Essai
Nouvelle parution
L'Art de plaire : Esthétique, plaisir, représentation

L'Art de plaire : Esthétique, plaisir, représentation

Publié le par Alexandre Gefen (Source : Ronald Shusterman)

L'ART DE PLAIRE
Esthétique, Plaisir, Représentation

Sous la direction de Patrick CHEZAUD, Lawrence GASQUET et Ronald SHUSTERMAN

ISBN: 2-85226-561-3 44 Euros

Gérard Monfort Éditeur - BP 20 - F 27800 BRIONNE - tél.fax 02 32 44 87 41
E-mail contact@gerard-monfort.com

Avec des articles de Ronald SHUSTERMAN, Patrick CHEZAUD, Jean-Pierre
COMETTI, Marie-Dominique POPELARD, Christopher NORRIS, Jean-Jacques
LECERCLE, Simone RINZLER, Robert REAY-JONES, Michel MOREL, Herbert GRABES,
Lawrence GASQUET, Nathalie VUILLEMIN, Bernard LAFARGUE, Liliane LOUVEL,
Stephen BANN, Pierre FRESNAULT-DERUELLE, Lindsay SMITH, Catherine LISAK,
Angela LOCATELLI, Annie RAMEL & Josiane PACCAUD-HUGUET, Isabelle ALFANDARY,
Catherine HOFFMANN, Florence CABARET, Jean-Michel GANTEAU


Table des matières

Préface (Lawrence GASQUET)

1. Paradigmes de l'art de plaire : esthétique et épistémologie

Ronald SHUSTERMAN (Bordeaux 3), « Art de plaire ou foire aux plaisirs ? Des
manèges et des ouvres. »
Patrick CHEZAUD (Grenoble), « Idées survenantes et principe de plaisir, ou
petite théorie du plaisir des sens. »
Jean-Pierre COMETTI (Aix-Marseille), « Plaisir et jugement: les impasses de
l'hédonisme esthétique. »
Marie-Dominique POPELARD (Paris 3), « L'art de plaire et le goût de vivre. »
Christopher NORRIS (Cardiff), « Musique, analyse et plaisir »

2. Langue, créativité, critique

Jean-Jacques LECERCLE (Paris 10), « Les trois plaisirs de la langue »
Simone RINZLER (Paris 10), « Esthétique et plaisir du texte critique »
Robert REAY-JONES (Cardiff), « 'The Cheerful Object of Critical Analysis':
Some Versions of Empsonian Pleasure. »
Michel MOREL (Nancy 2), « Ce que plaire veut dire, ou les perverses
séductions du récit »
Herbert GRABES (Giessen): « Pleasure Delayed - the Aesthetics of the
Strange. »

3. Le Spectacle du corps et du plaisir

Lawrence GASQUET (Bordeaux 3), « Theatrum anatomicum: les plaisirs de
l'horreur »
Nathalie VUILLEMIN (Neuchâtel), « Plaisir du regard et connaissance chez
quelques naturalistes de la seconde moitié du XVIIIe siècle »
Bernard LAFARGUE (Bordeaux 3) « L'ouvre séductrice de l'art. »

4. Plasticité et art de plaire

Liliane LOUVEL (Poitiers), « Car il y a plus d'une manière de plaire : jeux
et feux de l'art »
Stephen BANN (Bristol), « Le Jardin de Plaisir. »
Pierre FRESNAULT-DERUELLE (Paris 1), « Le plaisir de l'analyse ou reflexion
amusée sur quelques images de E.P. Jacobs et Hergé. »
Lindsay SMITH (Sussex), « A la manière de la photographie ou le plaisir de
la mimesis »

5. Shakespeare and Co.

Catherine LISAK (Bordeaux 3), « Se mettre en scène pour plaire: Troilus and
Cressida et le pouvoir de distraire
Angela LOCATELLI (Bergamo), « 'Infinite Variety' : La diversité du plaisir
selon Shakespeare (Antony and Cleopatra) et Pasolini (Teorema) »

