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L'idole dans l'imaginaire occidental

L'idole dans l'imaginaire occidental

Publié le par Marielle Macé (Source : Ralph Dekoninck)

L'idole dans l'imaginaire occidental
Université catholique de Louvain
3, 4 et 5 avril 2003


Problématique:

Définie depuis l'Ancien Testament comme l'image de ce qui n'est pas, l'idole n'a cessé de hanter, tel un spectre ou un fantasme, l'imaginaire occidental confronté à l'image de l'autre (« païens », « primitifs »,) quand ce n'est pas du tout Autre.


En tant que concept normatif et non descriptif, l'idole pose la question de l'opacité et de la réflexivité de la représentation, longtemps jugée comme un obstacle à toute relation transitive et symbolique entre le visible et l'invisible, entre le présent et l'absent. Que son origine soit humaine (la simple dérision suffit alors à la condamner) ou diabolique (dans ce cas, une guerre doit être menée contre le pouvoir maléfique qu'elle incarne), l'idole fut apparentée à tout ce qui pouvait apparaître comme contraire au règne du logos, à commencer par l'animalité (cf. le Veau d'Or) et la féminité (cf. Pygmalion).


Entièrement située du côté de la matière et donc du corps, elle constitue non seulement un écran entre Dieu et l'homme, comme l'ont de tout temps pensé les iconophobes en quête d'un rapport plus « authentique » à Dieu, mais aussi un obstacle au progrès de la raison, selon une interprétation qui prévaut à partir du XVIIe siècle. C'est ainsi au regard de cette réalité-repoussoir que les normes de la « juste et légitime » représentation ont été définies.


Or, force est de constater que notre manière de penser et de vivre aujourd'hui les pouvoirs de l'image reste largement tributaire de cette histoire. À l'âge du simulacre triomphant, tels gestes iconoclastes et telles attitudes iconophobes (présentes dans certaines démarches esthétiques, littéraires ou plastiques, mais aussi sur la scène publique) ne continuent-ils pas à questionner, tout en l'exploitant, notre rapport empathique à l'image ?


Ce sont ces différents aspects de la problématique de l'idole que ce colloque voudrait replacer dans une perspective historique et philosophique, tout en interrogeant les dimensions théologique, anthropologique et esthétique.


Programme:


Jeudi 3 Avril 2003

L'idole en questions


9h : Discours d'accueil

Introduction : Myriam Watthee-Delmotte (FNRS, UCL) et Ralph Dekoninck (FNRS, UCL).

9h20 : Marie-José Mondzain (Paris, EHESS, CNRS) : L'idole comme fantasme fusionnel et son destin politique.

10h : Paulette Choné (Dijon) : Pourquoi figurer la « folle erection » ? Questions illustrées d'histoire des religions aux XVIe et XVIIe siècles.

10h40: Pause

11h10 : François Lecercle (Paris 4) : La dématérialisation de l'idole.

11h50: François Boespflug (Strasbourg) : Pour en finir avec une notion inutile et néfaste.

12h30 : Pause


L'idole aux croisements des religions

14h : André Wénin (UCL, TECO) : Idolâtrie et prostitution dans la Bible.

14h30 : Jean-Marc Vercruysse (Arras) : Voir le diable derrière l'idole à l'époque patristique.

15h : Pause

15h30 : Jérôme Cottin (Paris) : L'idole dans le protestantisme : entre archaïsme et modernité.

16h : Sonia Sarah Lipsyc (UCL, TECO) : Idolâtrie et « interdit de la représentation » : explorations de quelques sources talmudiques.

16h30 : Jean-François Clément (Nancy) : Panthéon versus panidolon.

17h : Réception.

18h : Musée de Louvain-la-Neuve : Ignace Vandevivere (UCL, ARKE) : De « L'art des Caraïbes » de Baudelaire à la sculpture comme idole.


Vendredi 4 avril 2003


Les métamorphoses de l'idole

9h : Jan Driessen (UCL, ARKE) : Les pierres à l'âge du bronze. A propos des Bethyles dans le culte méditerranéen.

