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L'environnement francophone en milieu plurilingue

L'environnement francophone en milieu plurilingue

Publié le par Alexandre Gefen (Source : Gérard AYEMIEN Mian)

Dansle cadre du contrat quadriennal 2011-2014 le CELFA (Centre d'Etudes Linguistiqueset Littéraires Francophones et Africaines), affilié à l'EA 4198 CLARE (Cultures,Littératures, Arts, Représentations, Esthétiques), organise, du 20 au 22 octobre2011, un colloque international sur le thème « L'environnement francophone en milieu plurilingue ».

Bordeaux-Pessac / MASHA / Université Michel De Montaigne - Bordeaux 3 / 

L'objectifde ce colloque auquel sont conviés des spécialistes de la sociolinguistique et del'écolinguistique, sans exclure ceux des autres disciplines des sciencessociales (littérature, géographie, histoire, anthropologie, etc.), est dedécrire, caractériser et illustrer la réalité de l'environnement francophonedans les espaces où le français coexiste avec d'autres langues, souvent enposition dominante juridiquement mais minoritaire socialement. Il s'agit,concrètement, d'apprécier l'importance et la qualité de l'offre en françaisdans des contextes où celui-ci n'est pas la langue maternelle des populationsmais la langue seconde d'un grand nombre d'individus. On se limitera à l'Afriqueet aux espaces créoles de la Caraïbe et de l'Océan Indien.

Deuxaxes thématiques seront privilégiés : environnement vidéo-graphique (marquage duterritoire, affichage administratif et commercial, production littéraire,presse écrite, etc.) et environnement audio-oral (interactions en milieufamilial, scolaire, administratif, sportif, émissions de radio et detélévision, etc.).

Argumentaire

Dansles Etats d'Afrique ou d'ailleurs qui l'ont choisi comme langue officielle etdans les espaces insulaires où il coexiste avec des parlers créoles, lefrançais n'est plus considéré comme une langue étrangère mais comme une langue seconde. Il estlangue de scolarisation, langue de travail ou langue véhiculaire courante etbénéficie d'une solide réputation de « langue du savoir, du pouvoir, del'ascension sociale, du développement économique, de la démocratie ». Un deséléments qui fondent une telle affirmation c'est la notion d'environnement linguistique,c'est-à-dire l'ensemble des marques physiques, visibles et audibles, quimanifestent la co-présence des langues dans un espace donné, urbanisé ou non.On se souviendra qu'une langue seconde n'est pas seulement une langue enseignée,qu'elle est aussi une langue d'enseignement ; qu'elle n'est pas d'abord apprisepour découvrir la culture étrangère mais comme un moyen de vivre la culturepropre au milieu de vie ; qu'à ce titre elle fait partie du paysagesociolinguistique du pays : c'est une langue d'échange et de travail, une languequi intègre tout le contexte spatial, social, médiatique, économique etpolitique.

Lesparticipants à ce colloque, organisé dans la perspective d'un ouvragecollectif, s'interrogeront principalement mais non exclusivement sur les pointssuivants :

Dansles situations de plurilinguisme qui caractérisent la plupart des pays francophonesquelles sont les fonctions sociales et les valeurs symboliques attachées au français?

Quelest le poids du français dans le système éducatif comme moyen d'accès àl'écrit, comme matière et comme véhicule des autres disciplines scolaires ?

Quellesutilisations sont faites de la langue française en famille, à l'école, dans l'administration,dans le milieu du travail, dans le commerce, dans les lieux de loisirs ?

Quelenvironnement vidéo-graphique (livres scolaires, littéraires etparalittéraires, journaux, revues et magazines, affichage administratif etcommercial, publicité écrite, inscription de la langue sur la monnaie et lesbillets de banque) ou audio-oral (musique, théâtre et cinéma dans la langue,émissions de radio et de télévision, publicité orale) est offert auxpopulations qui vivent dans le pays et aux touristes qui le visitent ?

Quelleprésence du français peut-on observer dans le marquage du territoire, qu'il s'agissede la toponymie (noms des lieux, des régions, des villes, des quartiers), de l'odonymie(noms des rues, des places, des voies et des chemins), de l'hydronymie (nomsdes cours d'eau : fleuves et rivières), de la statonymie (noms des Etats et de Nations)? Quelleprésence dans l'espace social, qu'il s'agisse de l'anthroponymie (noms despersonnes), de l'ethnonymie (noms des peuples) ou de la glossonymie (noms deslangues) ? Quelle présence dans l'affichage administratif (bâtiments publics, signalisationroutière) et commercial (devantures des magasins et des boutiques, prix desproduits de consommation courante sur le marché, panneaux publicitaires, etc.).

Quelslieux, quels temps et quelles situations de contact réel avec le français sont identifiables? Quelles formes de langue sont pratiquées au quotidien ?

