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L’Afrique en mouvement: Imaginaires migratoires et dynamiques sociales au sud  de la Méditerranée  

L’Afrique en mouvement: Imaginaires migratoires et dynamiques sociales au sud de la Méditerranée

Publié le par Alexandre Gefen (Source : Momar Désiré Kane)

 

 

APPEL À CONTRIBUTIONS

 

29ème année N°68- Avril 2013

Horizons Maghrébins/ Presses Universitaires du Mirail

 

L’AFRIQUE EN MOUVEMENT: Imaginaires migratoires et dynamiques sociales au sud  de la Méditerranée

 

En collaboration avec le programme ANR MIPRIMO, LES SUDS II

La migration prise aux mots. Récits, circulation des imaginaires et dynamiques sociales

dans les migrations ouest-africaines.

 

 

Présentation du projet-source :

MIPRIMO. ANR 2011-2014 La migration prise aux mots.

Récits, circulation des imaginaires et dynamiques sociales dans les migrations ouest-africaines.

Si la mobilité est historiquement ancrée dans les sociétés ouest-africaines, les récits autour de la migration sud-sud montrent que la perception qu’elle suscite s’inscrit dans des univers culturels spécifiques. Dans ce cadre, il s’agit de rendre compte de la circulation des récits autour de la migration, par les migrants eux-mêmes, par leurs proches ou dans les productions culturelles locales (littérature, cinéma, media, griots, etc.), afin de comprendre son rôle dans les processus de mobilité. Partir des productions langagières locales tout en les contextualisant historiquement, constitue le fondement d’une approche méthodologique à la frontière de l’anthropologie et de la sociolinguistique. Loin d’une détermination strictement économique, les départs sont constitués par des imaginaires, des mythes ou des croyances dont la portée mérite d’être étudiée.

Au-delà de l’intérêt porté à la structuration des récits et aux imaginaires qu’ils déploient, ce projet vise à analyser les conditions de production discursives des récits ainsi que leur rôle dans les sociétés ouest-africaines. Le langage, à travers l’usage des variétés lexicales, narratives et discursives, donne accès aux significations symboliques et imaginaires qui révèlent tout autant qu’elles reconfigurent les logiques sociales. Quelle place occupent les récits autour de la migration dans la vie quotidienne des individus ? Quels effets sociologiques ont-ils sur les populations restées sur place, et particulièrement les femmes ? Quand, par qui et dans quel dessein sont-ils élaborés, produits, énoncés ? Comment ces récits sont-ils appropriés, interprétés et réélaborés par les acteurs sociaux dans les chants, les chorégraphies, les séries télévisées, les littératures orales, les discours quotidiens, ou par les media (radio, télévision, films, Internet) ? De quelle manière, l’enchâssement des récits au niveau local transforme-t-il les relations sociales et les rapports de force et de pouvoir ? Ces formes de polyphonie discursive et d’intertextualité (Bakhtine, Volochinov, 1977 ; Ducrot, 1984 ; Genette, 1982 ; Kristeva, 1969) relayées et parfois réifiées par les

 

intercesseurs politiques (associations, discours politiques) ou artistiques (écrivains, artistes, cinéastes...), notamment dans les villes, entraînent-elles de nouvelles dynamiques sociales et des enjeux locaux particuliers?

La revue « Horizons Maghrébins », accueille l'équipe de MIPRIMO, ainsi que les chercheurs de tous horizons, pour un numéro spécial consacré à ces questions. Fidèle à sa vocation d'acteur dynamique dans le paysage francophone pour la promotion des sciences humaines et sociales, la diffusion des créations et productions artistiques au service des cultures africaines et méditerranéennes, « Horizons Maghrébins » invite donc le programme MIPRIMO à élargir son espace référentiel (l'Afrique de l'ouest) en incluant le Maghreb, versant méditerranéen de l'Afrique.

Il s'agit plus précisément de s'interroger sur le rôle de pivot que joue le Maghreb entre l'Afrique sub-saharienne et l'Europe : zone de brassage culturel entre le nord et le sud de la Méditerranée, zone de transit pour les flux migratoires en provenance du sud, lieu où le provisoire se transforme en attente, en errance sans fin selon le titre du film d'Abderrahmane Sissako intitulé précisément : En attendant le bonheur.

Une telle ouverture est d'autant plus stimulante que nous assistons, au Maghreb et dans le monde arabe en général, à l'émergence d'une véritable société civile qui ne veut plus laisser à une élite autoproclamée le soin de décider du sort commun. Nous nous intéresserons plus particulièrement aux aspects symboliques de ces questions, à la manière dont elles affectent les productions de l'imaginaire et sont affectées en retour par celles-ci.  En effet, reprise ou sublimée à travers les récits et autres productions des créateurs (écrivains, peintres, photographes, cinéastes…), la mobilité n'est-elle pas en passe de devenir le miroir et la métaphore des mutations politiques et culturelles en cours ?

