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L'Idée de la perfection de la peinture (1662) de Fréart de Chambray

L'Idée de la perfection de la peinture (1662) de Fréart de Chambray

Publié le par Alexandre Gefen (Source : Elisabeth Lavezzi)

UniversitéEuropéenne de Bretagne Rennes 2

Journéed'étude consacrée à

L'Idée de la perfection de la peinture (1662) de Fréart de Chambray

organiséedans le cadre du Centre de recherche CELLAM

Jeudi 16 juin 2011

(Sallede réunion dans l'espace recherche duBâtiment B, niveau 1, à côté de l'accueil)

Organisation : Elisabeth Lavezzi,Université de Rennes 2-CELLAM

Matinée 

Présidente : Corine Lucas Fiorato(Université de Paris III, Italien)

10h Présentation dela journée

10h30 ColetteNativel (Université de Paris I, Histoire de l'art) : L'Idée et Junius

11h AnnaSconza (Université Blaise Pascal de Clermont-Ferrand, Italien): L'Idée et la traduction du« traité » de Vinci par Fréart

11h30-12h30 :discussion

* pause repas

Après-midi

Président : Daniel Dauvois (Lycée Lakanal-CNRS,philosophie)

14h30 FrédériqueLemerle (CNRS, Université de Tours, Histoire de l'art) :« L'Idée » et l'architecture

15h Isabelle Pantin(ENS Paris, littérature française) : « L'idée » et son contexteculturel

15h30-16h30 :discussion

* pause

16h45-17h15Elisabeth Lavezzi (Université de Rennes 2, Littérature française):« L'Idée » et Michel-Ange

17h15-18h : discussion

L'Idée de la perfection de la peinture de Roland Fréart de Chambray(1606-1674) est publiée en 1662, une bonne dizaine d'années après qu'il acomposé le Parallèle de l'architectureantique avec la moderne (1650) et traduit en français le Traité de la peinture de Léonard deVinci (1651). L'Idée a été précédéede quelques ouvrages français consacrés par d'autres auteurs à lapeinture : ceux qu'Abraham Bosse ( 1604-1676) compose depuis lesannées 40, notamment les Sentiments surla distinction des diverses manières de peinture, (1649), ceux d'HilairePader ( 1607-1677), La peinture Parlante(1653) et Songe énigmatique… (1658). Avec Del'origine de la peinture … de Félibien (1660) qui la devance de peu, l'Idée ouvre une décennie riche en textes dethéorie de l'art. D'un côté, en effet, A. Bosse reste prolixe, Félibienpoursuit son chemin et, avec son premier Entretienen 1666, se lance dans une entreprise qui se développe ensuite au fil desans ; de l'autre, de nouveaux auteurs entrent dans l'arène : le De Arte graphica de C.-A. Dufresnoy(1611-1668) est publié peu après sa mort alors qu'il y travaillait depuislongtemps ; la même année, l'ouvrage est traduit par Roger de Piles (1635-1709)qui le commente dans de très nombreuses Remarques ;Perrault dans son poème La Peinture(1668) célèbre cet art en homme de lettres, tandis qu'à l'Académie royale depeinture et de sculpture, les peintres prononcent des conférences dès 1667,dont les premières sont publiées en 1668.

Toutefois les auteurs de cettedécennie ont des âges bien différents ; de Piles a une vingtaine d'années, Félibien une quarantaine, et en ontune cinquantaine Dufresnoy, Bonne, Pader et … Fréart ! On ne saurait donctraiter ces ouvrages de la même façon, notamment pour la place qu'ils occupentdans la production de leur auteur. De ce point de vue, L'Idée est une oeuvre de maturité, ce qui n'est pas toujourssensible dans l'emploi de son ton passionné, mais ce qui se comprend biendavantage dans son goût clairement affirmé. Ce goût en peinture ne se porte ni versles productions de Michel-Ange et des maniéristes qui l'ont suivi, ni vers lestableaux des peintres coloristes, ces deux courants négligeant trop à ses yeux ladémarche intellectuelle; le goût de Fréart va au contraire aux oeuvres qui montrentqu'elles ont été pensées ; réflexion liée au sujet, conception trèspersonnelle de la perspective, costume etc . sont autant de parties de lapeinture qu'illustrent à merveille ses champions, Raphaël et Poussin. C'estpourquoi, si Fréart n'est pas en phase avec deux des sept premières conférencesprononcées à l'Académie en 1667 qui sont consacrées à des tableaux du Titien etdu Véronèse, il n'est pas étranger à quatre autres dont deux traitent deRaphaël et les deux autres de Poussin.

Quelle place accorder à ce livre,parfois insolite pour le lecteur d'aujourd'hui, mais parfois aussi familier ence qu'il réserve une belle part à des commentaires de tableaux, à partir deleur gravure –annonçant là encore les conférences sans leur être identiques,notamment à cause de la situation foncièrement différente ? Lors de lajournée d'étude consacrée à L'Idée,différentes lectures de cet ouvrage, complexe, singulier et attachantchercheront à comprendre sa spécificité et à le situer plus précisément dansl'histoire de la littérature d'art.