Revue
Nouvelle parution
L'attention aux textes( Le Français aujourd'hui, n° 137)

L'attention aux textes( Le Français aujourd'hui, n° 137)

Publié le par Marc Escola (Source : Serge Martin)

Le Français aujourd'hui n° 137

"L'attention aux textes"

"L'attention aux textes"

 

"L'attention aux textes"

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SOMMAIRE

(Lire ci-après le résumé des articles

Serge Martin et Isabelle Pécheyran-Hernu (coordination) Présentation

1. Lattention ? Dans quel sens ? Pour quel sens ? Le langage est le lieu de lattention. (Maurice Blanchot, LEntretien infini, Gallimard).

Isabelle Roumat-Dembele (Ouagadougou) : " La quête du sens : une nébuleuse dans lactivité de lecture "

Catherine Tauveron (IUFM de Bretagne, INRP) : " De jeunes chasseurs sur le pied de guerre "

Jean Mesnager (Nantes) : " Pour une étude de la difficulté des textes, La lisibilité revisitée "

2. Lattention ? Quelles activités en classe ? Mallarmé : ce professeur dattention. (Paul Claudel, Positions et propositions, Gallimard).

Mathilde Barjolle (Lycée du Futuroscope, Poitiers) : " Pour une lecture critique "

Isabelle Pecheyran-Hernu (Lycée du Haut Val de Sèvre): " Lire et jouer en classe de seconde : du je dans le patrimoine "

Daniel Beltrami (IUFM de Grenoble) et François Quet (IUFM de Lyon) : " Lecture : l'espace d'un problème "

Danielle Dubois Marcoin (IUFM de Lille): " Entrer en lecture littéraire avec l'album "

3. Lattention ? Vers quelle écoute ? Critique est lun des noms de lattention. (Jean Paulhan, Petite préface à toute critique, Le Temps quil fait).

Jérôme Roger (IUFM d'Aquitaine et Bordeaux III): " En attendant le texte "

Serge Martin (IUFM de Versailles-Cergy): " Qu'est-ce qui se lie quand on lit ? "

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Chroniques :

Danièle Manesse (Actualités) : "Les élèves en grande difficulté"

Eric Barjolle (Jeunesse) : "Ramos"

Isabelle Laborde-Milaa (Linguistique) : "Discours de presse"

Serge Martin (Poésie) : "Henri Meschonnic (première partie)"

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Présentation des articles :

Roumat-Dembele :

La lecture des textes dans les dispositifs scolaires, ici observés par les manuels, oblige à réfléchir aux articulations entre deux finalités majeures toujours déclarées : comprendre et interpréter. Mais, quand on y regarde dun peu plus près, on sy perd ou on se retrouve dans une belle nébuleuse. Regard joyeux avec des lunettes attentives aux mouvements du sens.

Tauveron :

Il ny a pas à hiérarchiser ou se faire succéder le comprendre et linterpréter. Lun ne va pas sans lautre. Aussi, dès lécole primaire et au-delà, les uvres littéraires permettent une dynamique collective qui engage à se frotter aux frottements des textes. Propédeutique pour de tels parcours attentifs à leur propre jeu, découvrant leurs propres règles.

Mesnager :

La lisibilité des textes ou le réveil dune vieille notion endormie sous les oublis des nombreuses publications sur lapprentissage de la lecture ? Oui et non ! Il sagit certes de ne pas oublier une productivité possible mais surtout de reprendre une question " incontournable ".

Barjolle :

 

Les textes changent-ils selon les modes de lecture ? Non ! mais la lecture aurait tout intérêt à éviter les dichotomies simplistes et à viser lactivité critique aux cur de tous ses modes. Exemples à lappui, la réalisation danthologies semble redonner du continu aux lectures disparates et parfois contradictoires dans les objectifs de la classe de français.

Pecheyran :

Faire vivre les textes ce nest pas forcément oraliser. Cest dabord incorporer leur force de transformation : dans la classe, il faudrait trouver la voix des textes à sa mesure dans le risque de lessai. Un récit dessayage qui va plus loin quune prise dhabit.

Beltrami-Quet :

Dès quil y a texte dans la classe, il y a accompagnement de questions. La recherche dont il est rendu compte pose que ce questionnement demande délargir lespace et surtout de le rendre problématique. Et, quand les questions deviennent problèmes, les textes résonnent de questions infinies et dapprentissages coopératifs.

Dubois-Marcoin :

Il ny a pas de questions bêtes ! Avec les textes littéraires, on apprendrait à inventer de nouvelles questions, à en dynamiser de vieilles. Récit dun voyage dans le questionnement de texte où les élèves sont à la barre : la boussole nest pas toujours celle quon croit.

Roger :

La lecture des textes pourrait être envisagée comme une attente : non dun horizon attendu mais dun texte qui a plus davenir que de passé. Cela demande de changer dorgane de perception. Éloge de loreille à lécoute de ce que le texte entend de son lecteur bien avant quil ait épuisé le sens de ses marges paratextuelles.

Martin :

Les métaphores qui tentent de définir la lecture oublient souvent le texte en chemin. Elles abandonnent même ce qui nous y attache : un sujet de la relation qui certes lie des textes entre eux mais toujours comme passage des discours dune bouche à lautre, dune oreille à lautre. Et ce corps de la relation, cest le langage même, le texte mis en bouche et en oreille.