L'Humour : tentative de définition.
Humour noir et nonsense.
Mercredi 26 janvier, 14h-16h, Salle de la Direction, 29 rue d'Ulm, 1e étage à droite.
André Breton, dans son Anthologie de l'humour noir, confond allègrement les notions d'"humour noir" et d'"humour", comme si l'adjectif ne servait qu'à mettre en valeur la caractéristique fondamentale de cette forme de rire, plutôt qu'à en distinguer une variante particulière ; et il n'est sans doute pas anodin que la célèbre formule d'Achille Chavée, "L'humour noir est la politesse du désespoir", se voie généralement amputer de ce même adjectif, comme si celui-ci ne faisait qu'encombrer une maxime sans lui apporter un surplus de sens.
L'humour noir serait-il la forme primordiale, quintessentielle, de l'humour ? C'est en tout cas l'opinion de bon nombre de surréalistes, mais aussi de Dominique Noguez. On peut néanmoins remarquer qu'historiquement, l'humour a d'abord été associé aux notions d'absurdité et d'excentricité qui furent au centre du développement de la littérature comique anglaise au XVIIIe siècle : l'humour, c'est d'abord le "nonsense", les "cock and bull stories" de Tristram Shandy. Et aujourd'hui encore, le cliché de l' "humour anglais" nous dépeint un imaginaire abracadabrant et pince-sans rire à la fois.
Humour noir et nonsense : que nous révèlent ces deux formes sur le fonctionnement humoristique ? En ayant recours à des exemples divers (Sterne, Chesterton, Michaux, Gombrowicz), nous essaierons, au cours de cette séance, d'examiner le rôle respectif de ces deux manifestations apparemment "pures" d'humour.