Agenda
Événements & colloques
L'inconscient créateur : littérature et psychanalyse

L'inconscient créateur : littérature et psychanalyse

Publié le par Florian Pennanech (Source : Frédéric Sayer)

PSYCHANALYSE ET LITTÉRATURE :L'INCONSCIENT CRÉATEUR
Année universitaire 2008 - 2009
ENTRÉE LIBRE


Cycle de conférences organisé par Frédéric SAYERdans le cadre des activités du Centre de Recherche enLittérature Comparée (Direction : Jean-Yves MASSON)

Toutes les séances se déroulent salle D 035
Maison de la Recherche, 28 rue Serpente, Paris 6e
16h - 18h.



Lundi 16 mars 2009

Catherine Desprats-Péquignot (Psychanalyste, Maître de conférences en Psychopathologie à Paris VII)
« Dispositions psychiques de l'écrivain et invention de la psychanalyse »

Christian Hoffmann (Psychanalyste, Professeur de Psychopathologie à Paris VII)
« Le nouveau Kafka »


Lundi 6 avril 2009

Paul-Laurent Assoun (Psychanalyste, Professeur de Psychopathologie à Paris VII)
« Le symptôme à la lettre : Freud et la littérature »

Camille Dumoulié (Professeur de Littérature Comparée à Paris X)
« Du fantasme au fantastique : une relation d'objet »

Lundi 4 mai 2009

Françoise Meltzer (Professeur de Littérature Comparée à l'Université de Chicago)
« L'inconscient et la litterarité : un entretien à venir »

Alain Vanier (Psychanalyste, Professeur de Psychopathologie à Paris VII)
« Novalis, l'écriture, le nom et le sujet »

Céline Masson (Psychanalyste, Maître de conférences en Psychopathologie à Paris VII)
« L'Invention de Morel : le livre du virtuel »


Lundi 8 juin 2009

Anne Tomiche (Professeur de Littérature Comparée à Paris XIII)
« Relire Freud pour penser la littérarité avec Jean-François Lyotard »

Maurizio Balsamo (Psychanalyste, Maître de conférences en Psychopathologie à Paris VII)
« Malentendus et transcriptions psychiques. Freud et Harold Bloom (The Anxiety of Influence) »

Les affinités entre la psychanalyse et la littérature ne sont plus à établir : de « l'inquiétante étrangeté » des contes de E. T. A. Hoffmann jusqu'aux développements freudiens surShakespeare et Dostoïevski, la littérature analytique abonde de références littéraires. Plusrécemment, André Green, Didier Anzieu, Jean-Bertrand Pontalis mais aussi Joyce Mac Dougallnous ont montré l'efficacité de la psychanalyse à dire, non plus systématiquement le contenulatent d'une oeuvre (comme la psychocritique avait tendance à le faire), mais ce qui en constitue lecorps. Sans oublier la nécessité presque clinique de la psychanalyse à entendre cette parole vivantequi subsiste enclose dans la littérature testimoniale des traumatismes de l'Histoire, un genrelittéraire que le XXe siècle a tragiquement mis sur le devant de la scène. Nous pourrionspoursuivre à l'infini l'exploration du vaste espace commun à la littérature et la psychanalyse, maisil est indispensable de resserrer le thème de ce cycle de conférences.

***

Ce cycle de conférences veut relayer la parole vivante d'authentiques cliniciens : commentles souvenirs littéraires nourrissent-ils l'interprétation de l'analyste ? La création analytique n'est-elle faite que de réminiscences littéraires articulées ou bien s'abandonne-t-elle à ce « lâchez tout »de ballon libre qui est comme l'essence du romanesque ou l'essence du jeu si cher à Winnicott ?Etre analyste n'est-ce pas aussi ouvrir en soi un espace de création ? Le lien entre la création et ledéroulement d'une analyse est plus que formel  : à l'inspiration du poète correspondrait lesouvenir du patient, à l'écriture du romancier se superposerait l'interprétation de l'analyste, maisinversement le souvenir est déjà une re-création, si l'on garde à l'esprit avec Freud que lessouvenirs-écrans, à la manière des rêves et des fantasmes, sont certes des déformationsmorcelées, mais contiennent enclos le tout de la vérité d'un sujet. Une manière de se rappeleravec Lacan que le sujet est barré.

Pour poursuivre le parallèle, on peut avancer que le magma des pulsions partielless'organise en un destin inconscient du sujet, de la même manière que l'écriture littéraire saisit etdonne forme à une vérité enfouie de la psyché de son auteur. La part obscure de la littératuren'est-elle que le fruit du refoulement ? Au contraire, on peut penser que l' « énigmaticité » de lafiction est la plus à même d'atteindre la profondeur organique de la psyché. Quelle est la partrévolutionnaire de la psychanalyse, celle qui réinvente le psychisme avec la même créativité que lalittérature ? Cette variabilité infinie du psychisme fait entendre ce que le texte de l'inconscientdoit à l'altérité et inversement comment le texte littéraire construit un dehors de l'espacepsychique, même lorsque la fiction veut s'identifier au plus intime.

***

L'objet de ce cycle de conférences consiste à établir ce que la psychanalyse peut apporter à la littérature et non lui soustraire. En effet, à moins qu'elle n'explore la poétique langagière de ses patients, la psychopathologie, même analytique, ne permet pas de rendre compte de toute la complexité d'auteurs tels que Sade, Nerval, Maupassant, Flaubert, Kafka, Arthur Rimbaud, Antonin Artaud, Marcel Proust, André Gide, Marguerite Duras, Borges, Beckett, Saul Bellow, Thomas Pynchon, Michel Leiris, George Bataille, etc. En revanche, la recherche analytique peut forger de nouveaux concepts très proches de ceux de la critique littéraire (« l'informe », « la déliaison », etc.). Cela pose la question de l'articulation de la psychanalyse aux autres sciences humaines, à la philosophie, l'esthétique et tout particulièrement à la French Theory souvent hostile à la psychanalyse.

Si les critiques de Deleuze et Foucault ne valent pas force de loi, elles permettent de mettre en perspective le retour très contemporain de la psychanalyse sous la plume de théoriciens influencés par la French Theory, notamment Judith Butler. Ce retour est essentiel : la psychanalyse a beau être discréditée comme bourgeoise, « hétéronormée » ou passéiste, elle demeure le seul discours à prendre acte de l'existence d'un inconscient. Plutôt que de nier l'étonnement primordial que constitue la naissance de la psychanalyse, il s'agit plutôt de le restituer à sa vitalité dans ce cycle de conférence interdisciplinaire. Aux organes sans corps de Deleuze correspondent peut-être ces nouvelles souffrances contemporaines dites borderline ou bien le décentrement radical des fictions dites « postmodernes ».

***

Direction : Jean-Yves MASSON, Université Paris-Sorbonne, 1 rue Victor Cousin, 75230 PARIS CEDEX 05

Secrétariat : Aurélie BAUER, Maison de la Recherche de l'Université Paris-Sorbonne,

28 rue Serpente, 75006 PARIS, bureau 410. Courriel : Aurelie.Bauer@paris-sorbonne.fr

site web : http://www.crlc.paris4.sorbonne.fr/

UNIVERSITÉ PARIS-SORBONNE (PARIS IV), 1 rue Victor Cousin, 75005 PARIS. http://www.paris-sorbonne.fr/