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L'ambiguïté dans les sciences du langage (Coldoc09)

L'ambiguïté dans les sciences du langage (Coldoc09)

Publié le par Bérenger Boulay (Source : Coldoc09)

Coldoc09
Colloque des doctorants et des jeunes chercheurs
UMR 7114 MoDyCo – Université Paris Ouest Nanterre la Défense

« L'ambiguïté dans les sciences du langage »

25-26 juin 2009
Université de Paris Ouest Nanterre la Défense

Conférences plénières

Marie-José BÉGUELIN (Université de Neuchâtel)
Claire BLANCHE-BENVENISTE (Université de Provence et EPHE)
Catherine FUCHS (Lattice, ENS, Paris)

Comité d'organisation

Mathieu AVANZI°* ; Naïma BEN BOURENANE°˟ ;
Olivier BONDEELLE°+ ; Jihye CHUN° ; Marie-Pierre SALES°
°Université Paris Ouest Nanterre la Défense, MoDyCo
*Université de Neuchâtel, chaire de linguistique française
˟Université René Descartes, Paris V
+Leiden University Centre for Linguistics


Objectifs scientifiques du colloque

Les précédents Coldoc ont porté sur des problèmes méthodologiques (coldoc08), en questionnant plus particulièrement le choix des observables dans les sciences du langage (coldoc04) ou la constitution de corpus (coldoc05). Dans une perspective différente, mais tout aussi théorique, une des rencontres a porté sur le caractère interdisciplinaire des recherches en sciences du langage (coldoc06), alors qu'une autre proposait de réfléchir sur le vocabulaire scientifique et technique propre à notre discipline (coldoc07). A la suite de ces rencontres fructueuses, cette sixième édition abordera, à travers son thème, un phénomène qui concerne toutes les langues, tous les domaines et tous les niveaux de l'analyse linguistique : l'ambiguïté.

L'ambiguïté a fait l'objet d'études qui contribuent à reconnaître son importance pour l'économie du langage (Pinkal, 1995 ). Elle est le principal moteur des jeux de langage, mais est également à la source de nombreux malentendus dans la communication. En ce qui concerne son domaine d'application dans le champ de la linguistique, on retiendra la définition simple mais précise qu'en donne Fuchs (1996 ), qui stipule qu'il y a ambiguïté « lorsqu'à une forme unique correspondent plusieurs significations » (p.7).  

Les problèmes d'ambiguïté sont bien connus des lexicographes et des sémanticiens, pour qui ils sont intrinsèquement liés à la notion de « polysémie » et/ou à celle d'« homonymie ». Pour illustrer cela avec un exemple simple en contexte, considérons le lexème « porte » dans l'énoncé (1) :

(1)    la belle porte le voile

La façon dont le récepteur va traiter le vocable « porte », comme un substantif ou comme un verbe, conditionnera l'interprétation à faire de (1). Mais l'ambiguïté ne se révèle pas seulement au niveau syntaxique, comme en (1) ; elle peut se déceler au niveau sémantique, ce dont atteste (2) :

(2)    les jumelles grossissent

Le problème sous-jacent va alors être celui des stratégies mises en place pour lever l'ambiguïté. Intuitivement, on aurait envie de dire que ce sont uniquement les indices intonatifs (ou leurs contreparties graphiques, i.e. les signes de ponctuation), qui permettraient de trancher entre les différentes interprétations possibles de l'exemple (1) ; ou d'analyser le Sprép en voiture de (3) comme complément régi par le verbe rentrer ou comme cadratif de la seconde construction verbale :

(3)    je rentrais chez moi en voiture j'en avais pour cinq minutes (Blanche-Benveniste et al. 2002 )

 [ Pinkal, M. (1995). Logic and lexicon : the semantics of indefinite, Dordrecht, Kluwer.
  Fuchs, C. (1996). Les ambiguïtés du français. Paris/Gap : Ophrys.
  Blanche-Benveniste, C., Rouget, C. & Sabio, F. (éds), (2002), Choix de textes de français parlé. 36 extraits, Paris, Champion.]


Mais les indices prosodiques sont-ils toujours fiables à cent pour cent ?

Par ailleurs, il est évident que l'ambiguïté ne concerne pas seulement la syntaxe et la sémantique, mais plus largement de nombreux autres domaines de l'analyse langagière. L'ambiguïté existe en sociolinguistique (à travers l'étude très actuelle des « genres », celle du bi- et du plurilinguisme). En TAL, la question se pose de savoir comment les informaticiens du langage vont traiter l'ambiguïté et, par conséquent, annoter un segment. Les conséquences n'en seront que plus essentielles lors des applications en traduction automatique des langues. En diachronie, l'ambiguïté constitue une étape-clef dans les processus de grammaticalisation ; alors qu'en pragmatique, elle dévoile des effets communicatifs et des rendements énonciatifs équivoques. Enfin, en psycholinguistique, on peut se demander si un individu acquiert indépendamment différents sens d'une unité polysémique, ou bien si un sens est étendu à partir d'un sens noyau. En d'autres termes, comment le sens des unités polysémiques se construit-il ?

