Actualité
Appels à contributions
L'épopée vers 1650

L'épopée vers 1650

Publié le par Camille Esmein (Source : Francine Wild)

Ce projet de colloque est en lien avec la préparation d'une édition de Clovis ou la France chrétienne (1657) de Desmarets de Saint-Sorlin.

Desmarets de Saint-Sorlin, trop longtemps négligé par les études littéraires, a été l'objet de quelques recherches depuis une quinzaine d'années, mais surtout pour son théâtre et plus accessoirement pour sa poésie et ses romans. Son épopée de 11052 vers, à laquelle il travailla une vingtaine d'années, n'a donné lieu à aucune étude récente. D'où l'intérêt d'un colloque qui, en marge de la préparation d'une édition moderne de ce texte monumental, permettrait de le confronter à d'autres épopées parues au cours de la décennie 1650-1660 : notamment Saint Louis, du P. Le Moyne (1653), Alaric ou Rome vaincue, de Scudéry (1654), et La Pucelle, de Chapelain (1656), qui partagent avec Clovis une mise en perspective nationale et religieuse de l'histoire.

L'enjeu est d'abord de resituer ces entreprises épiques dans le contexte intellectuel de la France du milieu du XVIIe siècle, période de construction de la fierté nationale française, mais aussi période de l'installation des théories littéraires qu'on a regroupées sous le terme de classicisme. Comment ces épopées, projetées et commencées vingt ans plus tôt, ont-elles pu se construire dans le grand mouvement théorique qui agitait alors le monde littéraire, et tout particulièrement l'Académie Française, à laquelle appartenaient la plupart de ces auteurs ?

Une autre question, très large, est celle de la façon dont se rencontrent dans ces textes les deux Antiquités, païenne et judéo-chrétienne, comme sources de mythes, comme inspiratrices de l'imagination, mais aussi comme régulatrices des formes. La question des modèles modernes, qu'il s'agisse des épopées romanesques italiennes de l'Arioste et du Tasse ou des grands romans héroïques français, doit être posée.

Le but final de ce colloque, dont le programme reste très ouvert, serait de parvenir à faire le point sur cet épanouissement tardif, assez mal reçu en son temps et sans postérité, du genre épique dans notre littérature. Toutes les propositions de communication seront examinées dans cet esprit.

N.B. La date elle-même, en janvier ou février 2009, n'est pas encore précisée.