9h30 : Renée Koch Piettre (Paris, EPHE) : « Il faut faire les statues des dieux joyeuses et souriantes » : Diogène d'Oinoanda (fragment 19 Smith) en réformateur de la religion olympienne dans la Grèce d'époque romaine.

10h : Pause

10h30 : Jean-Paul Deremble (Lille 3) : La croix, raison des idoles, à travers l'histoire de saint Eustache.

11h: Tania Van Hemelryk (FNRS, UCL): Figures de l'idole dans la littérature française des XIVe et XVe siècles. Lectures critiques ou lectures de critiques.

11h30: Jean-François Stoffel (ISP, UCL): Idolâtrie versus cosmologie? Le cas des analogies solaires.

12h: Pause

14h : Agnès Guiderdoni Bruslé (Pittsburgh) : L'image derrière le mot : figures rhétoriques et idolâtrie verbale aux XVIe et XVIIe siècles.

14h30: Julie Boch (Reims): «Nous fûmes tous idolâtres»: Charles De Brosses et l'invention du fétichisme.

15h: Pause

15h30: Joël Roucloux (UCL, ARKE) : L'image dangereuse : la modernité artistique aux prises avec la question du sujet.

16h: Jeanne-Marie Baude (Metz) : Quelqu'un d'autre en soi. Les idoles et le vide dans la littérature actuelle.

16h30: Pause

17h : Jean-Jacques Wunenburger (Lyon 3) : La mise en scène contemporaine du pouvoir : mythe et mystification.


Idole et Médias

17h30 : Table ronde : Pierre Marlet, Etienne Leclercq, Philippe Marion, Philippe Van Meerbeeck...


Samedi 5 avril 2003


Figures et formes de l'idole

Idole et construction identitaire

9h: Christophe Loir (FNRS, ULB) : De l'église au musée : l'idole bouleversée.

9h30: Laurence van Ypersele (FNRS, UCL): La Patrie en guerre. De l'idolâtrie meurtrière au culte des morts (la Belgique, 1914-1924).

10h: Pause


La représentation à l'épreuve de l'idole

10h30 : Thierry Lenain (ULB): L'idole: image et religion de l'authenticité.

11h: Jean Leclercq (UCL, ISP) : Penser dans un monde peuplé d'idoles : l'iconolâtrie de J.-L. Marion.

11h30: Nigel Saint (Leeds): Traces et destin de l'idole dans la théologie de l'image de Louis Marin.

12h: pause


Idole et création littéraire

14h: Bruna Filippi (Perouse) : Le spectacle des idoles dans le théâtre de conversion jésuite (XVIIe siècle).

14h30: Laurent Mattiussi (Lyon) : Figurer le divin : Mallarmé contre les idoles.

15h: Marielle Wyns (UCL) : « Le miroir et l'étoile ». La construction de l'idole dans l'imaginaire de Jean Cocteau.

15h 30: pause

16h : Jacques Boulogne (Lille 3) et Jacques Sys (Arras) : Les fondements métaphysiques et les modalités rhétoriques de la traduction du lisible en visible chez Callistrate et Milton.

16h50 : Myriam Watthee-Delmotte (FNRS, UCL) et Ralph Dekoninck (FNRS, UCL) : Pygmalion. De l'adoration de l'image à l'adoration de l'art.


Adresse: Université catholique de Louvain, Faculté de Philosophie et Lettres, Collège Erasme, Salle du Conseil, Place Blaise Pascal, 1 à 1348 Louvain-la-Neuve, Belgique.

Renseignements : Nathalie Coisman, Secrétariat d'Etudes Romanes
Collège Erasme, Place Blaise Pascal, 1
1348 Louvain-la-Neuve
tel. : 0032 (0)10 47 48 43 ou 49 20
fax : 0032 (0)10 47 25 79
e-mail: coisman.litt@rom.ucl.ac.be