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L'Esprit (dé)réglé. Littérature, science et vie de l’esprit en France, 1700-1900

L'Esprit (dé)réglé. Littérature, science et vie de l’esprit en France, 1700-1900

Publié le par Sabrina Roh (Source : Florence Vatan)

Appel à contributions

L'Esprit (dé)réglé: Littérature, science et vie de l’esprit en France, 1700-1900

Numéro spécial de L'Esprit créateur coordonné par Anne Vila et Florence Vatan

(english version below)

Si les XXe et XXIe siècles peuvent être appelés « L’Âge du cerveau » en raison de l’essor des neurosciences et de la neuroculture, les deux siècles qui précèdent pourraient avoir pour nom « L’Âge de l’esprit ». La période allant de 1700 à 1900 était à la fois précérébrale (au sens où elle précédait l’époque où l’on situait le moi dans le cerveau) et préfreudienne, tout en se préoccupant intensément de questions liées à l’esprit.

Ce numéro spécial de L’Esprit créateur explore la manière dont, au cours des XVIIIe et XIXe siècles, des auteurs de langue française ont rendu compte de la nature, des mystères et des pathologies de l’esprit.

Bien que l’époque des Lumières ait été longtemps liée au triomphe de la rationalité contre les forces de l’obscurantisme, elle a aussi suscité des incursions dans des domaines qui échappaient au contrôle de la raison, tels les rêves, la sensibilité, la mélancolie, l’imagination et l’extase. Et tandis que le dix-huitième siècle, comme on sait, a été associé à la vie publique de l’esprit cultivée dans les salons et les cafés, il a également connu l’essor de domaines qui sondaient les profondeurs de l’esprit privé tels la psychologie du développement, l’esthétique et les sciences biomédicales lesquelles étaient incluses dans ce lâche assemblage de discours rassemblés sous le label « sciences de l’homme ». Au cours du dix-neuvième siècle, divers développements ont transformé l’esprit en un continent obscur brouillant les frontières entre le normal et le pathologique : la célébration romantique des émotions, la fascination croissante pour les mystères de la créativité, l’inquiétude entourant l’intellectualité excessive, la vision sexuée des compétences intellectuelles et une curiosité grandissante pour les états seconds susceptibles d’être provoqués artificiellement par le magnétisme, les drogues ou l’hypnose.

L’objectif de ce numéro spécial est de mettre à nu la manière dont l’étude de l’esprit a inspiré la circulation des idées et des formes d’écriture entre la littérature et les sciences de l’homme entre 1700 et 1900. Il s’agit également d’identifier les stratégies rhétoriques et narratives que les écrivains et penseurs du XVIIIe et du XIXe siècle ont utilisées pour mettre en scène la vie et les « aventures » de l’intellect. Nous nous intéressons particulièrement à des contributions qui explorent le dialogue entre la littérature et d’autres champs de la connaissance, telles la philosophie, les sciences de la vie et la médecine, tout particulièrement la psychiatrie naissante.

Les propositions d’article d’environ 500 mots sont à envoyer avant le 8 décembre 2015 à Anne Vila (acvila@wisc.edu) et Florence Vatan (fvatan@wisc.edu). Les articles sélectionnés (en français ou en anglais) de 6000 mots, notes comprises, devront être remis avant le 15 mai 2016.

 

Call for papers

L'Esprit (dé)réglé: Literature, Science, and the Life of the Mind in France, 1700-1900

Guest Editors, Anne Vila and Florence Vatan

If the twentieth and twenty-first centuries can be called the “Age of the Brain” in recognition of the rise of both neuroscience and Neuroculture, then the two centuries that preceded them could be called the “Age of Mind." The period 1700-1900 was both “pre-cerebral” (in the sense of preceding the period when the self was made to reside squarely in the brain) and pre-Freudian, yet it was intensely preoccupied with matters of esprit.

This special issue of L'Esprit Créateur is designed to explore how, over the course of the 18th and 19th centuries, French and French-speaking authors accounted for the mind's nature, mysteries, and pathologies.

Although the period of the Enlightenment has long been associated with the triumph of rationality against the forces of obscurantism, it also initiated queries into areas that escape the control of reason, such as dreams, sensibility, melancholy, the imagination, and ecstasy.  And while it is famously associated with the very public life of the mind that was cultivated in the salon and the café, the eighteenth century also saw the rise of fields that plumbed the depths of the private mind, like developmental psychology, aesthetics, and the biomedical sciences--all of which were included in the loose confederation of discourses known as the “sciences de l’homme.”  In the nineteenth century, various developments turned the mind into a puzzling dark continent in which the boundaries between the normal and the pathological became blurred: the Romantic celebration of emotions, the growing fascination with the mysteries of creativity, concerns about excessive intellectuality, gendered assumptions about thinking abilities, and expanding curiosity about altered states of consciousness which could be artificially induced through magnetism, drugs, or hypnosis.

This special issue aims to uncover the circulation of ideas and forms of writing that studying the mind inspired between literature and the sciences de l’homme from 1700-1900. Another goal is to identify the rhetorical and narrative strategies that 18th- and 19th-century writers and thinkers used to stage the life and “adventures” of the intellect.  In soliciting contributions,  we are particularly interested in papers that explore the dialogue between literature and other fields of knowledge, such as philosophy, life sciences, and medicine—especially early psychiatry. 

Please submit a 500 word abstract by December 8, 2015 to the guest editors Anne Vila (acvila@wisc.edu) and Florence Vatan (fvatan@wisc.edu). If accepted, completed articles (in English or French) of up to 6000 words, including endnotes, will be due by May 15, 2016.