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L'Imagerie du XIXe siècle

L'Imagerie du XIXe siècle

Publié le par Alexandre Gefen (Source : Desbuissons)

L'Imagerie du XIXe siècle, un Atelier de la Société des Etudes romantiques et dix-neuviémistes, en partenariat avecavec l'université Paris Ouest Nanterre La Défense (EA 4414 Histoire de l'art et des représentations, doctorants de l'ED 395) organisé par Frédérique Desbuissons, Philippe Hamon et Ségolène Le Men

Paris, Institut national d'histoire de l'art, salle Peiresc, samedi 15 novembre 2014 de 10 à 13 heures

L’« imagerie » est un mot forgé au XIXe siècle pour désigner aussi bien la fabrique et le commerce des images que leur réunion en ensembles et collections, dans les registres et les supports les plus variés, hors de la sphère des beaux-arts, au moment où les techniques de l'image se démultiplient avant et après l'invention de la photographie et du cinématographe, et où se développent, entre autres, les arts d'agréments, les cultures de l'enfance et les arts industriels. Des procédures, telles que le découpage, le collage, le montage, sont expérimentées; des répertoires, des styles d'imageries, des stéréotypes visuels sont mis en circulation. L’affiche, l'étiquette publicitaire, les programmes de spectacles, les menus illustrés, l’almanach, le keepsake, l’album pour enfants, le périodique satirique, la gravure de modes, l'image d’Épinal, les découpis et les chromos, le jeu de l’oie, l’aquarelle, la broderie, l’éventail, la carte postale, la bande dessinée, le timbre, la statuette, le kaléidoscope, la lanterne magique, etc., s’offrent à l’homme et à la femme du XIXe siècle comme autant d’objets (ou de dispositifs) visuels à regarder, lire, collectionner, projeter et manipuler, seuls ou en interaction avec d’autres objets visuels, textuels, sonores, gustatifs, mentaux.

Parce que l’image se définit moins par ce qu’elle est que par ce dont elle se distingue ou qu’elle inclut et dépasse – le texte, parce que l’image relève du visuel, les beaux-arts, parce qu’elle est populaire et/ou commerciale, la forme, parce qu’elle figure – le périmètre de l’imagerie est flottant et ses frontières perméables. Elle ne s’autonomise en outre jamais des écritures qu’elle contient et qui la bordent, des sensations et des imaginaires qu’elle motive, des corps qui s’emparent d’elle et des gestes qui l’agissent. L’art lui est rarement étranger, qu’il la cite, la traduise, la déplace ou la critique, pas plus que la littérature qui souvent la confronte, et parfois l’imite.
Les relations de connivence, de complémentarité, de paraphrase ou de concurrence entre l’image et la littérature ne sont certes pas nouvelles et l’histoire culturelle nous rappelle les nombreux conflits qui ont, sur les plans religieux, esthétiques ou idéologiques, régulièrement opposé iconophiles et iconoclastes ou iconophobes. Certains de ces conflits s’atténuent, se déplacent, ou s’exacerbent au XIXe siècle, au moment de l’apparition convergente et massive de nouveaux supports (la presse, l’album et le livre illustré), de nouvelles esthétiques (le romantisme, le réalisme), de nouvelles sciences et disciplines (les nouvelles psychologies, la linguistique, la stylistique), de nouvelles pratiques (la réclame) et de nouvelles techniques (la lithographie, la photographie, le cinéma). La littérature n’a plus à se confronter exclusivement à la seule peinture, mais aussi à une nouvelle imagerie industrielle qui commence à se développer.

Cette séance de « L’Atelier », qui prolonge une séance précédente sur les études visuelles, propose d’aborder « L’Imagerie du XIXe siècle » à partir de ses matérialités, de son agentivité et de sa perméabilité aux autres dimensions de l’expérience contemporaine, sans négliger celles, plus respectablement instituées, offertes par la littérature et les beaux-arts.

Accueil par Philippe Hamon, Ségolène Le Men (Paris Ouest/IUF) et Frédérique Desbuissons (INHA)

10 h  Dominique de Font-Réaulx, directrice du musée Eugène Delacroix, Paris :
La reproduction photographique des œuvres d'art, l’entrée de la photographie dans les ateliers des artistes

10 h 30   Shun Iguchi, Université de Tokyo/Paris Ouest Nanterre La Défense :
Le Portrait d’Emile Zola d’Édouard Manet et le triangle entre les critiques, les caricatures et le modèle

11 h 00   Sandrine Doré, université Paris Ouest Nanterre La Défense :
Albert Robida, un ymagier dans la fin de siècle

11 h 30      Pause

11 h 45   Laurence Madeline, musée d’Art et d’Histoire de Genève, co-commissaire (avec Jean-Roch Bouiller, MuCEM) de la future exposition « J’aime les panoramas ». S’approprier le monde, Genève, musée Rath, musée d’Art et d’Histoire, juin-septembre 2015 et Marseille, MuCEM, novembre 2015-février 2016

12 h 15  Amélie de Chaisemartin, université Paris Sorbonne :
L’imagerie caricaturale dans les romans de Balzac : citation et allusion

12 h 45     Synthèse par les organisateurs