Actualité
Appels à contributions
« L'anonymat de l'oeuvre dans la littérature et les arts au Moyen âge »

« L'anonymat de l'oeuvre dans la littérature et les arts au Moyen âge »

Publié le par Vincent Ferré (Source : Sébastien Douchet)

Le CIELAM/EA4235 et son équipe demédiévistes du CUER MA ont le plaisir  de vous annoncer un nouveaucolloque pour l'année 2010. Celui-ci sera consacré à

« L'anonymat del'oeuvre dans la littérature et les arts au Moyen âge ».

La question du nom de l'auteur etde l'artiste, on le sait, fait résonner des problématiques spécifiques au Moyenâge, la majorité des oeuvres n'étant pas signées. Pour autant, les « effets designature » ne manquent pas et l'anonymat n'est pas synonyme d'absence demarque d'auteur dans l'oeuvre. Des études stylistiques ont permis de référerplusieurs oeuvres à un même « auteur », soit que celui-ci soit déjà connu (commel'attribution problématique et toujours débattue de la Deuxième Continuation à Wauchier de Denain), soit que la critiquemoderne lui ait attribué un nom par défaut (le maître de Flémalle par exemple).Ce sujet pose également la question de la multiplicité des auteurs, enparticulier dans le domaine artistique : les ateliers sont à l'origined'ouvrages à plusieurs mains. De plus, l'anonymat de l'oeuvre n'engage pas quela question de l'auteur ou de l'artiste, mais aussi celle de son appellation :souvent les titres des éditions de textes ou bien des oeuvres d'art sont destitres modernes qui ont d'ailleurs pu évoluer avec le temps, au fil des réécritures,des rééditions ou bien l'avancée de la recherche. Ces tentatives de désanonymer lesoeuvres, de leur attribuer titre et auteur, témoignent d'une attitudescientifique particulière et mouvante sur le Moyen âge. Le souci du nom qu'ontles modernes plaque-t-il, à contresens, ou comme un malentendu, une épistémèqui tenterait de réduire l'altérité de l'acte créateur médiéval afin de leconformer à des schémas culturels, idéologiques et sociaux connus de nous, dumoins plus rassurants pour nos esprits ? On le voit, la question de l'anonymatdes oeuvres pourra se poser aussi bien en synchronie qu'en diachronie.

Parmi les axes possibles quipourront guider vos analyses et réflexions, nous vous proposons plusieurs typesde questionnement autour de l'anonymat des auteurs/des artistes et de lanomination des oeuvres :

Comment percer l'anonymat d'unauteur  et sur quels critères ?

Comment interpréter l'anonymatmassif du/des auteur(s) dans des oeuvres telles que les mises en cycle épiquesou romanesques ?

Existe-t-il une relation entrel'anonymat d'une oeuvre et le geste de réécriture ?

Comment définir précisément lestatut des anonymes « intermédiaires » et pourtant actifs dans l'actecréateur que sont les copistes, les enlumineurs, les artistes d'atelier, etc. ?

Comment interpréter l'absence detitre au sens moderne (en incipit, enexplicit ou dans le colophonéventuel) et la mouvance des désignations des oeuvres par elles-mêmes(périphrases, allusions, etc.) ?

Comment interpréter la variationdes titres des oeuvres au Moyen âge comme à l'époque moderne (au sens large)ainsi que les fluctuations dans l'attribution d'une oeuvre à un ou des auteurs(attribution, dés-attribution, réattribution, réassignation) ? De façoncorollaire, on pourra s'interroger sur la manière dont ont pu êtrerépertoriées, malgré l'anonymat des auteurs et des artistes, les oeuvres dansles catalogues de bibliothèques depuis Charles V jusqu'à Internet et sur lesproblèmes méthodologiques que pose au chercheur la grande versatilité desentrées de ces catalogues.

Le colloque aura lieu du 27 au 29mai 2010. Lespropositions de communication sont à adresser aux organisateurs Valérie Naudet (valerie.naudet@gmail.com)et Sébastien Douchet(sebastien.douchet@free.fr)avant le 31 octobre 2009.

N.B. : nous vous précisonsque la question de l'anonymat des personnages fera l'objet d'un colloqueultérieur.