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L'enseignant non natif : identités et légitimité dans l'enseignement-apprentissage des langues

L'enseignant non natif : identités et légitimité dans l'enseignement-apprentissage des langues

Publié le par Vincent Ferré (Source : fred dervin)

Appel à chapitres - ouvrage 

(Date limite de réception des résumés: 10.10.2008) 

 

L'enseignant non natif : Identités et légitimité  dans l'enseignement-apprentissage des langues étrangères 

 

Directeurs de la publication: 

Fred Dervin, 

enseignant-chercheur, 

Département d'études françaises, Université de Turku, Finlande 

(e-mail: freder@utu.fi) 

Vasumathi Badrinathan, 

enseignante-formatrice, chercheure indépendante 

Alliance Française de Bombay, Inde 

(email: vasu@vasumathi.net ; vasu@voila.fr) 

 

Argumentaire 

Malgré la remise en question longtemps soutenue et souhaitée de sa légitimité par les linguistes et les didacticiens, le natif (et les mythes qui l'entourent, Davies, 1991) semble demeurer un privilégié dans l'enseignement-apprentissage des langues. En effet, il demeure la référence en matière de correction langagière, de prononciation, de « culture », etc. Néanmoins, sa présence physique en tant qu' « informateur » ou même enseignant n'est pas toujours une norme dans la plupart des classes de langues – sa présence se limitant souvent à documents « authentiques » (des films, documents audio, littérature, etc.) ou des représentations dans les manuels de langues. 

 La réalité des salles de classes dans bien des pays où le non natif fait rayonner une langue étrangère –réalité souvent ignorée– sera au coeur de cet ouvrage. Un enseignant non natif de langue étrangère, par ses degrés différents de proximité avec la langue et la 

culture cibles, fait face à différents défis et apporte par conséquent sa propre dimension dans ses actes d'enseignement-apprentissage. Le paradigme de Kachru (2006) des cercles intérieurs (Royaume-Uni, Etats-Unis, Australie…), extérieurs (Hong Kong, Inde, certains pays africains tels que le Kenya ou le Ghana) et en expansion (tous les pays qui utilisent l'anglais comme lingua franca par exemple) des utilisateurs de l'anglais peut d'ailleurs servir à se rendre compte de la diversité des contextes et des expériences des enseignants non-natifs pour toutes les autres langues. En effet, par exemple pour lefrançais, il est clair que l'enseignant non-natif qui vit en France (cercle intérieur), au Maghreb (cercle extérieur) ou en Inde et en Finlande (cercle en expansion) sera confronté à des conditions différentes, qui auront un impact sur son enseignement (histoire, attitudes face à la langue enseignée, présence de natifs, pratique de la langue au quotidien en dehors des contextes éducatifs, etc.). 

 En tout, cet ouvrage ne s'intéressera donc pas directement au natif (non pas par rejet ou remise en question de son autorité) mais aux enseignants non-natifs qui sont nombreux à suivre des formations didactiques de haut niveau (dans les pays francophones 

mais aussi ailleurs) et à enseigner la langue du « natif », mais dont le travail, qui est perçu parfois commesouterrain – même s'il sert de fondation à l'apprentissage des langues étrangères - a peu attiré l'attention des chercheurs francophones. 

 Les problématiques suivantes pourront être traitées par les auteurs potentiels : 

- caractéristiques des enseignants non-natifs dans les trois cercles de Kachru (positionnement géographique, formations, activités…) ; 

- rôles/impacts des enseignants non-natifs dans l'acquisition/développement de diverses compétences (linguistiques, pragmatiques, interculturelles, etc.) ; 

- représentations sur l'enseignant non-natif de la part des natifs, apprenants, collègues, etc. (mais aussi auto-représentations) ; 

- discours puristes, doxiques et formalistes liés à la présence de non-natifs mais aussi issus de leurs propres discours ; 

- constructions identitaires professionnelles et linguistiques des enseignants non- natifs ; 

- difficultés professionnelles vécues par les enseignants non-natifs (discrimination lors de recrutement, choix fondé sur la nationalité ou les compétences) ; 

- refus du non-natif versus refus du natif dans certains contextes d'enseignement- apprentissage ; 

- complémentarité enseignants natifs / non-natifs ; 

- recours aux non-natifs dans l'enseignement-apprentissage des langues (obligation ou choix conscient ?) ; 

- plurilinguisme/bilinguisme et présence d'enseignants non-natifs dans la classe de langues ; 

- interculturalité et enseignants non-natifs. 

La vision de l'ouvrage se veut positive envers les non-natifs et cherche à contribuer à la multiplication nécessaire des recherches et réflexions sur leurs positionnements dans le « marché aux langues ». 

 

Les articles adopteront des réflexions théoriques et pourront proposer des analyses de 

corpus issues de la didactique, la linguistique, la sociologie, l'anthropologie, la 

psychologie, etc. On pourra également croiser les corpus et comparer des données issues 

de divers contextes d'enseignement-apprentissage.

 

IMPORTANT : Toute langue pourra être traitée (pas seulement le Français Langue 

Etrangère). 

 

Soumission des résumés de propositions (bien respecter ces règles, svp) 

Un résumé de300 mots environ devra parvenir aux directeurs de la publication 

pour le 10.10.2008 à freder@utu.fi & vasu@vasumathi.net ; vasu@voila.fr (les décisions 

vous parviendront le 25.10.2008). Le résumé de la proposition précisera les attaches 

théoriques, et les problématiques. On présentera éventuellement une courte description 

d'un corpus et des outils d'analyse ainsi qu'une bibliographie de base. La proposition 

comprendra également: nom, affiliations, e-mail, quelques lignes sur l'auteur et une petite 

liste de publications principales. 

 

Date limite de réception des articles: le 10.1.2009. 

 

Les articles seront publiés par un éditeur francophone et devront être rédigés aux 

normes de la maison d'édition. Celles-ci vous seront communiquées après le 15.10.2008. 

 

Comité scientifique consultatif : 

- Marie-José Barbot, Université de Lille 3, France 

- Michael Byram, Université de Durham, Angleterre 

- Aline Gohard-Radenkovic, Université de Fribourg, Suisse 

- Shirley Lawes, Institute of Education, Université de Londres, Angleterre 

- Jacques Montredon, Université de Franche-Comté, France 

- Marion Perrefort, Université de Franche-Comté, France