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L'imaginaire théâtral (XVIe-XVIIIe siècles)

L'imaginaire théâtral (XVIe-XVIIIe siècles)

Publié le par Vincent Ferré (Source : Véronique Lochert)

Colloque organisé par l'ILLE (Institutde recherche en langues et littératures européennes)

Université de Haute-Alsace(Mulhouse)

15-16 octobre 2009

L'imaginaire théâtral :

entre images de la scène et pratiques de lalecture

(XVIe - XVIIIesiècles)

Le théâtre a laparticularité de produire des images d'une nature double : textuelle etscénique, virtuelle et réelle. Sa destination essentiellement duelle donne lieuà un imaginaire à plusieurs dimensions, qui le distingue des autres genresfictionnels, et que nous proposons d'explorer.

Commentfonctionne l'imaginaire théâtral ? Plusieurs frontières doivent êtreinterrogées pour répondre à cette question. La première est celle qui sépare lethéâtre des genres narratifs. Le théâtre se distingue d'abord par la puissanceavec laquelle il impose son univers imaginaire. En incarnant sur scènel'imaginaire du dramaturge, il confère à la fiction l'épaisseur du réel. Cettecaractéristique explique la puissance de ses effets de présence, sa force depersuasion, son impact émotionnel, mais pose aussi des limites à l'imaginairede l'auteur. Les images théâtrales doivent en effet être traduisibles en imagesscéniques. Contraintes matérielles et règles théoriques régulent l'imaginairethéâtral, qui n'est pas aussi libre que celui du roman. Loin de pouvoir donnerlibre cours à son imagination, le dramaturge doit avant tout solliciter une imagination matérielle. L'imaginairethéâtral semble donc d'abord défini par le paradoxe : le théâtre est à lafois le lieu de la fascination maximale exercée par l'imaginaire et le lieu oùl'imaginaire est le plus contraint. Deuxième frontière : celle qui passeentre l'imaginaire du lecteur et celui du spectateur. Le lecteur de théâtre jouitd'une liberté imaginaire réputée très large : texte à trous, le textedramatique stimule l'imagination, qu'aucun narrateur ne vient diriger etqu'aucun metteur en scène ne vient incarner. Le spectateur est en revancheplacé devant des images scéniques qui donnent une forme concrète à l'imaginairede l'auteur et s'imposent à son regard. Néanmoins, si les adversaires duthéâtre jugent au XVIIe siècle la représentation plus dangereuse quela lecture, c'est bien qu'elle libère, selon eux, un imaginaire sensuel incontrôlable que ne suscite pas le texte. Dernièrefrontière : celle qui distingue les images produites par le théâtre des imagesconcrètes produites par d'autres arts, en particulier la peinture, et des imagesmentales obtenues par les différentes techniques de visualisation pratiquées parla rhétorique, la poétique (le pro ommatôn d'Aristote) et même la mystique.

Uneréponse aux questions que pose l'imaginaire théâtral est peut-être à chercherdans le « théâtre dans un fauteuil », genre qui postule un imaginairespécifique, celui du lecteur de théâtre, tout en refusant de l'assujettir auxcontraintes matérielles de la scène. Cette forme de théâtre purement imaginaire,tout en prétendant faire l'économie de la représentation et en assurant unecommunication directe entre l'auteur et le lecteur, cherche à exploiter lapuissance imaginaire du théâtre en créant des effets de théâtralité et despectacle dans le texte.

Y a-t-il unimaginaire spécifiquement théâtral ? Comment s'articule-t-il avecl'épreuve de la scène ? Comment les imaginaires de l'auteur, du lecteur etdu spectateur interfèrent-ils ?

Nous proposons de circonscrire cette réflexion à la période qui va dela Renaissance aux Lumières, marquée par l'émergence du théâtre comme genre àla fois littéraire et spectaculaire, occupant une place centrale dansl'imaginaire collectif, et de considérer des corpus européens variés. Nousprivilégierons les interventions qui feront apparaître les interactions de lalecture et de la représentation et nous aurons soin d'intégrer desinterventions théoriques qui permettront de réfléchir conceptuellement à cesquestions.

Organisation : Jean deGuardia, Véronique Lochert, Frédérique Toudoire-Surlapierre

Les propositions sont à envoyeraux adresses suivantes avant le 15 mai 2009 :

jean.de-guardia@uha.fr, veronique.lochert@uha.fr, frederique.toudoire@uha.fr

  • Adresse :
    Mulhouse