Quellesnormes systémiques et sociales, endogènes ou exogènes, sont valorisées, quelsécarts sont stigmatisés ?

Certainspays francophones (comme le Togo, le Sénégal ou la Côte-d'Ivoire) offrent desformations en français à l'intention des apprenants en provenance des pays anglophonesou lusophones voisins. Peut-on parler d'une véritable « immersion » et quelleest la qualité du « bain linguistique » offert ? Quels lieux d'immersion (famille,places publics, administration, commerce, loisirs) ?

Finalement,quel est le degré de l'enracinement du français en Afrique et dans les espacescréolophones (Haïti, Ile Maurice, Seychelles, etc.) ? Quel est l'impact de la francophoniesur la vie quotidienne des populations, en ville et à la campagne ?

Quelleefficacité de la langue française dans les secteurs formels (école, administration,entreprise, communication publique, etc.) et non-formels (alphabétisation,métiers artisanaux, petit commerce, etc.) ? Quelles lignes de partage, quelscircuits d'échange et quelles possibilités de dialogue avec les langues localesdans une perspective de développement ? Quelle efficacité dans la circulationdes informations ? Quelle capacité de mobilisation ? Quelle part de rêve pourl'avenir ?

Lesréponses à ce multiple questionnement suppose une solide connaissance des lieuxet une observation attentive des pratiques linguistiques qui s'y déroulent. Ils'agira bien de confronter la réalitéfrancophone observable sur le terrain aux images et représentations plus oumoins fantasmagoriques qui la portent.

Enfin,puisque la recherche scientifique se doit d'éclairer l'action politique, on s'interrogerasur les formes innovantes à préconiser et les nouvelles manières de créer unenvironnement francophone efficace en harmonie avec la pratique plurielle des languespartenaires.

Dates à retenir

Vendredi11 mars 2011 : date limite pour l'envoi des propositions de communications (résuméet notice bio-bibliographique)

Vendredi08 avril 2011 : notification de la décision du comité scientifique aux auteurs

Vendredi16 septembre 2011 : envoi des textes des communications au comité d'organisation

Vendredi10 novembre 2011 : notification de la décision du comité scientifique quant àla publication

Vendredi09 décembre 2011 : date limite pour la remise des textes définitifs corrigés parles auteurs

Printemps2012 : publication des actes.

Comité scientifique :

MichelBeniamino (Université de Limoges), Jacqueline Billiez (Université Stendhal –

Grenoble3), Marc Bonhomme (Université de Berne, Suisse), Zohra Bouchentouf-Siagh

(Universitéde Vienne, Autriche), Annette Boudreau (Université de Moncton, Nouveau

Brunswick,Canada), Henri Boyer (Université Paul Valéry – Montpellier), Louis-Jean

Calvet(Université de Provence – Aix-Marseille), Andrée Chauvin-Viléno (Université de

Franche-Comté– Besançon), Jean-Pierre Cuq (Université de Nice), Moussa Daff

(UniversitéCheikh Anta Diop – Dakar, Sénégal), Pierre Dumont (Université Paul Valéry

–Montpellier), Jürgen Erfurt (Université de Francfort, Allemagne), FrançoiseGadet

(UniversitéParis-Ouest – Nanterre), Kashema Masegeta (Université de Strasbourg),

JulienKilanga-Musinde (Université de Lubumbashi, Congo-Kinshasa), Jérémie Kouadio

Nguessan(Université de Cocody, Côte-d'Ivoire), Foued Laroussi (Université de Rouen),

RafaëlLucas (Université Michel de Montaigne – Bordeaux 3), Bruno Maurer (Université

PaulValéry – Montpellier), Marie-Louise Moreau (Université de Mons, Belgique),

AugusteMoussirou Mouyama (Université Omar Bongo – Libreville, Gabon), Mufwene

Salikoko(Université de Chicago, USA), Musanji Ngalasso-Mwatha (Université Michel

deMontaigne – Bordeaux 3), Ambroise Queffelec (Université de Provence – Aix-

Marseille),Jean Tabi-Manga (Université de Yaoundé 2, Cameroun), Michèle

Verdeilhan(Université Paul Valéry - Montpellier).

Comitéd'organisation :

YamnaAbdelkader, Gérard Ayémien, Aïcha Belhaiba, Virginie Coulon, Patrick

Dutard,Omar Fertat, Rafaël Lucas, Musanji Ngalasso-Mwatha, Jean-Norbert Vignondé.

Contactet coordination

M.Ngalasso-Mwatha, Professeur à l'Université Michel de Montaigne – Bordeaux 3,

Directeurdu CELFA : musanji.ngalasso-mwatha@u-bordeaux3.fr

CELFA