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L’Amour en banlieue : une autre représentation des cités (31e Congrès CIÉF, Martinique)

L’Amour en banlieue : une autre représentation des cités (31e Congrès CIÉF, Martinique)

Publié le par Université de Lausanne (Source : Severine Rebourcet)

L’Amour en banlieue : une autre représentation des cités 

31e Congrès mondial du CIÉF, Martinique du 26 juin au 2 juillet 2017

 

Sorti en 1995, l’année de la mise à mort de Khaled Kelkal et des émeutes de Vaux-en-Velin, le film La Haine reste jusqu’à aujourd’hui l’illustration la plus célèbre de la confrontation qui oppose les forces de l’ordre et la jeunesse multiethnique dans les cités de banlieue. Si le film de Mathieu Kassovitz a contribué à attirer l’attention sur les tensions sociales dans les quartiers périphériques dits ‘sensibles’, il est également révélateur des stigmates qui pèsent de plus en plus lourdement sur les cités. Les discours médiatiques et politiques et, dans une certaine mesures, même les récits littéraires et cinématographiques tendent à représenter les banlieues comme des lieux de violence, d’insécurité et de conflit. Des documentaires consacrés aux différentes problématiques de la périphérie comme Les Roses noires (2012) d’Hélène Milano, La Cité du mâle (2010) de Cathy Sanchez ou encore L’Amour en cité (2014) de Maïram Guissé et Ruddy Williams Kabuiku soulignent que « dans la cité, il ne faut pas montrer qu’on est sensible » car il s’agit d’un territoire où « il faut cacher toutes faiblesses ».

Dans cette session, nous souhaitons rompre avec les clichés négatifs en examinant comment l’amour en banlieue, plutôt que la haine, est représenté dans les films, la littérature, ou les chansons contemporaines. Quels types d’amour peut-on distinguer dans les quartiers périphériques où Hatzfeld (2006), Lapeyronnie (2008, 2013), Kokoreff (2013) et Kepel (2011) ont constaté l’apparition de nouvelles tensions entre les sexes et le retour à une domination masculine abusive ? Les recherches récentes d’Isabelle Clair (2008) ont montré que l’entrée des jeunes des cités dans la vie amoureuse est soumise à l’économie complexe d’un « espace sous contrôle ». Comment les rumeurs, réputations, l’étiquetage, la peur des sanctions et les rôles stéréotypés influencent-ils la façon dont on exprime les affections, la tendresse et la sensibilité ? Quelles sont les contraintes sentimentales associées à la masculinité et à la féminité ? Et, de façon plus générale, sous quelle forme l’attachement affectif au groupe des paires, à la communauté ou au quartier est-il exprimé ?

Les résumés de 200 mots maximum accompagnés d’une brève notice biobibliographique, sont à envoyer à Séverine Rebourcet : severine.rebourcet@mountsaintvincent.edu et Christina Horvath (c.horvath@bath.ac.uk) avant le 10 octobre 2016.