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L’imaginaire de la forêt dans les littératures contemporaines d’expression française (Regina, Saskatchewan)

L’imaginaire de la forêt dans les littératures contemporaines d’expression française (Regina, Saskatchewan)

Publié le par Université de Lausanne (Source : Julien Defraeye)

Espace de tension entre le réel et l’imaginaire, la forêt est à la fois « un récit qui nous oblige à reconnaitre le monde dans ce qu’il a de tangible » et « depuis toujours un endroit très propice au surgissement de la fiction. » (Schoentjes : 205)

Lieu de perdition dans la littérature médiévale, puis espace idéalisé, salvateur, et prétexte à la découverte et au développement identitaire à travers sa vocation à l’introspection pour le courant romantique, la forêt s’est inscrite dans la tradition littéraire pour sa potentialité poétique. Espace mystique de la conquête du territoire et du Nord dans la littérature canadienne d’expression française, espace du fantastique et du merveilleux des contes pour enfants de la littérature hexagonale, espace du sacré ou encore mythologique dans la littérature subsaharienne et haïtienne, la forêt « est un symbole » (Sullivan : 31), mais reste cependant une marge géographique, symbolique et idéologique, en opposition à l’humain et aux espaces urbains. L’imaginaire de l’univers sylvestre s’est ainsi construit sur une dualité, à la fois potentiellement bénéfique ou parfois cruellement néfaste pour celui qui ose s’y aventurer.

Propice à une littérature de l’expérience et du sensoriel – comme l’ont montré les transcendentalistes tels Thoreau ou Emerson au XIXe siècle – qui refait surface dans la littérature contemporaine d’expression française, la forêt dévoile également sa tangibilité à travers l’incursion des problématiques écologiques comme dernière cause commune et thématique majeure de la « mondialisation littéraire. » (Schoentjes : 248) Dans le domaine critique, la multiplication des études écopoétiques marquent également l’urgence et l’universalité de ce questionnement face à la pérennité de tels espaces, en équilibre entre le réel et l’imaginaire.

Cet atelier explorera l’imaginaire de la forêt dans les littératures francophones contemporaines. Il sera l’occasion d’observer certaines spécificités régionales autant que de potentielles convergences dans les multiples littératures de la francophonie. Il sera également possible de constater l’inscription dans la tradition littéraire autant que de noter des stratégies de réappropriation ou de renouvellement esthétique. 

Voici une liste non exhaustive de pistes de réflexion qui pourront être abordées :

  • La forêt et la marge
  • La forêt, espace du fantastique et du merveilleux
  • La forêt : espace politique et/ou politisé ?
  • La forêt et l’identité
  • Héritage/tradition littéraire
  • Stratégies de réappropriation et de renouvellement esthétique
  • Imaginaires dysphoriques ou dystopiques
  • Approches théoriques
  • Littératures et sciences environnementales
  • Perspective(s) autochtone(s)
  • Questions génériques
  • Perspectives diachroniques ou synchroniques
  • Approches comparatistes

Responsable de l’atelier :

Julien Defraeye, University of Waterloo julien.defraeye@gmail.com

Date limite pour l’envoi des propositions (250-300 mots) : le 15 décembre 2017

Les personnes ayant soumis une proposition de communication recevront un message de l’organisateur/de l’organisatrice de l’atelier avant le 15 janvier 2018 les informant de sa décision.

L’adhésion à l’APFUCC est requise pour participer au colloque. Il est également d’usage de régler les frais de participation au Congrès des Sciences humaines ainsi que les frais de conférence de l’APFUCC. Ils doivent être réglés avant le 31 mars 2018 pour bénéficier des tarifs préférentiels. La date limite pour régler les frais de conférence et l’adhésion est le 15 avril 2018 au-delà de quoi le titre de votre communication sera retiré du programme.

Vous ne pouvez soumettre qu’une seule proposition de communication pour le colloque de 2018. Toutes les communications doivent être présentées en français (la langue officielle de l’APFUCC) en personne, même dans le cas d’une collaboration.

Bibliographie :

Robert Pogue Harrison, Forests: The Shadow of Civilization, Chicago, University of Chicago Press, 1992.

Pierre Schoentjes, Ce qui a lieu. Essai d’écopoétique, Marseille, Wildproject, 2015.

Rosemary Sullivan, « La forêt or the Wilderness as Myth », dans Nicholas Bradley et Ella Soper, Greening the Maple. Canadian Ecocriticism in Context, Calgary, Calgary University Press, 2013, 86-97.