Nous encourageons toute communication portant sur la description de phénomènes d'ambiguïté linguistique en français ou dans toute autre langue du monde. Nous privilégierons les approches qui traiteront de phénomènes d'ambiguïté à l'interface de différents niveaux de l'analyse linguistique.

Modes de participation

Les propositions de communication de deux pages, times 12, interligne 1 (+ une page pour la bibliographie et/ou les figures) devront nous parvenir sous forme anonyme avant le 15 avril 2009. Elles devront être rédigées en français et être envoyées en fichier attaché (.doc ou .rtf) à coldoc09@gmail.com. Précisez au début du fichier s'il s'agit d'une proposition pour une communication ou pour la session poster. Les candidats qui travaillent sur des langues utilisant des polices spécifiques doivent envoyer AUSSI un fichier au format pdf. Le fichier est au format .doc ou .rtf et sera nommé titre_abrégé_de_la_communication.doc ou .rtf. Indiquez dans le corps de message votre nom, votre adresse mail, le titre de la communication, l'université et le laboratoire de rattachement. Les réponses concernant l'acceptation ou le rejet de la communication seront communiquées le 15 mai 2009.  

Publications des actes

Une publication des actes est envisagée. L'ensemble des articles sera publié sur le site du colloque, puis une sélection d'une dizaine d'articles sur la base des décisions du comité scientifique sera publiée dans un ouvrage papier.

Comité scientifique

Jean-Claude ANSCOMBRE : LDI-Saint-Denis / CNRS, université de Paris-nord, EHESS
Denis APOTHELOZ : ATILF / CNRS, université Nancy 2
Jacqueline BILLIEZ : Lidilem, université Stendhal, Grenoble 3
Didier BOTTINEAU : MoDyCo / CNRS, université Paris-ouest Nanterre la Défense
Bernard COMBETTES : ATILF / CNRS, université Nancy 2
Marcel CORI : MoDyCo / CNRS, université Paris-ouest Nanterre la Défense
Xu DAN : CRLAO / CNRS, INALCO Paris
Louis DE SAUSSURE : chaire de linguistique générale et d'analyse du discours, université de Neuchâtel (Suisse)
José DEULOFEU : LIF / CNRS, université de Provence Aix-Marseile I
Sarah DE VOGUE : LLF / CNRS, université de Paris ouest Nanterre la Défense
Danièle FLAMENT-BOISTRANCOURT : MoDyCo / CNRS, université Paris-ouest Nanterre la Défense
Jacques FRANCOIS : CRISCO / CNRS, université de Caen, ILF
Jean-Charles HILAIRE : INALCO, Paris
Jean-François JEANDILLOU : MoDyCo / CNRS, université Paris-ouest Nanterre la Défense, IUF
Sylvain KAHANE : MoDyCo / CNRS, université Paris-ouest Nanterre la Défense
Françoise KERLEROUX : MoDyCo / CNRS, université Paris-ouest Nanterre la Défense
Anne LACHERET-DUJOUR : MoDyCo / CNRS, université Paris-ouest Nanterre la Défense, IUF
Bernard LAKS : MoDyCo / CNRS, université Paris-ouest Nanterre la Défense
René-Joseph LAVIE : MoDyCo / CNRS, université Paris-ouest Nanterre la Défense
Danielle LEEMAN : MoDyCo / CNRS, université Paris-ouest Nanterre la Défense
Sarah LEROY : MoDyCo / CNRS, université Paris-ouest Nanterre la Défense
Jacques MOESCHLER : Département de linguistique, université de Genève (Suisse)
Mary-Annick MOREL : université de Paris 3 Sorbonne nouvelle, EA 1483
Colette NOYAU : MoDyCo / CNRS, université Paris-ouest Nanterre la Défense
Christophe PARISSE : MoDyCo-INSERM / CNRS, Université Paris-ouest Nanterre la Défense
Simona PEKAREK DOEHLER : Chaire de linguistique appliquée, université de Neuchâtel (Suisse)
Patrice POGNAN : LaLIC-CERTAL / CNRS, université de Paris 4 Sorbonne – INALCO
Jean PRUVOST : LDI-Cergy (Métadif) / CNRS, Université de Cergy-Pontoise
Francesc QUEIXALOS : CELIA / CNRS, Paris
Stéphane ROBERT : LLACAN / CNRS, Paris, TUL
Magali ROUQUIER : CLLE-ERSS / CNRS, université de Toulouse Le Mirail
Catherine SCHNEDECKER : université de Strasbourg March Bloch, IUF
Bernard VICTORRI: LaTTiCe / CNRS, Paris


Calendrier prévisionnel

22 avril 2009 : date de remise définitive des résumés
22 mai 2009 : envoi des acceptations ou des rejets
25-26 juin 2009 : colloque
15 septembre 2009 : réception des articles
Deuxième semestre 2010 : publica