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L'intensité esthétique: conférence de Patrick Bougon

L'intensité esthétique: conférence de Patrick Bougon

Publié le par Bérenger Boulay (Source : Béatrice Bloch)

<!>La prochaine  rencontre pour le séminaire Recherche sur la Pluralité Esthétique consacré à la notion d'intensité a lieu 
Vendredi 27 mai 2011, non pas en salle de conférence de l'ENS,  mais dans la salle INFO 2 (au sous-sol du nouveau bâtiment), à l'ENS, 45 rue d'Ulm, à 14h30 (Paris 5°)
Patrice Bougon  fera une intervention dont le titre est  L'intensité de l'ellipse cinématographique ou l'éclipse du corps nu féminin dans trois films japonais
Voici une présentation de cette intervention :
« Du cinéma donc, et de lui-seul, on peut dire que l'érotisme apparaît comme un projet et un contenu fondamental »
                                          André Bazin
     “En préambule à notre analyse de séquences issues de trois films produits à une époque (1953-1966) où la censure était relativement stricte, nous présenterons une conception de la beauté féminine classique japonaise telle qu'elle émane de deux textes publiés en1933 : Eloge de l'ombre de Junichiro Tanizaki et La Structure de l'iki de Shuzo Kuki.
    Ces deux écrits nous indiquent en quoi l'intensité du désir pour la femme japonaise implique une temporalité du désir particulière et un rapport singulier à l'invisible.
    Une fois ce cadre esthétique et culturel posé, nous proposons de commenter la tension entre visible et invisible dans Contes de la lune vague après la pluie (1953) de Kenji  Mizoguchi, et deux films  d'un cinéaste de Yasuzo Matsumura : Passion (1964) et Tatouage (1966). Dans la mesure où ce dernier film est une adaptation d'une courte nouvelle de Tanizaki, nous proposons au passage l'esquisse d'une réflexion sur la différence entre représentation littéraire et représentation filmique de la nudité.
    Ces trois films, chacun à sa manière, donne à imaginer ce qui n'est pas sur l'écran mais dans le regard d'un personnage qui voit ce que nous ne voyons pas ou ce que nous percevons en partie selon un jeu d'ellipses et d'éclipses (différent de celui à l'oeuvre dans les films américains contournant le code Hays).  
    Nous voudrions donc montrer par quels détours proprement japonais l'intensité du désir du spectateur sublime la censure de la représentation pour son plus grand plaisir esthétique. Celui-ci émane du changement d'intensité qui émane de l'expérience du manque se convertissant en la jouissance produite par une rhétorique filmique singulière.”

Patrice Bougon a rédigé sa thèse Les récits de Jean Genet, Politique, vision, rhétorique,  sous la direction de Jean-Michel Rey à Paris 8.
Après avoir été  11 ans  maître de conférences dans une université japonaise, où il a enseigné la littérature  et  l'analyse filmique , il vit à Paris.
    Il a organisé plusieurs colloques Genet dont celui du centenaire de Genet, “Les guerres de Jean Genet” à la Sorbonne et à l'ENS, les 16 et 17 décembre 2010
    Il prépare un recueil de ses articles  sur Genet, mais il a aussi  publié sur Michel Deguy, Jacques Derrida, Henri Thomas, sur le visible.
Quantt au  cinéma, il travaille d'une part sur les films japonais des années 1940-1970 et d'autre part sur la réflexivité des films de Truffaut
 ( Le motif de la lettre dans L'histoire d'Adèle H de Truffaut, à paraître )