumé d'une à deux pages avec indication des nom, statut et appartenance administrative

au plus tard le jeudi 15 juillet 2010 à

Catherine DOUAY catherine.douay@u-picardie.fr

et

Didier BOTTINEAU didier.bottineau@u-paris10.fr

Notification d'acceptation des communications : 31 Juillet

ORGANISATION

D. Bottineau (CNRS, UMR 7114 Modyco, Université Paris Ouest)

C. Douay (CORPUS EA 4295 Université d'Amiens)

D. Roulland (ACE EA 1796 Université de Rennes 2)