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L'humour et l'ironie comme armes de combat : dire la vérité, détourner la vérité. Littérature et Presse en Espagne 1960-2010

L'humour et l'ironie comme armes de combat : dire la vérité, détourner la vérité. Littérature et Presse en Espagne 1960-2010

Colloque international : L'humour et l'ironie comme armes de combat : dire la vérité, détourner la vérité. Littérature et Presse en Espagne 1960-2010

16-17-18 octobre 2013

L'Humour et l'ironie comme armes de combat : dire la vérité, détourner la vérité. Littérature et presse en Espagne 1960-2012

Humour et ironie sont très souvent associés. Vladimir Jankélévitch n’hésite pas à les unir en une sentence : « l’humour, c’est l’ironie ouverte ». Or, si l’ironie a pu être définie et caractérisée théoriquement, l’humour reste quelque peu insaisissable. Pierre Schoentjes dans  sa Poétique de l’ironie – l’ouvrage de référence sur la question – met en exergue les différentes figures rhétoriques (métaphores, litotes, hyperboles, oxymores, etc.) qui permettent à l’écrivain de jouer sur les écarts, les contraires et les renversements, provoquant ainsi paradoxes et équivoques. En revanche, aucune figure rhétorique ou stylistique ne définit formellement l’humour, lequel, d’après Franck Evrard, dans l’étude qu’il lui a consacrée, se caractérise par son « instabilité », sa « subtilité » et son « ambiguïté ». Une simple étude diachronique permet, en effet, de constater que l’humour varie de Cervantès à Quevedo, Valle-Inclán ou Gómez de la Serna. En outre, la notion même « d’humour espagnol » est mise à mal lorsque l’on compare les ouvrages d’écrivains appartenant à une même génération. Il suffit de prendre l’exemple de Sánchez Dragó, de Cándido, de Vicent et de Umbral pour s’apercevoir combien ce jeu de l’esprit est fugitif et personnel. Tout comme sa perception, par ailleurs.

Quoi qu’il en soit les critiques et les chercheurs s’accordent à souligner le rôle majeur de l’humour et de l’ironie dans la littérature contemporaine et, en particulier, son rôle d’exutoire chez les auteurs qui ont subi la censure : Buero Vallejo, Mihura, Martín Recuerda, Olmo, Arrabal, García Pavón, Moix, Vázquez Montalbán, Savater, Maruja Torres, Marsé, s’ajoutant aux précédemment cités et pour n’en mentionner que quelques-uns. Certains d’entre eux, par ailleurs, signent, le plus souvent sous divers pseudonymes, des articles dans des revues humoristiques.

 

La Codorniz, Hermano Lobo, El Papus, Por Favor, El Jueves, permettent de contourner le problème de la censure (bien que l’auto-censure ait bien souvent agi de façon préventive), ce qui leur confère une dimension politique authentique. Elles deviennent ainsi « une arme d’intervention dans la réalité » pour reprendre les mots du journaliste Ignacio Fontes.

L’humour et l’ironie caractérisent de manière manifeste le style de certains écrivains et dramaturges. Chez ces derniers, ils prennent véritablement tout leur sens et s’expriment pleinement au moment de la mise en scène, provoquant parfois le courroux des esprits bien-pensants qui oeuvrent à l’interdiction des spectacles.

 

Ce Colloque International se propose d’étudier l’humour et/ou l’ironie comme armes de combat dans la littérature et la presse espagnoles sur un demi-siècle (1960-2010). Différents axes de recherche diachronique et synchronique pourront, entre autres, être envisagés :

1) Diversité de formes : humour noir, ironique, sarcastique…; et créations linguistiques.

2) Variation et/ou évolution de l’humour et de l’ironie au fil des années (contexte politique, social et culturel).

3) Dire la vérité : en détournant la censure politique (bien qu’assouplie dans les années 60) et l’ (auto-) censure sociétale (phénomène du « politiquement correct »).

4) Mettre en scène la vérité à travers l’humour et l’ironie : réception du public et de la critique.

5) Détourner la vérité : manipulation idéologique et discours politique.

Autant de questions – et bien d’autres – sur lesquelles nous serons amenés à débattre après avoir analysé les manipulations exercées, les mensonges et les (pseudo-/semi-) vérités délibérément inculqués par les ukases dictatoriaux ainsi que par les diktats politico-financiers et socio-culturels. 

 

Les propositions de communication (titre et résumé de trois cents mots maximum) sont à envoyer à Bénédicte de Buron-Brun avant le 15 février 2013 à l’adresse suivante :

benedicte.deburonbrun@univ-pau.fr .

Les communications se feront en français ou en espagnol.

Une publication écrite des actes est prévue après acceptation du comité de rédaction.

Comité d’organisation : Béatrice Bottin, Docteur ès Lettres, B. de Buron-Brun, MC HDR.

Comité scientifique :

Pr. Emilio Blanco (Universidad Rey Juan Carlos de Madrid), Béatrice Bottin (UPPA), Bénédicte de Buron-Brun (UPPA), Pr. J. Ignacio Díez Fernández  (Universidad Complutense de Madrid), Pr. émérite Christian Manso (UPPA), Pr. Mercedes Rodríguez Pequeño (Universidad de Valladolid), Pr. Jesús Rubio Jiménez (Universidad de Zaragoza), Pr. Dolores Thion Soriano-Mollà (UPPA).