Agenda
Événements & colloques
L'écrit et le manuscrit à la fin du Moyen Âge

L'écrit et le manuscrit à la fin du Moyen Âge

Publié le par Camille Esmein (Source : Van Hemelryck Tania)

Suite aux conclusions du colloque des 23 et 24 avril 2004 Toutes choses sont faictes cleres par escripture. Fonctions et figures d'auteurs à la fin du Moyen Âge, qui devait servir de « laboratoire d'étude » pour la tenue du colloque de 2005, le GRMF propose de mettre en chantier la question de l'écrivain face à son livre :

Quel rapport l'écrivain de la fin du moyen âge entretient-il avec son oeuvre ? Fictionnelle ou réelle, la relation à l'écrit s'exprime, à l'aube des temps modernes, à la fois par le désir de la lettre et du livre et par des craintes face aux dangers de la mémoire qui perpétue, mais sélectionne et trahit. L'écriture implique une dépossession pour l'écrivain, elle autonomise le dire et induit le risque de la copie, de l'interprétation et de la récriture.
Certains écrivains, soucieux de la qualité matérielle du support et de la fidélité au texte, surveillent l'entreprise d'édition pour quelquefois laisser des traces d'autorité. Structuration du recueil, arrangement de la ligne sur la page, marginalia, indications pour le miniaturiste, ratures, corrections, signatures : l'auteur revendique la paternité de son dire ou commissionne des personnes de confiance. Du manuscrit à l'imprimé, l'évolution technique et la qualité de la production du livre modifient également le lien à son auteur.
Le support et la transmission matérielle de l'écrit conditionnent aussi l'écriture dans sa genèse et dans sa conception. Le livre se pense dans le texte. La dimension métadiscursive de l'écriture à la fin du Moyen Âge touche notamment à la réflexion sur l'écriture en tant qu'événement matériel, concret, en tant qu'ouvrage. Comment l'auteur use-t-il des livres, ceux des autres, et comment conçoit-il son oeuvre en tant qu'objet ?
Des figures et fonctions d'auteur la réflexion s'étend au rôle du manuscrit dans l'émergence de la subjectivité.