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L'histoire littéraire à travers les méandres de l'édition dans le monde francophone

L'histoire littéraire à travers les méandres de l'édition dans le monde francophone

Publié le par Marielle Macé (Source : Lyne Martineau)

L'histoire littéraire à travers les méandres de l'édition dans le monde francophone

Numéro pour la revue Présence francophone

Coordonné par Josias Semujanga et Lyne Martineau (Université de Montréal)

Les progrès technologiques des dernières années ont à ce point amélioré et accéléré les moyens de communication et de transport que toutes les conditions semblent réunies pour que le champ éditorial de la Francophonie témoigne de la diversité de ses membres aussi bien dans la création littéraire (production et édition) que dans la circulation des oeuvres (diffusion-distribution) dans l'ensemble du territoire de la francophonie, à savoir de la Périphérie vers un autre pays de la Périphérie, bien davantage que du Centre vers la Périphérie.

Or, un examen des bibliographies des chercheurs, des citations mises en exergue, de l'intertextualité, etc., nous rappelle qu'aujourd'hui comme hier, Paris conserve le pouvoir éditorial. S'il est vrai que «dans les pays du Nord, des politiques volontaristes permettent d'encourager la production culturelle locale et nationale et de favoriser la création d'institutions littéraires autonomes», pour ces sociétés de la périphérie aussi, un problème demeure : la diffusion-distribution, recension et commentaires de sa littérature, bref, la simple et pleine «reconnaissance de son existence» (Ricard).

En effet, alors que les auteurs publiés en France sont connus et étudiés par une grande majorité de lecteurs et de chercheurs dans la francophonie, ceux des pays périphériques demeurent le seul fait des spécialistes et ce, même en France, ce qui, du reste, pose une question méthodologique importante : pourquoi toute la périphérie, qui entretient une relation problématique avec l'ancienne colonie, accorde à celle-ci la primauté de son regard pour se connaître les uns les autres ?

Certes, le poids démographique, économique et culturel de Paris explique l'omniprésence, voire l'omnipotence du Centre, mais existerait-il d'autres causes d'ordre politique, social ou littéraire ? Pourquoi, plusieurs décennies après la création de la Francophonie, le secteur éditorial a-t-il si peu changé et ce, contrairement aux prétentions de l'institution ? Faut-il laisser au Centre la responsabilité d'établir une bibliodiversité dans la Francophonie ? Les membres de la Périphérie contribueraient-ils, même involontairement, à la sacralisation du Centre ? Ou, ainsi que le suggère Ambroise Kom en 2001, les «écrivains africains[…] les plus connus devraient-ils négocier un « prix africain » pour un certain nombre d'exemplaires de leurs ouvrages, à la signature des contrats d'édition ?» Faut-il développer «l'expérience de la coédition solidaire de la collection Enjeux Planète entreprise par 12 éditeurs francophones d'Afrique, du Canada, d'Europe et du Maghreb» ? Ou procéder à «la création d'un fonds international destiné à soutenir les échanges multilatéraux entre éditeurs indépendants et acteurs du livre, dans l'esprit de la convention pour la diversité culturelle» ? Et d'ailleurs, qu'apporterait aux études francophones et littéraires, voire aux sciences humaines, une Francophonie «bibliodiverse» ; des trésors dormants dans les tiroirs d'éditeurs ? De nouveaux écrivains ? Une histoire littéraire plus riche ? Ou l'aide à la France pour que celle-ci retrouve son rayonnement que les signataires de la littérature-monde considèrent éteint ?

Dans le cadre de la revue, nous proposons d'analyser-interroger les causes du champ éditorial centralisateur dans le monde francophone, les incidences dans le secteur de l'édition, de la création et de la recherche (l'histoire des idées et littéraire), tout en insistant sur les perspectives d'avenir afin d'en arriver, dans la pratique et non pas uniquement en théorie, à une véritable bibliodiversité en Francophonie.

La question de l'édition relevant de multiples domaines, les auteurs pourront l'aborder selon les sphères suivantes :

-Culturelle

-Économique

-Institutionnelle (Francophonie, universitaire)

-Littéraire

-Politique (Relations internationales, protection diversité culturelle)

-Technique ou technologique

Calendrier de production

La date limite pour la proposition des articles est fixée au 15 mai 2008.

Les articles (30 pages maximum) rédigés en français et selon le protocole de Présence francophone (http://www.holycross.edu/departments/mll/pf/instructions-aux-auteurs.htm) devront parvenir aux deux adresses suivantes au plus tard le 30 septembre 2008, et par courrier électronique.

Les articles seront soumis à évaluation avant d'être acceptés.


Responsables du dossier

Josias Semujanga : josias.semujanga@umontreal.ca

Lyne Martineau : lynemartineau@yahoo.com

  • Responsable :
    Josias Semujanga et Lyne Martineau (Université de Montréal)