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Événements & colloques

"L'art de bien lire", Nietzsche et la philologie

Publié le par Vincent Ferré (Source : Patrick Wotling)

Université de Reims Champagne-Ardenne

Cirlllep (EA 3794)

Université de Paris X-Nanterre

Centre PAPC (EA 373)

  

Colloque international

International Colloquium

 

 

« L’art de bien lire ». Nietzsche et la philologie

« The Art of Reading well ». Nietzsche and Philology

 

 

Organized by Patrick Wotling (University of Reims Champagne-Ardenne, Philosophy Department/Cirlllep) and Jean-François Balaudé (University of Paris X-Nanterre/PAPC)

Organisé par Patrick Wotling (Université de Reims Champagne-Ardenne/Cirlllep) et Jean-François Balaudé (Université de Paris X-Nanterre/PAPC)

 

Contact :                          Jean-François Balaudé                             Patrick Wotling

                                Université de Paris X – Nanterre                 Université de Reims

                                jfbalaude@cegetel.net                                      Patrick.Wotling@ paris4.sorbonne.fr

                                                                                               patrick.wotling@univ-reims.fr

jeudi 19 octobre (Reims)

 

Amphithéâtre Recherche (Bâtiment Recherche)

 

matin

 

La philologie face à la culture grecque

10 h : Ouverture du colloque et Présentation par J.-F. Balaudé & P. Wotling

 

10 h - 13 h : Présidence de séance : Scarlett Marton

10 h 15 : Jean-François Balaudé (Université de Paris X) : « Nietzsche, Bernays et la catharsis tragique »

10 h 50 : Pause

11h : Giuliano Campioni (Università  degli Studi di Pisa) : « Il Socrate monstrum di Friedrich Nietzsche »

11 h 45 : Philippe Brunet (Université de Rouen) : « Deux ou trois leçons de philologie d'après Nietzsche »

13 h : Déjeuner

 

après-midi

Philologie et psychologie

14 h 30 - 18 h : Présidence de séance : Jean-François Balaudé

14 h 30 : Robert C. Solomon (Austin University, Texas) : « Nietzsche, The Philosopher as a “Deep” Philological Psychologist »

15 h 15 : Chiara Piazzesi (Scuola Normale Superiore di Pisa) : « Pour une nouvelle conception du rapport entre théorie et pratique : la philologie comme éthique et méthodologie »

16 h : Pause

16 h 15 : Blaise Benoit (Nantes) : « Die Redlichkeit (“als Problem”) : la vertu du philologue ? Probité et justice selon Nietzsche »

17 h : Yannis Konstantinidis (Université de Reims) : « Nietzsche et l’“héritier parfait” »

 

18 h : Cocktail

20h30 : Dîner

  

vendredi 20 octobre (Paris X)

 

Salle René Rémond (B 015)

 

après-midi

La philologie comme méthode ?

15h - 18h 30 : Présidence de séance : Patrick Wotling

15 h : Monique Dixsaut (Université de Paris I) : « Je n'ai pas été philologue en vain »

15 h 45 : pause

16 h : Céline Denat (Université de Reims) : « De la méthode philologique à la philologie comme méthode : en quel sens peut-on parler d’une “méthodologie” nietzschéenne ? »

16 h 45 : Scarlett Marton (Université de São Paulo) : « La philologie : l'astuce du philosophe-généalogiste »

20h30 : Dîner

 

 

Samedi 21 octobre (Paris X)

 

Salle René Rémond (B 015)

matin

Des préplatoniciens aux modernes : les objets de la philologie

10 h - 13 h : Présidence de séance : Monique Dixsaut

10 h : Guillaume Métayer (CNRS) « Nietzsche, Voltaire, et la philologie de l’opéra »

10h 45 : pause

11h : Christoph Rapp (Humboldt Universität, Berlin) « Nietzsche as Interpreter of Presocratic Philosophy »

11 h 45 : André Laks (Université de Lille III) : « Niezsche et la question des successions des philosophes pré-platoniciens. Réflexions sur le statut de la philologie chez le jeune Nietzsche »

 13 h : Déjeuner

après-midi

Lire selon Nietzsche et lire Nietzsche

14 h 30 h - 18 h : Présidence de séance : André Laks

14 h 30 : Eric Blondel (Université de Paris I) : « Le sujet d'Ecce Homo »

15 h 15 : Kathleen Higgins (Austin University, Texas) : « Oracular Reading »

16 h : pause

16 h 15 : Patrick Wotling (Université de Reims) : « La théorie des fautes de lecture et la philosophie comme traduction selon Nietzsche »

17 h : Werner Stegmaier (Universität Greifswald) : « Die Philologie und Nietzsche. Leitlinien einer aktuellen Philologie für die Philosophie Nietzsches »