6. Plaisirs du texte et de l'intersémioticité

Annie RAMEL & Josiane PACCAUD-HUGUET (Lyon 2), « Dorian de Will Self, ou les
ravages du narcissisme »
Isabelle ALFANDARY (Paris 10), « Quand le plaisir manque à l'ouvre : le
modernisme est-il un art de déplaire ? »
Catherine HOFFMANN (Le Havre), « Les pastiches d'Anthony Powell ou l'hommage
d'un écrivain aux plaisirs de la lecture. »
Florence CABARET (Rouen), « Le conteur rushdien ou l'art de vouloir trop
plaire. »
Jean-Michel GANTEAU (Montpellier), « Entre Kitsch et sublime : les plaisirs
démodés de Peter Ackroyd. »


Quatrième de couverture:

« Seul le plaisir mérite d'être théorisé, » nous dit un personnage
d'Oscar Wilde. « Le plaisir, c'est la sanction de la Nature, la marque de
son approbation. »

Peut-on vraiment théoriser le plaisir ? Ou s'agit-il simplement de
mesurer empiriquement ses paramètres et son emprise ? Comment l'ouvre d'art
cherche-t-elle à plaire ? Quelle est la différence entre le plaisir engendré
par une ouvre et celui qui s'attache aux autres distractions et
divertissements de la vie courante ? Pourra-t-on établir une typologie des
plaisirs, ou faut-il se résigner (ou se réjouir) à dresser le constat d'un
inévitable pluralisme ? Certains prétendront qu'il existe des plaisirs «
nobles » et des plaisirs à mépriser. D'autres souligneront les liens entre
plaisir et connaissance. La représentation est-elle automatiquement un art
de plaire ? Si le plaisir de l'art est affaire de subjectivité, l'esthétique
risque d'être hédoniste et arbitraire.
L'art de plaire soulève de passionnantes interrogations : sur la
nature même du plaisir tout d'abord (qu'est-ce que le plaisir au juste, et
quels chemins emprunte-t-il?), et sur les concepts qui lui sont
indissociables en matière artistique, comme la beauté, le jugement, la
valeur. Ce volume témoigne de l'actualité et de l'acuité du débat qui
demeure au centre des préoccupations contemporaines de la philosophie de
l'art et de la critique littéraire ; les chercheurs qui y ont participé se
sont donné pour mission de nous révéler ici les rouages secrets du plaisir,
que celui-ci soit plaisir de lire, plaisir de voir, plaisir d'entendre ou
plaisir.de penser.
Derrière les études rassemblées ici, il y a visiblement le plaisir
de la variété : il y est question de philosophie, d'arts plastiques et
littéraires, de musique et de science ; on y convie Anish Kapoor et les
Monty Python, Locke, Orlan et Gina Pane, Danto aussi bien que Lessing ;
Daniel Arasse se met à table avec Thomas Hobbes, Brahms rejoint Derrida, et
Barthes y côtoie Gramsci ; Hogarth nous mène vers les représentations
anatomiques de Vésale (là où le plaisir se « dissèque » au sens littéral du
terme, ou presque) ; Dickens éclaire Raymond Carver, et ce banquet d'idées
se poursuit avec Virginia Woolf, Shakespeare, Pasolini, André Le Nôtre,
Salman Rushdie, sans oublier Man Ray et Tintin.
De ces multiples études, il ressort que le plaisir repose
paradoxalement sur l'apparition du contingent, sur l'irruption de
l'aléatoire ; c'est pour cela que l'art de plaire se mue parfois en art de
déplaire. En dernière analyse, toutefois, ce volume ne vise rien d'autre que
la reconnaissance par le lecteur de son propre plaisir ; il n'est aucune
limite au plaisir de savoir, et la libido sciendi est son propre moteur.



Ronald Shusterman

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Ronald Shusterman
Professeur
Université Michel de Montaigne - Bordeaux 3
33607 PESSAC FRANCE

RonaldShusterman@tele2.fr
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