 

Les propositions de contributions peuvent s'inscrire dans les axes suivants :

 

Axe 1 : Imaginaire de la frontière, frontière de l'imaginaire

 

Les frontières héritées de la colonisation ont certes un impact sur  les réalités politiques, économiques et culturelles de l'Afrique post-coloniale. Cependant, elles sont loin d'être imperméables. Leur caractère rectiligne s'oppose de fait aux arabesques qu'épousent les lignes mouvantes des aires politiques et culturelles antérieures, contemporaines et postérieures au phénomène colonial.  Qu'en est-il de leurs représentations symboliques ? Que nous disent les Arts sur la réalité de ces frontières ? Ont-elles seulement une réalité dans l'esprit des gens qui les traversent ? Quelles contraintes imposent-elles à l'imaginaire en se matérialisant brusquement dans le paysage réel sous les diverses formes de la vérification, du contrôle ou de la régulation des flux migratoires ?

 

 

 

 

Axe 2 : Le voyageur et son ombre

 

Le migrant est souvent précédé de son ombre. Il s'agira d'interroger l'écart entre la réalité du voyageur et l'image qui toujours tente de se substituer à l'être singulier qu'il est. Cet écart mesure aussi la différence entre les données statiques et la production fantasmagorique de l'imaginaire de l'hôte. Le recours à un bestiaire spécifique, à un certain nombre de métaphores, pour désigner le voyageur fantasmé (qu'il apparaisse par là comme désirable ou indésirable) peut être considéré comme caractéristique de ce type de projections. On pourrait aussi inscrire cette analyse dans une perspective diachronique, voir de quelle manière l'image d'une catégorie de migrants change dans le temps, en fonction de la réalité socio-politique du pays d'accueil ou, à l'inverse, en fonction de changements intervenus dans son lieu d'origine. On pourrait aussi s'intéresser au phénomène d'inversion normative qui veut que l'on attribue à l'autre des manières de voir ou de faire qui sont simplement le contraire de nos moeurs.

 

Axe 3 : Portraits de migrants

 

Si le portait nous renseigne sur l'être représenté, ne nous fournit-il pas également des renseignements sur la nature de la relation qui s'instaure entre le producteur du portrait et son modèle ? Interroger ce paradoxe de la représentation, qui tire le portrait en direction de l'autoportrait déformé, permettrait de mieux cerner les enjeux de la mise en image de l'étranger et ses effets miroir.

 

Axe 4 : L'art du voyage

 

Cet axe porte sur  l'hétérogénéité des moyens de transport en Afrique de l'ouest, leur caractère à la fois hétéroclite, rafistolé et paradoxalement « photogénique ». Le bricolage, la superposition, l'accumulation sont autant de thèmes suggérés par cet univers qui semble produire dans la réalité concrète des structures et des dispositifs à haute valeur artistique. Chaque véhicule porte des inscriptions, des couleurs, des accessoires qui traduisent un projet esthétique assumé ou imposé par les circonstance de l'existence, comme autant de cicatrices héritées de voyages antérieurs.

 

Axe 5 : Arrêts et bifurcations

 

Arrêts et bifurcations, stations ponctuelles ou définitives, les lieux gardent  la trace des passages successifs. Le discours du migrant prend appui sur leur existence réelle ou imaginaire pour donner un sens (direction et signification) à son voyage.

 

 

 

 

Axe 6 : Perspective nomade

 

Le voyage lui-même peut être pris dans un processus de démultiplication confinant à l'errance. Parfois, il existe comme une carte abstraite du parcours fournie par le discours de ceux qui ont déjà fait le chemin ou par ceux qui, sans même s'être déplacés, ont hérité d'une histoire racontant un voyage. Le désir de partir résonne alors comme une injonction atavique qui, sous prétexte de réalisation matérielle, invite à la quête et au dépassement de soi.

 

Adresse de la Rédaction : Mohammed Habib Samrakandi: habib.samrakandi@free.fr

Responsable artistique du dossier Cahier-Couleur du numéro 68/ 2013

Revue Horizons Maghrébins

Université de Toulouse II Le Mirail

5 Allée Antonio Machado

31058 Toulouse-cedex 09

 

Responsables scientifiques :

CANUT Cécile, Professeure des universités, Directrice du département de Sciences du langage

université Paris Descartes :<cecilecanut@free.fr>

 

MAZAURIC Catherine, Maître de conférences en linguistique et littérature à l’Université Toulouse-Le Mirail, LLA-CREATIS : catherine.mazauric@univ-tlse2.fr

 

KANE Momar, chercheur associé en littérature à l’Université Toulouse-Le Mirail, LLA-CREATIS :

<momar.d.kane@orange.fr>

 

Consignes: ne pas dépasser 8 pages ( avec 2900 signes par page)

Date butoir : Fin janvier 2013 ( envoi des articles rédigés)

Échanges des auteurs avec le comité de lecture : entre fin janvier et fin février 2013

Elaboration définitive du sommaire : début mars 2013.