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Appels à contributions
L'imaginaire des ruines

L'imaginaire des ruines

Publié le par Camille Esmein (Source : Richard Bégin)

Appel à communications

­L'imaginaire des ruines

Date limite : 15 septembre 2005

Vendredi 7 avril et samedi 8 avril 2006

L'équipe de recherche sur l'imaginaire contemporain : littérature, imaginaire et nouvelles textualités (Eric Lint) organise en collaboration avec Figura, le Centre de recherche sur le texte et l'imaginaire de l'Université du Québec à Montréal (UQAM), un colloque pluridisciplinaire sur l'imaginaire des ruines, qui se tiendra à Montréal les vendredi 7 et samedi 8 avril 2006 et pour lequel vous êtes invités à envoyer, avant le 15 septembre 2005, vos propositions de communication.

Il est, d'ordinaire, reconnu que les ruines proposent davantage que la seule expression d'une catastrophe, d'une dévastation passée ou du lent labeur des ans. Elles évoquent un temps qui fut et ne sera plus. Elles participent ainsi d'une mémoire du monde et s'inscrivent, selon les époques, dans divers « régimes d'historicité » (F. Hartog), susceptibles d'évoquer tantôt la fureur des divinités, tantôt la survivance des formes, tantôt la survenance et la hantise du passé. Quantité d'oeuvres littéraires, artistiques et cinématographiques ont pour sujet ou décor la présence éminemment affective des ruines. Qu'il s'agisse de ruines, de décombres ou d'amas de ferrailles, ces « restes » évoquent un passé d'emblée révolu, lequel persiste néanmoins dans les traces qu'il nous lègue.

La perception des ruines peut de la sorte susciter diverses manifestations d'ordre éthique ou esthétique. Il suffit de penser à la théorie de la valeur des ruines proposée par Albert Speer, le premier architecte d'Hitler, ou encore à la célèbre Vue imaginaire de la Grande Galerie du Louvre en ruines d'Hubert Robert pour se convaincre de la complexité heuristique des ruines. Par ailleurs, la poétique des ruines, de Diderot à Chateaubriand en passant par les romantiques allemands et anglais, n'aura de cesse, encore aujourd'hui, de jeter sur l'idée moderne de progrès son spectre eschatologique.

L'appréhension eschatologique des ruines n'est qu'une des nombreuses approches des « restes » susceptibles de faire saisir ce que les ruines représentent pour tout projet imaginaire qui les met en scène, les décrit ou se les approprie. Pour la littérature, le cinéma ou l'art visuel, les ruines sont des figures qui, en plus de représenter l'abandon ou une catastrophe militaire ou naturelle, éveillent à l'esprit du lecteur ou du spectateur la « présence » d'une absence et les tragédies du monde moderne. Les ruines peuvent également s'avérer celles du médium lui-même qui, obsolète ou abîmé, parle d'un temps qui agit et déplie les stratifications temporelles qui marquent, à chaque fois, son époque.

Les ruines participent d'un imaginaire qu'il semble opportun d'étudier à la lumière d'approches variées, qu'elles soient littéraires, artistiques, archivistiques, médiatiques ou cinématographiques. Nous invitons ainsi tous ceux et toutes celles qui le souhaitent à nous soumettre un court résumé de 400 mots de leur projet de communication avant le 15 septembre 2005.

Veuillez envoyer vos résumés à Richard Bégin à :
richardbegin@hotmail.com ou rbegin73@yahoo.ca


Comité scientifique :
Richard Bégin, Université du Québec à Montréal (UQAM)
Bertrand Gervais, Université du Québec à Montréal (UQAM)
André Habib, Université de Montréal

Organisation : Richard Bégin
Figura, Centre de recherche sur le texte et l'imaginaire
Directeur Bertrand Gervais
Département d'études littéraires
Université du Québec à Montréal
C.P. 8888, succ. Centre-ville
Montréal (Qc) H3C 3P8


  • Responsable :
    Richard Bégin
  • Adresse :
    Université du Québec à Montréal (UQAM)