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Juste la fin du monde de Jean Luc Lagarce :des premiers brouillons à l’adaptation cinématographique

Juste la fin du monde de Jean Luc Lagarce :des premiers brouillons à l’adaptation cinématographique

Publié le par Julia Peslier (Source : Pascal Lécroart )

Juste la fin du monde de Jean Luc Lagarce :

des premiers brouillons à l’adaptation cinématographique

 

Vendredi 7 octobre 2016 à Besançon

Journée d’études organisée par Pascal Lécroart et Alexis Leprince

Université de Franche-Comté, MSHE Claude Nicolas Ledoux (USR 3124) - Laboratoire ELLIADD (EA 4661)

 

Dans le cadre du projet FANUM (Fonds d’Archives NUMérique) de la MSHE Claude-Nicolas Ledoux (USR 3124), en partenariat avec l’IMEC et le site theatre-contemporain.net, l’ensemble des archives de l’œuvre dramatique et narrative de Jean Luc Lagarce a été numérisé et mis en ligne (ces archives sont consultables sur le site fanum.univ-fcomte.fr/lagarce/). Il sera bientôt rejoint par la plupart de ses carnets et dossiers de mise en scène qui offriront de nouvelles perspectives d’étude des œuvres de l’auteur franc-comtois. La journée d’études que nous nous proposons d’organiser le 7 octobre 2016 à Besançon s’inscrit dans la démarche d’exploitation et de valorisation de ce corpus numérique d’archives, expérience exceptionnelle pour un auteur contemporain de premier plan.

La sortie du film de Xavier Dolan, Juste la fin du monde, en compétition pour le 69e festival de Cannes, et dont la sortie en salles est prévue pour le 21 septembre 2016, est l’occasion de proposer une exploration génétique de cette œuvre dans l’ensemble de ses composantes, depuis les premiers brouillons jusqu’à son adaptation cinématographique, la génétique théâtrale ayant précisément pour spécificité de considérer chaque nouvelle exploitation d’une œuvre comme constituant un nouvel épisode de sa genèse[1].

L’enjeu sera d’interroger, à partir de la présentation des archives de Jean Luc Lagarce, la genèse d’une pièce que le dramaturge a longtemps mûrie et souvent reprise. Écrite en 1990, racontant l’histoire d’un fils qui revient dans sa famille pour annoncer sa mort, la pièce semble d’abord n’intéresser personne et restera longtemps inconnue. Ce n’est qu’après sa mort qu’elle deviendra l’une des plus lues et des plus représentées du dramaturge.

Cette œuvre a une histoire génétique riche et complexe qu’il s’agira d’éclairer et d’interroger : la pièce se trouve au croisement de plusieurs formes d'écriture, non seulement du côté de ses inspirations, qui mêlent les références artistiques (qu’elles soient littéraires, théâtrales, ou cinématographiques) et les références autobiographiques, mais aussi dans sa réalisation : Jean Luc Lagarce écrit d’abord un roman, Les Adieux, refusé par les éditeurs, puis passe à la forme théâtrale, qui reprend initialement le même titre que le roman avant de devenir Juste la fin du monde. La pièce, refusée partout, fera l’objet d’une réécriture de la part de l’auteur à la fin de sa vie, réécriture qui aboutira à la pièce Le Pays Lointain (1995). Depuis la fin des années 90, Juste la fin du monde a été de nombreuses fois monté au théâtre et connaît cette année sa première adaptation au cinéma.

L’approche de cette journée sera résolument génétique, s’interrogeant sur le chemin d’écriture de l’œuvre. À partir de ses brouillons, et de ceux des autres ouvrages qui lui sont liés, l’objectif sera de retracer l’histoire de la pièce écrite, et d’approcher l’une des réalisations possibles de ce texte théâtral que constitue l’adaptation cinématographique.

Les contributions croiseront des approches littéraires, génétiques, cinématographiques ou encore didactiques. Pour mettre en œuvre cette diversité d’approche, deux axes de réflexion orienteront cette journée :

Le premier axe envisagera la genèse de la pièce Juste la fin du monde. Il s’agira d’envisager la diversité des sources de Jean Luc Lagarce pour l’écriture de sa pièce, son inspiration littéraire, cinématographique, et son usage d’un matériau autobiographique travaillé à partir du Journal. Cet axe interrogera également le chemin d’écriture de la pièce, avec l’apparition de la thématique du retour du fils dans Retour à la Citadelle (1984), le passage par la forme romanesque avec les Adieux, jusqu’à la réécriture du Juste la fin du monde dans Le Pays Lointain (1995). On interrogera également les brouillons de l’œuvre, ce qu’ils nous disent de la genèse de Juste la fin du monde, et la manière dont ces brouillons d’écrivains nous informent aujourd’hui sur ce qu’est le travail de l'écriture, en lien avec les programmes du secondaire.

Le second axe envisagera la question de l’adaptation de cette pièce au cinéma, en lien étroit avec le travail effectué par Xavier Dolan. Au-delà des mises en scène qui ont été faites au théâtre, le film de Xavier Dolan peut-être vu, du point de vue génétique, comme une des réalisations possibles de la pièce écrite. C’est donc du point de vue des genèses cinématographiques qu’il peut être intéressant d’interroger la pièce de Jean Luc Lagarce, en se demandant notamment si son œuvre, au-delà de la culture cinématographique importante de l’auteur dont témoigne le Journal[2], contient le germe d’une réalisation cinématographique. Cet axe pourra interroger l’œuvre à l’aune de cette approche cinématographique, en cherchant de quelle manière l’écriture théâtrale de l'auteur a pu être influencée par sa large culture cinématographique, ou en tentant de tisser des liens entre Juste la fin du monde et son long métrage, le Journal vidéo, contemporain de l'écriture de la pièce.

 

La durée prévue des communications sera de vingt-cinq minutes. Les propositions devront proposer le titre de la communication, un résumé de la perspective en 10 à 15 lignes ainsi qu’une brève biographie de l’auteur. Elles seront à envoyer avant le 1er juin 2016 à Alexis Leprince (alexis.leprince@mshe.univ-fcomte.fr) et Pascal Lécroart (pascal.lecroart@univ-fcomte.fr). Les réponses seront communiquées à la mi-juin 2016.

 

[1]Voir en particulier Almuth Grésillon, Marie-Madeleine Mervant-Roux, Dominique Budor (dir.), Genèses théâtrales, Paris, CNRS Éditions, coll. « Textes et Manuscrits », 2010.

[2] Rappelons également que Jean-Luc Lagarce a écrit des critiques de cinéma sous le pseudonyme de Paul Dasthré.