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Journée jeunes chercheursSous-entendre dans les oeuvres d'art : pratiques et techniques

Journée jeunes chercheursSous-entendre dans les oeuvres d'art : pratiques et techniques

Publié le par Laure Depretto (Source : doctorants Laslar)

Sous-entendre, c'est à la fois dire plus – que ce que le message semble dire – et dire moins – que ce que l'on donne à penser au récepteur du message. C'est donc, en toute logique, donner à entendre sous les signes apparents et non pas surinterpréter, saisir un sens sur ce qui est dit.

D'emblée le récepteur est mis au premier rang de l'acte de sous-entendre : c'est bien parce que celui-ci entend que ce qui est « sous-dit » prend corps. Cette prise en compte du récepteur est primordiale dans les définitions du sous-entendu. Ainsi comme l'écrit Catherine Kerbrat-Orecchioni :« La classe des sous-entendus englobe toutes les informations qui sont susceptibles d'être véhiculées par un énoncé donné, mais dont l'actualisation reste tributaire de certaines particularités du contexte énonciatif [...] »1.


Justement, qu'en est-il quand l'actualisation est retardée, reportée dans le temps et dans l'espace et quand le contexte énonciatif fait défaut ? Souvent étudié en contexte communicationnel et mis en regard avec l'acte de présupposer (Oswald Ducrot (1972) et Jean-Claude Anscombre (1988)), nous souhaitons, avec cette journée d'étude, interroger l'acte de sous-entendre plus spécifiquement dans les œuvres d'art, qu'elles soient plastiques, littéraires, théâtrales ou cinématographiques. Si les raisons qui motivent l'acte de sous-entendre sont multiples (déjouer la censure, cibler ou exclure un public, instaurer et mettre à l'épreuve une certaine complicité avec le destinataire...), nous souhaitons centrer les communications sur les techniques permettant d'amener un récepteur à percevoir un sens qui n'est pas explicite. La démarche est donc stylistique, c'est pourquoi nous privilégierons les études de cas (sur un extrait, autour d'une œuvre, d'un auteur, d'un style particulier...), analysant les moyens mis en œuvre pour que s'opère le calcul interprétatif nécessaire à la compréhension du sous-entendu pour que ce dernier atteigne sa visée.

Les propositions de communication, d'une page maximum, devront être envoyées à doctorants.laslar@laposte.net, avant le 19 janvier 2015. La journée d'étude aura lieu le 1 avril 2015 à l'Université de Caen Basse-Normandie ; les communications n'excéderont pas 30 minutes.

 

1 KERBRAT-ORECCHIONI C., L’implicite, Paris, A. Colin, 1986, 404 p., p.39

 

 

 

Indications bibliographiques :

 

ANSCOMBRE J.-C., L’Argumentation dans la langue, Liège, Belgique, P. Mardaga,1988, 182 p.

DELOOR S. et ANSCOMBRE J.-C (éds.) Présupposition et présuppositions, Paris, A. Colin, 2012, 134 p.

DUCROT O., « Les lois de discours », Langue française, 1979, p. 21-33.

DUCROT O., « Présupposés et sous-entendus », Langue française, n° 4, 1969, p.30-43.

DUCROT O., Dire et ne pas dire : principes de sémantique linguistique, Paris, France, Hermann,1972, 326 p.

DUCROT O., Le dire et le dit, Paris, Les Éd. de Minuit, 1984, 237 p.

ECO U., Lector in fabula ou La coopération interprétative dans les textes narratifs, Paris, Grasset, 1985, 315 p.

KERBRAT-ORECCHIONI C., L’énonciation: de la subjectivité dans le langage, Paris, France, A. Colin, 2002, 267 p.

NACACHE J., Hollywood, l’ellipse et l’infilmé, Paris, France, L’Harmattan, 2001, 331p.

RECANATI F., KANT E. et FOUCAULT M., « Insinuation et sous-entendu », Communications, n° 1, vol. 30, 1979, p. 95-106.

SEGUIN L., L’espace du cinéma: hors-champ, hors-d’oeuvre, hors-jeu, Toulouse, Ombres, 1999, 123 p.