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Journées de la Francophonie 2011

Journées de la Francophonie 2011

Journées de la Francophonie 2011

La France et la francophonie : stéréotypes et réalités

Image de soi, regard de l'autre

 

 

Les représentations qu'un individu (ou une civilisation) nourrit sur soi et projette au-dehors, à travers les arts, la littérature, les médias, la diplomatie culturelle sont souvent très différentes de ce qu'il reçoit en retour. La réflexion de ce colloque portera sur l'image que l'individu donne de lui-même, mais aussi sur la perception du regard porté sur lui. La rencontre entre l'identité et l'altérité est souvent bénéfique, mais parfois mise à mal lorsque les attentes et les repères subjectifs de l'un se heurtent à la transparence indifférente ou partisane du regard de l'autre.

Il y a une ambiguïté quant à l'usage que l'on fait de la notion de stéréotype : d'un côté, on défend l'idée que le stéréotype a une fonction nécessaire d'établissement du lien social, de la communication qui se forge à l'aide d'idées communes répétitives comme garantes des normes, d'un autre, on rejette le stéréotype car il déformerait ou masquerait la réalité. Autrement dit, le stéréotype propose un regard à la fois vrai et faux. Tout jugement sur l'autre est en même temps révélateur de soi : il dit peut-être quelque chose de déviant sur l'autre, mais il dit en même temps quelque chose de vrai sur celui qui porte ce jugement.

Par ailleurs, la francophonie littéraire vaut batailles, polémiques et armistices sans nombre à l'heure actuelle. La littérature et son foisonnement de livres francophones remet sans cesse en question les notions de centre et de périphérie - notions peut-être obsolètes, mais toujours utilisées pour montrer que désormais le métissage prend la place de cette dichotomie ressentie comme réductrice et que l'assimilation culturelle se fait dans les deux sens, aboutissant à des textes hybrides.

 « Il est dans mon destin de ne me réaliser qu'à demi. Tout est tronqué en moi : ma façon d'être, aussi bien que ma façon d'écrire. Un homme à fragments. » (Cioran, Cahiers) Il aurait eu cent ans. Il est toujours aussi jeune, aussi vieux, aussi étranger à soi et au monde. Et l'inactualité récurrente de son oeuvre le sauve de la mode, d'une contextualisation facile et éphémère. L'a-temporalité cultivée avec art est une de ses marques de fabrique, d'autant plus qu'elle est coulée dans une langue venue d'ailleurs que de son sang, une langue qui non seulement le structure et le contraint, mais lui offre un espace d'errance supplémentaire.

 

Nous vous proposons, cette année-ci, d'effacer tant soit peu les distinctions traditionnelles, qui par trop cassaient et casaient nos débats, selon les trajectoires bien délimitées de la littérature, de la linguistique ou de la didactique. Cette suggestion ne devrait point décontenancer nos invités, bien au contraire, nous sommes certains que chacun y trouvera sa place et en même temps découvrira le plaisir de s'ouvrir aux enjeux inter- et pluridisciplinaires.

 

Pendant toute la durée du colloque, un artiste photographe francophone animera des ateliers pour les étudiants et tous ceux qui s'intéressent à ce genre de rapport au regard.

 

Aspects pratiques:

  • taxe de participation : 40 euros pour les documents de la conférence, les pauses café, cocktail et publication de la communication dans les actes ; 30 euros pour les membres ARDUF et ARPF. On accepte aussi l'équivalent en roni pour les collègues roumains.
  • Les frais de voyage et de séjour à Iaşi sont à la charge des participants. Les organisateurs peuvent assurer des réservations à la Résidence Internationale de l'Université (Gaudeamus ou Akademos) (40 euros/nuit), dans la limite des places disponibles.
  • Les propositions de communications (titre et résumé de 5-10 lignes) devront parvenir avant le 15 février 2011 aux adresses suivantes :

 

Diana Gradu dianagradu@yahoo.com

Brindusa Grigoriu brindusagrigoriu@yahoo.fr

Comme d'habitude, les Actes du colloque seront publiés par les Presses de l'Université « Al. I. Cuza » de Iaşi.

 

Les organisateurs