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Appels à contributions
L’Europe et « ses » Juifs (revue En jeu)

L’Europe et « ses » Juifs (revue En jeu)

Publié le par Cécilia Galindo (Source : Fondation pour la mémoire de la déportation)

La longue présence de populations identifiées comme juives – par leur environnement ou de leur propre choix – sur le continent européen, partout minoritaires sur des territoires régis par des autorités politico-religieuses majoritaires, a engendré une histoire spécifique au sein de l’histoire générale. Un tissu de relations complexes s’est noué dans le temps et l’espace, qui a conduit à la formulation de rapports entre des communautés dispersées et le milieu avec lequel elles étaient en relation.

En vue de dépasser les nombreux aspects exagérément polémiques autour de cette spécificité, de la contextualiser et de la relativiser, le présent dossier devrait permettre d’évaluer le bien-fondé de ses références et d’en dresser une synthèse rationnellement argumentée.

Seule une étude historique chronologique fondée sur des repères objectifs permettra de périodiser cette problématique autour de ses moments-clés. Malgré le caractère toujours arbitraire de ces articulations, nous proposons aux contributeurs de concevoir leurs propositions en fonction de la périodisation suivante :

la construction des États-nations européens et le statut des corporations religieuses juives ; l’héritage symbolique du judaïsme dans l’Europe chrétienne divisée par la Réforme ; l’émergence d’un espace de liberté et de tolérance favorable à la formation d’entités politiques unifiées le décret d’émancipation du 27 septembre 1791, comme modèle soumis à débat d’un passage du théologique au politique la formation de l’antisémitisme politique moderne comme réaction anti-émancipatrice la naissance du nationalisme juif ou sionisme, sa réception dans les différents pays et ses alternatives. la Première Guerre mondiale et la crise identitaire des communautés dispersées de l’exclusion radicale à la Seconde Guerre et au génocide la proclamation d’un État national juif et ses conséquences en diaspora l’exportation et la quasi-mondialisation d’une problématique née sur le continent européen dans sa phase d’expansion et de domination planétaire

Sans remonter dans le temps au-delà de la Renaissance, période de gestation de l’Europe moderne, cette périodisation permettrait cependant d’interroger la permanence du nom et ce qu’elle recouvre de réalité et d’imaginaire profondément ancrés jusqu’à nos jours dans la référence symbolique aux mythes d’un peuple antique pris pour référence depuis près de deux millénaires. Cette imbrication de réalités mouvantes, de projections imaginaires et de permanences essentielles formera la trame d’une saisie interdisciplinaire capable de dégager les limites mouvantes de cette spécificité de l’histoire juive européenne.

L’amplitude nécessaire au sujet proposé doit permettre aux contributeurs d’envisager des approches très diverses pour chaque période – historique, philosophique, théologique, politique, économique, etc. – portant sur des institutions autant que sur des individus. Seul sera requis leur lien étroit avec la problématique d’ensemble du dossier, envisagée à la fois avec rigueur et ouverture d’esprit. 

 

Rédacteurs en chef : Frédéric Rousseau (Université Montpellier III), Yves Lescure (directeur général de la FMD).

Coordinateurs du dossier : Jacques Aron (architecte, urbaniste, professeur honoraire d’histoire et théorie de l’architecture.  Chercheur, essayiste sur la condition juive européenne, rédacteur en chef adjoint de la revue En Jeu), Yannis Thanassekos (rédacteur en chef adjoint de la revue En Jeu, collaborateur scientifique à l'Université de Liège, ancien directeur de la Fondation Auschwitz/Belgique).

 

Echéances

Les propositions de contributions doivent être envoyées à la rédaction de la revue (revue.en.jeu@gmail.com) au plus tard le 20 décembre 2015. Elles doivent comporter : nom et prénom, qualités de l’auteur ; le titre de la contribution et un argumentaire d’une quinzaine de lignes accompagné d’une courte bibliographie.

Une réponse sera donnée le 15 janvier 2016. Les contributions retenues seront à remettre le 15 novembre 2016 au plus tard (maximum 30 000 signes, espaces et notes compris).