 

20 h 30 : Dîner de clôture

Dans le cadre d’une collaboration entre le Cirlllep de l’Université de Reims (Centre Interdisciplinaire de Recherches sur les Langues, les Littératures, la Lecture et l'Élaboration de la Pensée), et le Centre de Philosophie ancienne et Pensée chrétienne (PAPC) de l’Université de Paris X - Nanterre, nous prévoyons en octobre 2006 la tenue d’un colloque international sur Nietzsche et la philologie destiné à donner toute son ampleur à cette dimension connue de la pensée nietzschéenne, mais le plus souvent éludée. Le préjugé reste en effet tenace, selon lequel Nietzsche ne serait devenu pleinement philosophe qu’après avoir abandonné la philologie grecque. Mais peut-être la philosophie n’est-elle pour Nietzsche que la philologie continuée par d’autres moyens ; peut-être est-elle avant tout un « art de bien lire », si l’on en croit Nietzsche lui-même. Des études récentes parues en Amérique du Nord comme en Europe ont largement renouvelé la question, de sorte qu’il apparaît désormais indispensable d’établir un bilan de ces recherches.

Spécialiste de l’étude des textes antiques, des questions relatives à leur établissement et à leur traduction, Nietzsche quitte certes la philologie pour la philosophie, mais il repense celle-ci sur le modèle de l’activité philologique. La question de la philologie est donc au coeur même de la réflexion de Nietzsche, parce que celui-ci s’efforce de caractériser le travail philosophique sur le modèle de l’activité de lecture et de déchiffrage d’un texte. Ce sont les procédures dégagées à la faveur de cette comparaison que Nietzsche rassemble sous la formule « l’art de bien lire ». C’est désormais la réalité qui se trouve caractérisée comme l’analogue d’un texte, à propos duquel les théories (philosophiques, scientifiques, ...) jouent alors le rôle de textes seconds, de traductions ou de commentaires. Cette idée de la hiérarchisation et de l’enchaînement des textes, peu travaillée jusqu’à présent, sera également retenue parmi les voies d’investigation de ce colloque. Cette compréhension révolutionnaire de la pensée philosophique se déploie alors dans de nombreuses directions, parmi lesquelles : la lecture lente ; philologie et probité ; la philosophie comme traduction ; l’évolution sémantique comme marqueur axiologique, en particulier dans le premier traité de La généalogie de la morale, etc... 
Nous souhaitons donc donner à ce colloque une vraie teneur interdisciplinaire, et convier non seulement des philosophes spécialistes de l’œuvre de Nietzsche, mais également des latinistes, des hellénistes, ou encore des germanistes et des linguistes ayant eu par choix ou par nécessité à rencontrer tel ou tel aspect des analyses nietzschéennes dans leur recherche, et qui sont ainsi susceptibles d’éclairer les philosophes sur la pertinence ou l’invalidité des positions proprement philologiques de Nietzsche. Nous pensons aux nombreuses analyses étymologiques (sur le latin, le grec, les états successifs de la langue allemande) présentes dans ses textes, à la caractérisation critique de l’activité philologique, aux nombreux textes sur la traduction, ses moyens et ses objectifs, et à d’autres directions possibles dont nous indiquerons certaines ci-dessous.
Puisqu’il s’agira étudier l’ensemble du champ couvert par l’art de bien lire, sera abordée la pratique nietzschéenne de la philologie, durant ses années de jeunesse (les années de Leipzig en particulier), et la période de son enseignement bâlois. Nous souhaitons notamment que soient étudiées sous cet angle ses travaux sur Théognis (l’organisation du texte théognidien à partir de la théorie des Stichwörter, son interprétation, ...), sur les sources de Diogène Laërce (les techniques de construction doxographique caractéristiques de la tradition grecque et la fixation canonique des corpus attribués aux philosophes), mais encore son analyse de la pratique des philologues contemporains et des spécificités de leur traitement des textes.
Un second volet concernera la philologie hors de la philologie, devenue concept proprement philosophique, avancée comme modèle d’intelligibilité de la visée philosophique, et permettant d’évaluer la pertinence — ou les déficiences — de la pratique des philosophes (théorie des fautes de lecture — équivalents du contresens, du barbarisme etc ... —, du manque de philologie, problèmes posés par l’établissement du texte de la réalité, problème de la multiplicité des lectures valides pour un même texte, etc...)
Seront présents un certain nombre de collègues européens et nord-américains, représentant cinq nationalités, en particulier plusieurs ténors du commentarisme nietzschéen actuel dont la présence est indispensable pour présenter l’état le plus récent de la recherche sur cette question.