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L'Hystérie de la 'Belgité'

L'Hystérie de la 'Belgité'

L'hystérie vient de très loin. Elle a longtemps été marquée par l'imaginaire grec représentant l'utérus comme un animal séparé et indomptable, abrité dans le corps féminin. Ce fantasme répondait parfaitement à la misogynie judaïque, où il s'était enraciné dans le cadre de la médecine européenne préanatomique; on ne trouvera donc pas étonnant qu'il ait continué d'agir jusqu'à la découverte de l'hystérie psychologique, qui a donné naissance à la psychanalyse. Cependant, on peut dire que c'était bel et bien une préfiguration de l'altérité de l'inconscient, dont la portée évidemment ne se réduisait pas au féminin organique.

De la fin du XIXe au début du XXe siècle, la révolution concernant la vision psychologique de l'hystérie dépasse largement les bornes de la médicine pour accéder à la nouvelle littérature. En littérature, l'hystérie est souvent représentée comme synecdoque du mystère et de la fascination des contraintes inconscientes et tend à remplacer la mélancolie dans son rôle de maladie typique du génie, dans un élan d'origine grecque qui s'était vigoureusement réaffirmé pendant le Maniérisme et le Baroque, avant le Romantisme. À la limite on pourrait chercher à cerner l'école décadente, caractérisée par le rapport privilégié de nombre d'auteurs avec l'hystérie en tant que signe et synonyme de la nouvelle âme poétique , avec une spécificité que le Symbolisme, d'une manière générale, ne présente pas.

En tout cas, il est intéressant de se pencher sur les développements de ce procès entre le XIXe et le XXe siècle, dans une culture qui a prêté toute son attention à la poéticité de l'inconscient et de la psychopatologie, dans une situation typique de crise d'identité qui affaiblissait et continue d'affaiblir, bien entendu du point de vue littéraire, les barrières du rationnel. Il vaut donc la peine de se concentrer sur quelques décennies d'hystérie de la belgité, ou bien sur la spécificité de la littérature belge de langue française par rapport à la naissance de la nouvelle hystérie.

Lundi 7 Octobre, 9h30
■ Ruggero Campagnoli, Président de séance

■ Paul Mengal, Université Paris XII Val de Marne, France, Convulsions sociales et convulsions du corps.

■ Claude Javeau, Université libre de Bruxelles, Belgique, Sois Belge et ne te tais pas: la fabrication de l âme belge au tournant des 19e et 20e siècles.

■ Anna Soncini, Université de Bologne, Italie, L'hystérie entre médecine et littérature.



Lundi 7 Octobre, 15h30

■ Ana González Salvador, Président de séance

■ Jean de Palacio, Université de Paris IV Sorbonne, France, Poétique de lhystérie (Hannon, Giraud, Gilkin), ou de la maigreur en littérature.

■ Barbara Ordonselli, Université de Bologne, Italie , L'hystérie dans la poésie d'Iwan Gilkin.

■ Ruggero Campagnoli, Université de Bologne, Italie, "Il buon isterico" Eekhoud.



Mardi 8 Octobre, 9h30

■ Marc Quaghebeur, Président de séance

■ Fabrice van de Kerckhove, Archives et Musée de la littérature, Bruxelles, 'Soeur Béatrice' de Maurice Maeterlinck.

■ Catia Nannoni, Université de Bologne, Italie , L'hystérie dans les 'Contes hors du temps' de Charles Van Lerberghe.

■ Hugues SHeeren, Université de Bologne, Italie, Autour de 'L'homme en amour'.

■ Eric Lysøe, Université de Haute Alsace, Mulhouse, France, LHystérie dans 'En ville morte'.



Mardi 8 Octobre, 15h30

■ Robert Jouanny, Président de séance

■ Chiara Elefante, Université de Bologne, Italie, Lhystérie et les images.

■ Bernard Baritaud, Université Paris IV, Sorbonne, France, La femme et le fouet.

■ Nadja Blondet, Université de Bologne, Italie LHystérie dans Bruxelles rigole ou Murs exotiques de Nizet.

■ Estrella de la Torre, Universidad de Cádiz, Espagne, Suggestion dHenri Nizet: un roman hystérique.



Mercredi 9 Octobre, 9h30

■ Eric Lysøe, Président de séance

■ Licia Reggiani, Université de Bologne, Italie, La littérature coloniale: une littérature hystérique?

■ Ana González Salvador, Universidad de Extremadura, Espagne, Hystérie et Surréalisme.

■ Robert Jouanny, Université Paris IV Sorbonne, France, Echos dune hystérie latente dans la vie et luvre dAndré Baillon