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L’homme révolutionnaire et son émanation dans la littérature, la langue et la culture (Pobierowo, Pologne)

L’homme révolutionnaire et son émanation dans la littérature, la langue et la culture (Pobierowo, Pologne)

Publié le par Marc Escola (Source : Pierre-Frédéric Weber)

L’homme révolutionnaire et son émanation dans la littérature, la langue et la culture

Pobierowo, Pologne

28-30 octobre 2016

 

Le terme de révolution, étymologiquement, se comprend comme « retour sur soi », comme réitération de ce qui a été, comme prévision de ce qui sera ; les effets positifs sont alors à percevoir dans la reprise de ce qui a déjà eu lieu dans le passé et qui évoluera à l’avenir. On observe ainsi des retours cycliques, comme celui des astres qui reviennent au point de départ de leur orbite ou bien celui des configurations saisonnières édifiées sur la tradition, la mémoire, le temps. Bref, la révolution désigne l’é-volution qui re-vient ; elle a pour image – image parfaite, si l’on y songe – celle du cercle (François Châtelet, La Révolution sans modèle, Mouton, 1974). Selon l’acception qu’elle possède en histoire et qui se propage couramment, la révolution s’entend comme rupture. On parle alors de révolution technologique, économique, morale, politique, culturelle et autre. Dans tous les cas, on identifie une rupture décisive et marquante. L’ordre existant avant l’évènement révolutionnaire cède la place à un ordre nouveau qui s’instaure et qui est entièrement différent de ce qui précédait.

Indépendamment du sens donné au terme, l’homme mène depuis l’aube de son existence une lutte tout à fait consciente pour améliorer sa condition et trouver le bonheur qui se situe à différents niveaux de sa réalité et de son imaginaire. Depuis la séparation cartésienne nette entre res cogitans et res extensa, l’homme essaie d’endosser l’entière responsabilité de son sort en dominant la nature et les forces qui le régissent, par le biais d’actes de décision concrets et à l’appui de sa sagesse, de ses références éthiques ou de ses conceptions utopiques. Il n’empêche que la recherche d’un équilibre entre l’homme instrumentalisé et instrumentalisant se fait avec plus ou moins de succès : l’individualisme s’oppose au collectivisme et à l’uniformisation, la conformité et la contrainte à la marginalité, l’engagement à l’intériorisation. Les facettes de la révolution, comprise comme évolution ou rupture, sont nombreuses et concernent tous les aspects de la vie humaine percevables dans l’expression de création artistique de l’individu.

Nous souhaiterions mener notre discussion autour de la problématique de l’homme qui, poussé par l’idée de progrès, s’engage spirituellement et intellectuellement dans le changement de sa condition et de celle de l’humanité. Ainsi, il conduit les débats à travers la littérature, des textes polémiques, contestataires, d’argumentation, dans lesquels il propose à l’humanité des solutions visant à modifier l’ordre existant, ou alors en rejette d’autres comme intellectuellement tributaires des schémas de la décadence. Cet homme à l’esprit engagé et passionné se manifeste en sa qualité d’individu volontaire réfutant le déterminisme historique (Montesquieu : « Considérations sur les causes de la grandeur et de la décadence des Romains » : les hommes [ayant] dans tous les temps les mêmes passions, les occasions qui produisent les grands changements sont différentes, mais les causes sont toujours les mêmes) ou de celui pour qui le changement de la condition humaine est lié à la notion de perfectibilité (évoquée par Mme de Staël dans les « Considérations sur la Révolution française » :  En parcourant les révolutions du monde et la succession des siècles, il est une idée première dont je ne détourne jamais mon attention ; c'est la perfectibilité de l'espèce humaine).

La littérature peut constituer un appel à la responsabilité et au choix humain dans l'histoire pour construire une sorte de solidarité complexe où s’articulent des mœurs et une structure sociale et pour constituer un programme d’action selon la décision et l’initiative humaine (Malraux). A l’opposé de l’idée de progrès et de révolution, liée à l’esprit collectif, se fondent les promesses relevant du droit individuel à l’autoconstitution et associées au désir de ne pas s'assujettir aux normes conformistes de la société (p. ex. Gide qui, à l’instar de son  Thésée, se veut l'homme libéré de la mauvaise conscience, du ressentiment et vainqueur du labyrinthe et du Minotaure).

Pourtant, au début du XXIe s., l’homme libéré de toute contrainte et de toute responsabilité, essaie de se repositionner face à l’Autre, de chercher des formes de connivences et de compréhension dans un monde désormais interculturel et global, dit « surmoderne » (Marc Augé, Non-lieux, 1992) où, afin de satisfaire aux goûts de l’individu pour le progrès, sont nécessaires des idéaux innovants assurant sa plénitude.

À l’occasion de notre colloque, nous proposons de mener une réflexion autour des axes généraux suivants :

  • Comment la question du progrès et de la révolution est-elle présente et significative pour les écritures romanesques et contestataires des siècles passés et de l’époque contemporaine ?
  • Comment la vision littéraire de la notion de révolution s’actualise-t-elle à travers les siècles ?
  • L’homme engagé et passionné pour ses idées révolutionnaires, progressistes et idéalistes est-il voué à l’échec dans la perspective historique de longue durée et face aux bouleversements apportés par la globalisation, l’industrialisation et la technicisation de la vie ?
  • Est-ce qu’il existe des raisons d’être un homme engagé en faveur de l’idée de progrès de l’humanité à l’époque postmoderne et « surmoderne » ?
  • Quelles sont les manifestations littéraires, polémiques et critiques, face à l’idée de révolution ?

L’intérêt de la rencontre organisée au sujet de l’esprit révolutionnaire de l’homme consiste à observer ses manifestations à travers la littérature, la culture et la langue, à analyser sa puissance, son potentiel et à identifier éventuellement son impact sur l’action réelle de l’individu et/ou des sociétés en constante quête d’épanouissement à travers les âges.

 

Lieu du colloque

Le colloque se tiendra à Pobierowo, sur la Baltique près de Szczecin.

 

Calendrier

Date limite d’envoi des propositions : 5 octobre 2016

Réponse aux participants : quelques jours après l’envoi de la proposition

Communication du programme : 10 octobre 2016

Date limite de paiement par versement : 10 octobre 2016

Date du colloque : 28-30 octobre 2016

Publication des actes : 2017

Modalités de soumission des propositions

Les propositions de contribution devront compter entre 500 et 800 mots, références comprises. Elles devront clairement indiquer le sujet traité. Elles seront envoyées sous la forme d’un fichier au format Word (« .doc » ou « .docx ») comprenant le titre, le résumé, le nom de l’auteur, son affiliation et ses coordonnées.

Les propositions sont à envoyer à l’adresse suivante : szczecin.rencontres@interia.pl

Frais d’inscription

Les frais d’inscription sont de 120 EUR / 480 PLN (ils comprennent : le transport commun Szczecin-Pobierowo-Szczecin, l’hébergement à Pobierowo, la publication, un dîner d’accueil, deux petits-déjeuners, un déjeuner, un dîner).

Le versement du montant prévu sera à effectuer sur le compte bancaire suivant :

ING BANK ŚLĄSKI S.A

46 1050 1559 1000 0022 8790 4474

IBAN: PL 46 1050 1559 1000 0022 8790 4474

BIC (SWIFT): INGBPLPW

Titre du paiement : « 0094 » (avec la mention supplémentaire nom, prénom)

Comité d’organisation

dr hab. Beata Kędzia-Klebeko, prof. US

dr Pierre-Frédéric Weber

dr Nelli Przybylska

dr Anna Kricka

dr Aleksandra Kamińska