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Appels à contributions
L'Autriche en perspective : centre(s) et marges

L'Autriche en perspective : centre(s) et marges

Publié le par Alexandre Gefen (Source : Aline Roussel)

La Journée d’études intitulée « L’Autriche en perspective : centre(s) et marges »
s’inscrit dans la continuité de la réflexion initiée en 2013 par le groupe de travail
interdisciplinaire « Recherches clermontoises sur les pays germaniques », dont les travaux ont conduit à l’organisation d’une Journée d’études intitulée « L’Allemagne en recto-verso : portraits d’un voisin (mé)connu » (24 octobre 2013) ainsi qu’à la mise en place d’un carnet de recherches sur hypotheses.org, la plate-forme des blogs scientifiques du portail OpenEdition (http://allemagne.hypotheses.org). Ce carnet consigne les contributions présentées et vise à approfondir le dialogue par la publication de nouveaux billets (notes de lectures, comptes rendus, biblio- et sitographies commentées).

Soucieux de prolonger ces échanges tout en les élargissant, notre groupe de travail,
composé d’enseignants-chercheurs et de doctorants en lettres, langues, sciences humaines et sociales, organisera le 23 octobre 2014 une deuxième Journée d’études consacrée cette fois à l’Autriche, envisagée à travers les notions de centre(s) et marges. Il s’agit d’interroger leurs rôles dans les dynamiques d’ouverture et de fermeture vis-à-vis de l’étranger, indissociables de ce pays, que cela soit en termes politiques ou socio-économiques, mais aussi littéraires, artistiques, linguistiques…


La situation géographiquement centrale de l’Autriche en Europe lui a permis de
rayonner, voire d’exercer un contrôle au-delà de ses frontières ; en même temps, sa situation aux confins de l’Europe occidentale (« marche de l’Est ») l’a confrontée à des influences diverses et contradictoires, que le pays et ses habitants ont intégrées, assimilées, ou dont ils ont au contraire cherché à se démarquer. Ainsi, ce pays a beaucoup oscillé entre la mise en valeur de son patrimoine (culturel), qui continue d’attirer de nombreux visiteurs, et un avantgardisme, qui l’a paradoxalement moins isolé, marginalisé, que singularisé, et qui a même permis à l’Autriche de jouer un rôle de précurseur de certains courants intellectuels et artistiques (psychanalyse, Wiener Secession, dodécaphonisme, Anti-Heimatliteratur).


Les relations entre centre(s) et marges ont contribué à créer une dynamique
d’ouverture ou de fermeture vis-à-vis de l’étranger. Si la tendance à la quête d’identité
nationale, confortée par les recompositions politiques du XXe siècle et l’enclavement alpin, ne saurait être niée, l’Autriche ne peut se réduire à sa tentation d’un repli nationaliste, dont les résurgences caractérisent toute une partie de l’Europe ces deux dernières décennies. Ce serait minorer la vitalité et le poids d’intellectuels et d’artistes très lucides sur les obsessions, les failles et l’amnésie de leur pays. Nombreux sont en effet celles et ceux qui placent le devoir de mémoire et la vigilance politique au centre de leur engagement, de leur pensée et de leur écriture.


Les tensions entre centre(s) et marges, ouverture et fermeture ont enfin suscité des
images diverses de l’Autriche, que notre Journée d’études s’attachera aussi à cerner. Elles se situent entre les deux extrêmes qu’ont constitué l’idéalisation et les mythes d’une part (la monarchie impériale et royale - « k. und k. » - des Habsbourg, les paysages du Danube et des Alpes immortalisés par les Heimatfilme) et la diabolisation, la marginalisation d’autre part (« affaire Waldheim », entrée au gouvernement du parti d’extrême-droite FPÖ en 2000). L’objectif consistera à donner de ce pays à l’histoire complexe et aux identités multiples la perception la plus juste et la plus nuancée possible.


Afin de favoriser une approche interdisciplinaire, les collègues intéressés sont invités à
proposer des communications relevant de champs scientifiques divers (histoire, géographie, civilisation, littérature, linguistique, sciences de l’information et de la communication, histoire de l’art, philosophie, psychologie, sciences politiques…). Les projets de recherche transversaux sont vivement encouragés. A travers cette initiative de coopération scientifique sur le site clermontois, les organisateurs souhaitent développer un mode de production original, efficace et enrichissant. Celui-ci devrait apporter un nouvel éclairage sur les caractéristiques (mé)connues de l’Autriche d’hier, d’aujourd’hui et de demain.

Les propositions de communication (environ 300 mots), assorties d’une brève notice biobibliographique, sont à adresser conjointement à Fanny PLATELLE
(Fanny.PLATELLE@univ-bpclermont.fr) et à Hélène ROTH  (Helene.ROTH@univbpclermont.fr) jusqu’au 15 juin 2014. Vous serez notifié de l’acceptation de votre proposition au 10 juillet 2014.


Langues de travail : français et allemand. Les textes de vos communications (environ 8000 mots) seront à envoyer pour le 30 septembre au plus tard, mais pourront être revus à l’issue de la Journée d’études, avant leur publication sur le blog scientifique « Allemagne rectoverso ».


Comité d’organisation :
Anne-Sophie Gomez, Dana Martin, Fanny Platelle, Hélène Roth, Ludovic Viallet


Avec le soutien de la Maison des Sciences de l'Homme de Clermont-Ferrand (USR 3550),
du Centre de Recherches sur les Littératures et la Sociopoétique (CELIS, EA 1002), du
Centre d’Etudes et de Recherches Appliquées au Massif Central, à la moyenne montagne et aux espaces fragiles (CERAMAC, EA 997), du Centre d’Histoire Espaces et Cultures
(CHEC, EA 1001) et du laboratoire Communication et solidarité (EA 4647)