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Appels à contributions
L'échec dans la littérature hispano-américaine

L'échec dans la littérature hispano-américaine

Publié le par Ivanne Rialland (Source : Nathalie Besse)

COLLOQUE INTERNATIONAL

« L'ÉCHEC DANS LA LITTÉRATURE

HISPANO-AMÉRICAINE »

Vendredi 25 et samedi 26 mars 2011

Organisé par Nathalie Besse et le groupe de recherches C.H.E.R.(Culture et Histoire dans l'Espace Roman)
Université de StrasbourgDépartement d'Études ibériques et latino-américaines

Appel à communications

Dans le prolongement du Colloque International organisé par le C.H.E.R. en 2010 et portant sur le pouvoir dans la littérature latino-américaine, ses représentations et ses défaites, le présent colloque s'intéressera à l'échec dans la littérature hispano-américaine des vingt dernières années.

L'Amérique latine en sait plus que d'autres sur l'échec des utopies sociales et a produit comme ailleurs toute une littérature du désenchantement — sinon du désespoir dans certains cas. On s'intéressera plus amplement à la façon dont cette littérature témoigne de l'échec des différentes politiques et de leurs répercussions sur des individus dont elles peuvent conditionner l'échec personnel.

Comment aborde-t-elle également l'échec au sein du microcosme familial, les difficultés et impasses de la relation conjugale ou du lien filial conduisant à autant de familles éclatées ? Tout cela renvoie à un plus vaste échec dans ou de la communication : quelle relation qui ne contienne son propre échec en définitive ?

À cet égard, la littérature n'échoue-t-elle pas elle aussi d'une certaine façon ? En quoi et pourquoi ?

Face à l'échec, qui peut être une situation ou un sentiment, une donnée objective ou une appréhension subjective, les réactions sont multiples et ouvrent parfois sur toute une psychopathologie de l'échec.

Du principe de plaisir au principe de réalité, du fantasme au réel, le constat d'échec n'émane-t-il pas bien souvent d'une incapacité à admettre l'imperfection, la frustration, n'est-il pas le résultat d'attentes infantiles ? Au reste, l'homme n'a-t-il pas besoin de se bercer d'illusions ?

L'approche ontologique ne sera pas omise : conséquence d'un désir fatalement insatiable, d'une attente disproportionnée qui fait appréhender toute réalité comme une privation du possible, ou de projections dans un avenir nécessairement idéalisé qui ne sera jamais à la mesure de l'imagination, l'échec amène à s'interroger en outre sur cette conscience qu'Hegel qualifiait de malheureuse parce qu'elle est elle-même la scission, ce qui nous sépare de nous-mêmes.

Pour exister l'homme ne peut éluder le risque de l'échec, précisément parce qu'ayant à se faire il s'éprouve comme aspiration et projet, tendu vers l'avenir ; mais n'en finissant jamais de devenir tout ce qu'il pourrait être, il ne saurait échapper à la déception quoi qu'il accomplisse : face à tant d'autres « moi » qu'on a laissé périr, face à cet inachèvement, toute existence s'avère une sorte d'échec métaphysique, observe Nicolas Grimaldi.

« Les échecs portent sur les intentions que nous avons, et l'Échec sur l'Intention que nous sommes », a pu écrire Jean Lacroix. L'échec étant le révélateur d'une exigence d'être que rien ne semble pouvoir combler, l'homme est-il voué à l'échec ? S'il faut avoir échoué pour se connaître et se réaliser, dans l'échec l'homme fait en quelque sorte l'épreuve de l'Être : « L'échec, toujours essentiel, nous dévoile à nous-mêmes », affirmait Cioran.

La littérature hispano-américaine qui rend compte de l'échec, s'en tient-elle au constat ou envisage-t-elle un échec “fertileˮ ? Quelle espérance au-delà de l'échec ?

Les propositions de communication — d'une dizaine de lignes environ, en français ou en espagnol — seront adressées avant le 1er novembre 2010 à Nathalie BESSE qui les transmettra aux membres du comité de lecture : nat.besse@orange.fr

 

Nota bene : Les communications, en français ou en espagnol, ne porteront que sur la littérature hispano-américaine de langue espagnole, et devront impérativement prendre comme référence l'édition hispanophone de l'ouvrage étudié (citations en espagnol).

Veuillez joindre à votre résumé :

- vos coordonnées postales et électroniques

- l'établissement dans lequel vous enseignez

Une participation (droits d'inscription) de 20 Euros sera demandée pour l'envoi d'un exemplaire de la publication des Actes.

Les moyens alloués à ce jour ne nous permettent pas de prendre en charge les frais de déplacement et d'hébergement.