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L'autre du même: emprunts et répétitions dans le Roman de Perceforest (Noémie Chardonnens, Unil)

L'autre du même: emprunts et répétitions dans le Roman de Perceforest (Noémie Chardonnens, Unil)

Publié le par Emilien Sermier

"L'autre du même: emprunts et répétitions dans le Roman de Perceforest"

Soutenance de thèse de Noémie Chardonnens

Mardi 24 juin 2014 - 14h00  -  Anthropole UNIL - Dorigny  -  Salle 2106

 

Directeurs de thèse:

M. Jean-Claude Mühlethaler, Professeur, Faculté des lettres, UNIL

Mme Michelle Szkilnik, Professeure, Université de Paris III-Sorbonne Nouvelle, France

Membres du jury:

Mme Catherine Croizy-Naquet, Professeure, Université de Paris III-Sorbonne Nouvelle, Franc

Mme Christine Ferlampin-Acher, Professeure, Université de Rennes 2, France

M. Marc Escola, Professeur, Faculté des lettres, UNIL

 

La séance est publique

 

Résumé  (français et anglais)

Issu de la fin du Moyen Âge, le Roman de Perceforest est le plus long texte que le Moyen Âge nous ait laissé. Il entend décrire la vie des ancêtres préchrétiens d’Arthur et de ses chevaliers en les faisant descendre d’Alexandre le Grand. Au fil de son récit, l’auteur met en place une véritable poétique de la reprise, tant externe qu’interne. Il multiplie les références à des textes préexistants issus de différentes matières et va même jusqu’à en intégrer des morceaux entiers. Il reprend par ailleurs des parties de sa propre œuvre, n’hésitant pas à reproduire des schémas, voire des séquences narratives précises. Cette esthétique répétitive a plusieurs conséquences, tant sur l’appartenance générique du texte, sur sa construction, que sur sa réception par le lecteur. Elle est au cœur de notre étude. Nous nous intéressons plus spécifiquement à un phénomène particulier de reprise qui montre l’intégration d’une séquence préexistante dans un contexte distinct de son apparition d’origine et que nous qualifions d’emprunt. Notre travail s’organise autour d’un examen successif des différents types d’emprunts qui apparaissent au sein du texte, tant intertextuels qu’intratextuels. À terme, c’est la cohérence et l’individualité du Perceforest, ainsi que la conception de l’écriture qui anime son auteur que nous mettons en avant, tout en proposant des jalons pour une théorie générale de l’emprunt.

 

The Roman de Perceforest, the longest known text from the Middle Ages, aims to describe the life of Arthur's pre-christian ancestors and knights, presenting them as descendants of Alexander the Great. Along the storytelling, a genuine poetics of external and internal repetition takes place: the Perceforest's authors multiply the references to previous texts belonging to several materials, integrating sometimes entire parts of other texts. Furthermore the narrative reproduces its own patterns and particular sequences in different places of the text. Throughout this research, we consider the influence of such repetition aesthetics on the literary genre definition, on its construction as well as on the reader's reception. In this dissertation, we explore a specific category of repetitions where pre-existing sequences are embedded in a narrative context that differs from the original context of occurrence, which we called emprunt(s). Reviewing the species of inter- and intra-textual recurrences occurring within the text, we reveal some overlooked aspects of the consistency, the specificity of the Perceforest and its author's idea of writing, striving to groundwork on general theory of «emprunts» that shall thereby be laid.