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« L'habit d'emprunt » : Supercheries littéraires. Tissage des arts

« L'habit d'emprunt » : Supercheries littéraires. Tissage des arts

Publié le par Marion Moreau (Source : Agnès Perrin)

Colloque international : « L'habit d'emprunt » : Supercheries littéraires. Tissage des arts

 

E.A. 4395. LIS (Lettres, Idées, Savoirs) Université Paris-Est-Créteil

 

Avec le soutien de l'E.A.37-48 Traverses 19-21 Université Stendhal (Grenoble)

 

Partenaires : IUFM de Créteil, Université Stendhal Grenoble, Crédit Mutuel Enseignant, MGEN, Conseil Général de Seine-et-Marne.

 

« Sous l'habit d'emprunt, un dessous dépasse :

la doublure sous le manteau chinois, et j'entends les rires dans mon dos ».

 

Gérard Macé, Leçon de chinois (1981)


 

Ce colloque se propose d'interroger la création contemporaine (littérature, musique, peinture, photographie etc.) par le biais de la rencontre entre l'habit (de soi) et l'emprunt (à autrui, à un autre auteur, à un autre artiste). Appréhender une oeuvre comme un habit d'emprunt revient à penser en termes d'habits et d'habillages, de toilettes et de costumes, de parures mais aussi de reliques et/ou de fétiches. Quand peut-on dire d'une oeuvre qu'elle avance masquée ? De quels habits d'emprunt privilégiés – s'ils existent – se drape-elle ? Que gagne-t-on à penser une oeuvre par (avec) la métaphore vestimentaire ? En quoi ces emprunts éloignent-ils le sujet de toute souveraineté et posent-ils la question de l'être (cf. P. Ricoeur), de la représentation et de l'interprétation du monde? Les études pourront aborder les oeuvres françaises, francophones mais aussi étrangères comme des expériences multiples (imaginative, mémorielle et émotionnelle) en les confrontant par exemple aux notions de fiction, d'invention du sujet, de représentation du monde, de théâtralisation, d'imposture, de supercherie, de tissage artistique mais aussi d'image(s). Les contributions pourront explorer le cas où l'auteur lui-même met en jeu des procédés de falsification : pseudonymes, textes apocryphes et autres stratégies d'usurpations identitaires (cf. J-M.Querard). Elles pourront également explorer le jeu et les enjeux des supercheries (truquées ou non) dans des oeuvres photographiques contemporaines (celles de Gérard Macé par exemple), dans des oeuvres de l'artiste plasticien Gilles Rocher notamment, ou dans des installations d'objets (Miguel Almiron en particulier).

L'image de l'habit « emprunté » paraît apte à décrire certaines créations contemporaines, qui, dans le dialogue qu'elles nouent avec leur temps, se refusent à une identification générique précise. Il sera possible d'élire, parmi les oeuvres produites après 1980, celles qui sont les moins commentées car l'appel à contribution a aussi pour vocation de donner voix et espace à des écrivains et artistes moins connus de notre époque ; dans des oeuvres pour le moment délaissées par la critique se dissimule peut-être un des enjeux esthétiques et éthiques de la création la plus contemporaine.

L'habit d'emprunt est aussi celui du lecteur et du spectateur qui seraient, dans cette perspective, tributaires de cette dissimulation première. Ils auraient à se plier à ce jeu de masques que leur imposent ces oeuvres qui ne sont jamais autant elles-mêmes que lorsqu'elles se donnent dans une énigmatique altérité. Si lire (ou regarder) équivaut à se prendre pour autrui, c'est aussi prendre la vie d'autrui. Mais que prend-on au juste ? Observer le lecteur en construction reviendra à analyser les rapports entre l'auteur, le texte et le lecteur, notamment lorsque l'auteur réécrit ses oeuvres pour la jeunesse. En interrogeant par exemple les ouvrages de Michel Tournier, les communications pourront se demander si la littérature de jeunesse revêt les habits de la littérature générale. Elles pourront s'attacher, d'un point de vue didactique, à la notion de sujet-lecteur (de l'école au lycée) et interroger comment le lecteur, dans le contexte scolaire, manifeste les traces de ses emprunts aux auteurs qu'il étudie ou lit personnellement.

Tandis que les lectures deviennent des pans de vie d'autrui, des reliques que le lecteur fait siennes pour enrichir, voire métamorphoser sa vie, comment le sujet-lisant qui avance et se construit grâce à ses lectures, tente-t-il de retrouver sous l'écriture d'autrui ses questions personnelles, voire des réponses ? Quel lecteur  nouveau, quel regard nouveau engendrent donc la littérature contemporaine, y compris de jeunesse ? Quelle éclosion de sens mais aussi quelles stratégies et quels secrets d'écriture, de lecture et d'interprétation, les différentes formes d'habit d'emprunt permettent-elles ? Telles seront quelques-unes des questions auxquels tentera de répondre le colloque.

 

Le colloque se propose d'accueillir des écrivains et artistes pour participer à des entretiens autour de leurs oeuvres

 

· Christian Doumet (écrivain, musicologue), Jean-Yves Laurichesse (écrivain), Gérard Macé (écrivain, photographe), Laurent Nuñez (écrivain) Claude Perez (écrivain), Jean-Benoît Puech (écrivain), Gilles Rocher (artiste plasticien), Michel Tournier (écrivain), Miguel Almiron (vidéaste, photographe).

Lieux

Jeudi 9 juin 2011: 

Université Paris-Est Créteil

CMC Centre Multidisciplinaire de Créteil

 

61 avenue du Général de Gaulle

94010 Créteil cedex.

 

Métro Créteil-Université

Vendredi 10 juin et Samedi 11 juin 2011

Lieu : Médiathèque L'Astrolabe (Melun)

25 rue du Château

77008 MELUN

Accès : Gare de Melun : RER D ou train SNCF (de Paris Gare de Lyon)