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"L’économie publique des émotions au prisme de la littérature du XVIIe s." (séminaire d'H. Merlin-Kajman à Lausanne)

Publié le par Marc Escola

 

Séminaire de Master de Mme Helene Merlin-Kajman à l'Université de Lausanne

Semestre de Printemps

 

7 séances de 3h, les lundis 13h15-16h45

24 février, 10 mars, 24 mars, 7 avril, 14 avril, 5 mai, 26 mai

 

L’économie publique des émotions au prisme de la littérature du XVIIe siècle

 

         Quoique regardées avec méfiance depuis l’antiquité, supposées nocives pour la vie publique, les passions (colère, tristesse, peur, joie, etc) interviennent dans la définition de la poétique (ainsi la tragédie doit-elle susciter terreur et pitié, la comédie de la gaieté voire le rire, etc.) et dans celle de la rhétorique, puisqu’elles font partie des preuves destinées à persuader l’auditoire.

         Ce rappel suffit à indiquer qu’elles présentent par là une espèce d’évidence transhistorique, au moins pour la culture occidentale. On avancera cependant, sans grand risque de se tromper (mais la question sera envisagée à nouveaux frais), que toutes les époques, toutes les sociétés ne les mobilisent ni ne les combinent de la même manière, ni ne les associent aux mêmes fonctions ou aux mêmes rôles sexuels ou sociaux : les hommes, les femmes, les “grands”, les “petits”, ne rient pas toujours des mêmes sujets, ne pleurent pas avec la même liberté, ne s’apitoient pas sur les mêmes malheurs, etc. Et ceci doit s’entendre tant du point de vue du régime des discours et de leurs effets publics que du point de vue plus général des interactions de la vie sociale.

         On partira de textes – tragédies, comédies, récits, réflexions, etc. – qui mettent en scène des émotions pour se demander quels bouleversements dans l’économie affective permettent d’expliquer les bouleversements esthétiques, moraux et politiques qui caractérisent ce qu’on appelle l’âge baroque et l’âge classique, sans se priver de faire le trajet inverse et de se demander quel éclairage ce détour à la fois historique et anthropologique jette sur la littérature en général et même sur nos sociétés modernes.