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L'arabité entre conceptualisation et médiation: l'altérité arabe dans la pensée occidentale et orientale

L'arabité entre conceptualisation et médiation: l'altérité arabe dans la pensée occidentale et orientale

Publié le par Matthieu Vernet (Source : LAMNAOUI Slimane)

Université Sidi Mohamed Ben Abdellah- Fès – Maroc

Faculté Polydisciplinaire de Taza

Le Laboratoire de recherche « Langues, Littérature et Communication »  organise un colloque international :

 

L’« Arabité » entre conceptualisation et médiation

(L’altérité arabe dans la pensée occidentale et orientale) :

(3-4- 5 Décembre)

 

Argumentaire :

À l’ère d’une crise d’identité globale, presque partout on s’interroge : « Qui sommes-nous ? », « Avec qui sommes-nous ? » De qui nous distinguons-nous ? » La médiatisation de l’altérité « arabe » en Occident est d’abord une scénographie, une rhétorique, une économie des signes, une stratégie de l’image. Par quels voies et moyens, s’exerce cette efficacité symbolique? 

L'objet de ce colloque est d'explorer les modes de production des systèmes de représentations de l’entité « arabe » prise entre langues, cultures et idéologies, ainsi que les médiations qui les diffusent : les systèmes médiatiques et éditoriaux … , d’interroger les principes heuristiques qui permettent de donner sens à cette altérité, de réfléchir sur ces particularités structurales et les conditions de production du discours sur « l’arabité » : le rapport norme-anomalie dans les médias, la médiologie et l’iconologie contemporaine : prendre toute la mesure de ce milieu (à la fois médium et médias), aide à comprendre les changements et accumulations qui font l’identité arabo-musulmane aujourd’hui. Voici quelques axes:

1- la construction  des désaccords dans les médias le cas notamment  des « experts médiatiques »  tel E. Zemmour ... ou journalistes  (Oriana Fallaci) ... Les représentants de « l’islamophobie savante » : des philosophes comme C.L. Strauss  (le dernier chapitre de Tristes tropiques sur l’Islam), ou les « nouveaux philosophes » tels Pascal Bruckner, B.H. Levy,  A. Finkielkraut, des chercheurs tel Sylvain Goguenheim (Aristote au mont Saint Michel) des écrivains comme Michel Houellebecq...

2- Le discours et les dispositions de l’épistémè : la rhétorique de l’altérité  les formes du dire,  l’éthos culturel, les figures devenues avec l’usage canoniaux et contraignants.

3- Littérature : La construction romanesque du sujet « arabe », l’image de l’étranger et de l’étrangeté : nouveaux orientalismes ; chocs culturels

4-Tourisme, marketing et publicité : image de l’arabe, les interprétations de la « vente » de son altérité

5- Les arts : le cinéma, la musique, la cuisine 

 

 

L’objectif du colloque est aussi d’opérer le retour sur soi : au-delà des vues nostalgiques et « pré-modernes » de la doxa, dépositaire du « Sens », qui façonne des sujets « formatés à l'obéissance » (R. Debray),  l’identité arabe n’aurait-t-elle pas besoin d’approches «déconstructivistes », de re- lecture libérée des dispositifs de domestication des consciences, et des représentations accumulées, érigées en articles de dogme ?

1- Comment comprendre le phénomène de l’hyper-chaîne « Al-Jazira » désormais faiseuses et défaiseuses de gouvernements ? Les usages et la réception de ce média : ses  impacts sociaux et politiques sur la culture identitaire et sur l’accessibilté démocratique à l’information.

2- Quelle leçon tirer  de l’Histoire :

- La perception « l’arabité » héritée des siècles passés (par exemple  le mouvement réformiste « Al-Chou’oubiya » à l’époque abbasside ; et la contre-réforme); la restitution des contextes sémantiques et historiques : revenir au sens originel des termes, à l’ambiance intellectuelle, à l’imaginaire de l’époque. 

- L’évolution des connaissances et l’organisation sociale et politique aujourd’hui : comment faut-il comprendre le soulèvement  « arabe » ? Y a-t-il des modalités de relecture, de réconciliation de cette entité « l’arabité » dans un monde contemporain où le resurgissement des printemps arabes donne désormais le ton?

3- Peut-on réformer « notre » identité  :

La fonction cathartique de se re-connaître soi-même dans le miroir qu’autrui nous tend,  n’est-elle  pas la condition sine qua non pour échapper aux ornières de la monovalence ?

La relecture de l’identité afin de mieux recibler celle-ci a besoin de l’hygiène de la pensée  thétique « de la réflexion distanciée et critique appliquée ». Elle suppose un effort constant d’extranéation, de décentrement et de « transvaluation »  (A. Groccer) : comment est-ce que je me représente mes insertions ? Quelle est la part du constat objectif et des croyances qui transforment la réalité en simplifiant l’image ? Peut-on dans ce cas inverser la question de l’identité : au lieu de «Qui/Que suis-je ? », multiplier plus modestement les questions : « Que dites vous que je suis ? » « Que disent-ils que nous sommes ? Au lieu de « Qui sommes-nous ? », « Que disons-nous donc que nous sommes ? » « Qui croyons-nous être ? »

Peut-on objectiver l’ « ego » arabe : « Comment peut-on être arabe » aux yeux de l’autre ? « Comment peut-on être ce que l’on est » aux yeux de soi ? Qu’est-ce qu’on perd et qu’est-ce qu’on gagne de cette dénégation de la part de l’autre ? Apres avoir découvert « soi-même-comme-un-autre », qu’est-ce qu’il reste finalement de soi-même ? Quelles voies du retour ?

Le commandement d’Athènes : gnoti se auton (connais-toi toi-même) équivaut à : se connaître pour se réformer. Dans ce sens, contester son propre système de pensée ou de croyances, rejeter des idées, des convictions que l’on « juge » fausses ou dangereuses, est le principe même de la libre délibération intellectuelle : peut-on indéfiniment continuer de protéger fébrilement notre identité du moindre jugement dépréciatif (critiques, portraits caricaturaux...) , de continuer, au nom du « sacré /sacrilège», de nous soustraire en tant que culture et religion à l’épreuve de la remise en cause que subissent, depuis longtemps, d’autres cultures ?

 

Pour l’analyse de ces différents processus communicationnels affectés à cette problématique culturelle : « arabité » /« arabéité », toutes les disciplines sont sollicitées : littérature, « Cultural Studies », histoire, politique et droit culturel, linguistique et dictionnaires, journalisme, marketing et publicité, cinéma, SIC (sciences de l’information et de la communication)...

 

Veuillez transmettre vos propositions de communication en français ou en arabe (intitulé et résumé de la communication, organismes d’affiliation) conjointement au comité d’organisation :

 

El Idrissi Hamid : <elidrissi_ln@hotmail.com>

Lamnaoui Slimane : <slymlamy@gmail.com>

 

Calendrier :

30 Juin 2012 : date limite de la remise des propositions

15 Juillet 2012 : Confirmation de participation pour les communications retenues et pré-programme du colloque.

N.B.

Les organisateurs du colloque assure  la prise en charge (hébergement – restauration) des intervenants durant le colloque dans la ville millénaire de Fès : soit « quatre nuitée » : à partir du  2 Décembre.