Questions de société

"L'assassin revient toujours sur les lieux du crime", par H. Audier (SLR 10/02/11)

Publié le par Bérenger Boulay


L'assassin revient toujours sur les lieux du crime

 Par Henri Audier, le 10 février 2011

L'un des premiers actes majeurs de Nicolas Sarkozy pour détruire les organismes de recherche fut l'envoi, en 2008, d'un comité de l'AERES pour « évaluer l'INSERM ». Les résultats de cette évaluation, qui ne fut en rien scientifique, ont tellement correspondu aux attentes de Sarkozy que celui-ci invita, chose totalement inédite, tout le comité à dîner à l'Elysée. Nous ne reviendrons pas ici sur ce rapport (1) qui, sous couvert d'évaluation scientifique, proposait ni plus ni moins de dissoudre l'Inserm, les Sciences de la vie du Cnrs, l'Inra et d'autres dans « un seul institut national pour le financement de la recherche en sciences de la vie et de la santé ».

L'honorable Président de ce comité « indépendant » était Elias Zerhouni du National Institute of Health (USA).

Acte deux : dans la foulée du rapport, l'Alliance nationale pour les sciences de la vie et de la santé (Avisan) fut créée, coiffant les organismes déjà cités. C'est une structure parfaitement pilotable par le gouvernement, puisque sans aucun élu.

Le troisième acte fut la mise de l'Avisan dans la remorque de Sanofi-Aventis et autres grandes entreprises. En effet, le jour même où A. Syrota, futur « patron » de l'Alliance nationale pour les sciences de la vie, écrivait « demain 20 à 30 % de la recherche privée se fera avec le public » (La Tribune, 16/11/09), le Monde (16/11/09) titrait « Sanofi-Aventis parachève le nettoyage de son portefeuille de recherche » avec fermeture de plusieurs centres et plus de mille licenciements de chercheurs. Faut-il un dessin ?

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(1) Pour une analyse de ce rapport et pour la réaction des instances scientifiques du CNRS voir La Vie de la Recherche scientifique N° 375, page 8 :http://www.sncs.fr/article.php3?id_...