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L'aventure comme possibilité. Le personnage romanesque dans la première moitié du XXe siècle

L'aventure comme possibilité. Le personnage romanesque dans la première moitié du XXe siècle

Publié le par Florian Pennanech (Source : Mathieu Bélisle)

L'aventure comme possibilité.

Le personnage romanesque dans la première moitié du XXe siècle. 

Revue Études littéraires, Université Laval

 

Au XXe siècle, nombreux sont les personnages romanesques qui vivent l'aventure en imagination, par voie de procuration. C'est le cas de François Seurel qui, bien qu'il narre le récit du Grand Meaulnes et en porte la mémoire, ne découvre le monde que par l'entremise de son compagnon Augustin, personnage qui témoigne de l'assurance de celui dont l'existence épouse encore la forme d'un destin. Or, bien qu'il joue un rôle secondaire au sein de l'action proprement dite, Seurel demeure un relais essentiel : ce qu'il perd en capacité d'action, il le gagne en conscience. Le roman d'Alain-Fournier, que Jacques Rivière considère dans son célèbre essai (Le Roman d'aventure, 1913) comme le modèle du « roman d'aventure », assigne au personnage une fonction inédite : non seulement est-il appelé à « vivre l'aventure en esprit », pour emprunter à la belle formule de Mac Orlan, mais à la concevoir comme possibilité. L'autre devient un espace au sein duquel se déploient les virtualités du moi.

Les formes ou modes de l'aventure vécue comme possibilité imaginaire ne manquent pas. Que l'on songe seulement aux personnages à la « conscience malheureuse » (Ph. Chardin), qui ne vivent plus que dans les souvenirs de mondes ou de temps perdus, à ces personnages de romanciers fictifs dont l'imagination préside à l'élaboration de scénarios hypothétiques et de véritables inventaires, à ces innombrables personnages de fabulateurs à l'esprit ludique, qui vivent dans le pays des rêves ou se projettent dans des avatars, à ces personnages conscients de n'être que des personnages, figures de papier à l'existence fictive, ou alors des personnages incapables, justement, d'être de « vrais » personnages ou héros, en ce que, comme l'écrit Jonathan Lear, ils semblent être à court de moyens (« they fall short »).

Dans le cadre de ce numéro, on pourra s'interroger sur les raisons qui, dans le roman français de la première moitié du XXe siècle, expliquent le passage de l'aventure effective à l'aventure vécue comme possibilité imaginaire. Illusion ou mythe de l'aventure? Épuisement de la notion de destin? Perte de confiance du sujet dans sa capacité de transformer le monde, d'agir sur lui? Difficulté du personnage à concevoir son existence comme un récit cohérent, à coïncider avec sa propre vie?

Les propositions d'article (d'une centaine de mots environ) doivent être envoyées à Mathieu Bélisle au plus tard le 15 octobre 2011 : belislemathieu@hotmail.com

Ladate de tombée prévue pour la remise des articles (de 10 à 15 pages environ) est le 1er mai 2012.