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L’artiste et ses doubles, ou comment penser les artistes fictifs (Bordeaux)

L’artiste et ses doubles, ou comment penser les artistes fictifs (Bordeaux)

Publié le par Marc Escola (Source : Alice Cazaux)

 « L’artiste et ses doubles, ou comment penser les artistes fictifs »

Journée d’étude – colloque fin 2016

CLARE EA4593, Université Bordeaux Montaigne

Les personnages d’artistes nés en fiction sont légion, il ne s’agit pas d’en établir ici un catalogue. Une encyclopédie des artistes fictifs a d’ailleurs déjà été publiée[1], qui s’attache à référencer les portraits d’artistes dressés en littérature. Mais qu’en est-il des œuvres qui s’échappent de la fiction pour une immersion physique dans le réel ?  Que dire de la pratique d’artistes qui créent à travers un (voire de multiples) alter ego(s) ? Quels sont les traits communs à ces personnages ? Comment percevoir leurs œuvres ?

Quand « Je est un autre » pour Rimbaud, que Flaubert énonce « Madame Bovary, c'est moi », à leur tour que disent d’eux-mêmes les artistes qui se dédoublent ? Et à l’inverse que taisent-ils ?

La question de la signature, battue en brèche notamment par le collectif Présence Panchounette, est à envisager en ce qu’elle vient ici authentifier la fiction. Quel est le retour critique qu’elle engage sur les procédés, les valeurs et la notion même de création ? Et par extension, quel peut être le statut de l’œuvre sur un plan juridique – lorsqu’un acheteur se trouve dupé par exemple ?

Les œuvres sont autant de mises en réel de ces personnages fictifs, les dispositifs qui accompagnent leur présentation au public apparaissent donc comme un élément clé de cette médiation. Comment scénographie-t-on l’exposition d’un artiste fictif ? De l’usage tacite de la pseudonymie à une supercherie ouvertement révélée, la mise en scène de la réception par le public observe des formes variées qui sont autant de révélateurs à mettre en question.

Nous proposons de réfléchir à ces nombreuses interrogations dans le champ des arts plastiques, mais souhaitons vivement ouvrir notre étude à d’autres domaines de création – musique, théâtre, littérature, … – afin de transformer cet événement dont la forme n’est pas encore définitive en un éventuel colloque.

Voici quelques pistes :

Yoon Ja et Paul Devautour, Ilya Kabakov, Jean-Yves Jouannais (l’écrivain fictif Félicien Marbœuf) Pierrick Sorin, Patrick Tresset (et son robot Paul), Alexandre Ouairy (pseudonyme Tao Hongjing), Komar & Melamid (personnages d’Apelle Ziablov et Nikolaï Buchumov), Laure Prouvost (son invention d’un grand-père artiste), …

En littérature, Frenhofer ou Porbus chez Balzac dans le Chef d’œuvre inconnu, ou Claude Lantier dans L’œuvre de Zola pour les plus célèbres.

Les propositions sont à adresser à alicecazaux@live.fr avant le 29 février 2016.

[1] Koen Brams (dir.), The Encyclopedia of Fictional Artists, Zurich, éditions JRP Ringier, 2010.