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Appels à contributions
L’image translucide

L’image translucide

Publié le par Alexandre Gefen (Source : Pascale Peyraga)

Appel à communication - L’image translucide

Colloque international organisé par le RIVIC  (Réseau interdisciplinaire sur l’Image hispanique contemporaine)

Université de Pau et des Pays de l’Adour

Pau, les 9, 10, 11 avril 2015

 

Date limite d’envoi de propositions : le 18 octobre 2014

 

Si les sémioticiens et les pragmaticiens contemporains n’eurent de cesse de signifier l’ambivalence de l’image à travers l’opposition « transparence » vs « opacité », l’on ne peut manquer d’observer dans les arts visuels la permanence insistante d’un autre concept également défini dans son rapport à la lumière[1], le « translucide », observable en Orient et en Occident, des arts classiques aux arts contemporains. Les écrans diaphanes imaginés par C. Saura dans Goya en Burdeos (1999), les dessins fantasmatiques de El fin de las apariencias (2011), de Julio Vaquero, le projet photographique de Martí Llorens, Poblenou (1911), ou l’ambigüité du translucide propre à Joan Fontcuberta –Terrains Vagues (1994-1997), Doble cos (1992)… –, ne sont que quelques-uns des exemples qu’en donne la création hispanique contemporaine.

Ni opaque ni transparent, le translucide, qui résulte de la traversée d’un corps par une lumière diffuse sans toutefois permettre de distinguer les objets à travers lui, voile et dévoile à la fois, sépare et unit, nourrit l’espoir de la visibilité. La matière translucide montre ce qui se joue derrière elle, devenant pour le créateur le moyen de révéler une présence là où subsiste le manque, laissant juste filtrer les ombres d’un monde divisé qui pourrait servir de référence à ce monde d’apparences que décrit Platon. Elle est en cela source de désir, mais aussi de manque et de frustration, car derrière le voile translucide, la réalité s’estompe et s’enfuit.

Si le translucide se trouve, dans son rapport à la lumière et par l’effet visuel qu’il produit, à mi-chemin entre la transparence et l’opacité, tout comme elles, il métaphorise et révèle le processus de la représentation. Il figure le paradoxe né de l’impossibilité de rendre présent l’absence et manifeste la double intention de dévoiler sous l’image un dessin plus « réaliste » de la figure humaine tout en en masquant certains éléments.

Mais n’est-il pas un supplément d’âme donné au translucide, dans sa nature d’entre-deux traversé par la lumière, dans sa capacité à fonctionner « à l’oxymore », à synthétiser à lui seul le visible et l’invisible, le montré et le caché, l’ombre dans la lumière, à dire à la fois la présence et l’absence, le contenu et le relais, l’adéquation entre le signe et le signifiant, l’étant et le mode d’être ?  […]

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Contacts : image.translucide@orange.fr, christellecolin79@hotmail.com, pascale.peyraga@univ-pau.fr