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L’éléphant et son cornac. Le paratexte (Sfax, Tunisie)

L’éléphant et son cornac. Le paratexte (Sfax, Tunisie)

Publié le par Université de Lausanne (Source : Arbi Dhifaoui)

Le Laboratoire d’études et de Recherches Interdisciplinaires et Comparées (LERIC)

(Faculté des Lettres & Sciences Humaines de Sfax – Université de Sfax – Tunisie)

organise le Colloque international :

L’éléphant et son cornac. Le paratexte

(Sfax, 16-17-18 mars 2017)

 

« Et si le texte sans son paratexte est parfois comme un éléphant sans son cornac, puissance infirme, le paratexte sans son texte est un cornac sans éléphant, parade inepte. » (Gérard Genette, Seuils, éditions du Seuil, coll. « Poétique », Paris,  p. 376).

Dans Palimpsestes, La littérature au second degré (éditions du Seuil, coll. « Poétique », Paris, 1982, p. 7), Gérard Genette distingue cinq types de relations transtextuelles : l’architextualité, l’intertextualité, la métatextualité, l’hypertextualité, et la paratextualité. Par « paratextualité », il faut entendre « la relation que le texte entretient, dans l'ensemble formé par une œuvre littéraire, avec son paratexte : titre, sous-titre, intertitres; préfaces, postfaces, avertissements, avant-propos, etc. ; notes marginales, infrapaginales, terminales ; épigraphes; illustrations ; prière d’insérer, bande, jaquette ; [etc.] » (Seuils, p. 9). Le paratexte - ce terme a été forgé par Gérard Genette dans Palimpsestes (1982) puis repris dans Seuils (1987) - se compose de tous les signaux autographes ou allographes qui procurent au texte un entourage :

« L'œuvre littéraire, écrit Genette dans Seuils, consiste, exhaustivement ou essentiellement, en un texte, c'est-à-dire (définition très minimale) en une suite plus ou moins longue d'énoncés verbaux plus ou moins pourvus de signification. Mais ce texte se présente rarement à l'état nu, sans le renfort et l'accompagnement d'un certain nombre de productions, elles-mêmes verbales ou non, qui (…) l'entourent et le prolongent ». (p. 7).

G. Genette distingue deux sortes de paratexte regroupant des discours et des pratiques hétéroclites émanant de l'auteur (paratexte auctorial) ou de l'éditeur (paratexte éditorial) : ce sont le paratexte situé à l'intérieur du livre – le péritexte – (le titre, les sous-titres, les intertitres, le nom de l'auteur, la préface, les notes, la table des matières, la postface,...) et celui situé à l'extérieur du livre – l'épitexte – (entretiens et interviews donnés par l'auteur avant, après ou pendant la publication de l'œuvre, sa correspondance, ses journaux intimes...).

Depuis quatre décennies, des chercheurs se sont intéressés au paratexte  (Leo Huib Hoek, Gérard Genette, Elisabeth Zawisza, Christian Angelet, Jan Herman, Yannick Séité, Christophe Martin, etc.) et en ont étudié quelques aspects. Il ressort de leurs diverses recherches que le paratexte fonctionne comme une paralipse. Il donne au lecteur des informations et des détails qui ne figurent pas dans le texte auquel il se rapporte : il désigne un manque et le comble.

Cependant, ce champ si fertile et si immense demeure peu exploré. Le constat fait, en février 1987, par le poéticien Gérard Genette demeure d’actualité aujourd’hui :

« Le paratexte est un champ de pratiques dont l'action est aussi méconnue qu'efficace. Méconnue par le public, qui la subit souvent sans la percevoir ; méconnue des spécialistes, qui parfois dédaignent de considérer ces bagatelles de la porte, ou pour le moins de les considérer selon leur statut spécifique, tantôt les intégrant trop étroitement à l'œuvre qu'elles accompagnent, tantôt les traitant trop extérieurement en simples documents auxiliaires. » (Poétique, n° 69).

Trente années après la parution du 69è numéro de Poétique, le Laboratoire d’études et de Recherches Interdisciplinaires et Comparées (LERIC) se propose de réunir, dans le cadre d’un colloque international, des « paratextologues » et de jeunes doctorants travaillant sur le paratexte afin d’enrichir et d’interroger les études réalisées jusqu’à présent et d’essayer de mieux comprendre les fonctions et le fonctionnement rhétorique, linguistique et pragmatique de ce que Genette appelle « Seuil », « paratexte », « lisière », « vestibule », et d’autres préfèrent désigner par « zone indécise » (Claude Duchet ), « frange » (Philippe Lejeune), « métatexte » (Jacques Dubois), « périphérie » (Philippe Lane), « périgraphie » (Antoine Compagnon) ou « hors-livre » (Jacques Derrida). 

On abordera, à titre indicatif, les questions suivantes :

Quelles sont les limites géographiques du discours paratextuel ? Se trouve-il à l’intérieur ou à l’extérieur du texte auquel il se rapporte (intériorité vs extériorité ; inclusion vs exclusion)?

Quelles sont les fonctions du paratexte ?

Est-ce que le paratexte est indispensable à l’intelligibilité du texte ?

Comment les discours paratextuels fonctionnent-ils ?

Pourrait-on concevoir une « poétologie du paratexte »? Une « science » du paratexte (« paratextologie ») ?

Le paratexte constitue-t-il un genre à part ?

Le discours d’escorte est-il autonome ? Est-il doté d’une pragmatique interne ?

 

Calendrier :

- Les propositions de communication (titre, résumé d’une vingtaine de lignes au maximum et 5 mots ou expressions-clés) seront accompagnées d’une courte notice biographique et envoyées au plus tard le 15 août 2016 à l’adresse suivante :

LERIC.paratexte@gmail.com

- Les expertises seront notifiées avant le 10 octobre 2016.

- Les textes définitifs accompagnés de leur résumé devront parvenir au plus tard le 30 novembre 2016. Les textes arrivant hors délai ne seront pas publiés.

 

Responsables :

Arbi Dhifaoui & Kamel Skander

  • Responsable :
    Laboratoire d'Études et de Recherches Interdisciplinaires et Comparées (LERIC)