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Design, Art et Narration : l'intermédialité dans les dispositifs narratifs

Design, Art et Narration : l'intermédialité dans les dispositifs narratifs

Publié le par Vincent Ferré (Source : Irène Dunyach et Carole Nosella)

JOURNÉE D'ÉTUDE

DESIGN, ART ET NARRATION :

L'INTERMÉDIALITÉ DANS LES PROCESSUS NARRATIFS

9 AVRIL 2015

 

Cette journée d'étude, organisée le 9 avril 2015, se place dans la continuité du colloque  "Design, Art et Narration à l'heure des expériences interconnectées" qui s’est tenu en octobre 2013, à Toulouse, organisé par le laboratoire LLA CREATIS sous la direction de Fabienne Denoual.

 

Visant à poursuivre certaines réflexions entamées lors du colloque, elle s'intitule "Design, Art et Narration : l'intermédialité dans les dispositifs narratifs contemporains", et propose d’explorer les rapports qu'entretient la narration avec les pratiques actuelles d'art et de design. En se concentrant sur la manière dont artistes et designers investissent la dimension narrative de leurs productions, cette journée a pour but d'analyser la mise en récit au prisme de l'intermédialité telle que la définit J. E. Müller, c'est-à-dire comme l'étude des relations des médias entre eux, “de l'entre-jeu complexe des médias” (Müller, 2000). Qu'apporte la rencontre entre les techniques, les procédés, les matériaux et les supports à la mise en récit d'un projet ou d'une oeuvre artistique ? Comment les différentes pratiques d'hybridation, de mélange, de fragmentation et de transmédialité créent-elles de nouvelles formes de narration ?

 

Il s'agit alors d'étudier la plasticité de la narration dans des processus artistiques, littéraires, visuels et audiovisuels — ainsi que dans leurs croisements et dans leurs rencontres. Observer la narration dans ce qu'elle a de plastique, c'est l'envisager dans sa matérialité et la place qu'elle occupe : une narration irradiant la création tel un champ magnétique ; une narration rebondissante, qui ricoche entre les fragments d'une oeuvre ou d'un projet ; une narration fluctuante qui s'immisce dans les intervalles générés par la multiplicité des médias dans une œuvre intermédiatique ; une narration sous-jacente au discours de l'artiste ou du designer, émergeant du processus de création ; une narration malléable, manipulable, qui sert de base à la communication d'une production. Comment, dès lors, les dispositifs contemporains peuvent-ils soit la canaliser, soit la faire surgir, ressurgir, ou l'exploiter comme un matériau d'ancrage de l'oeuvre?

 

Du point de vue des dispositifs plastiques, une première approche possible serait de se concentrer sur les nouveaux dispositifs artistiques qui mêlent, ré-agencent des contenus et des supports différents, générant des œuvres fragmentées, et proposant des récits transmedias, combinatoires, archipéliques. Comment le fragment peut-il servir de déclencheur narratif ? Quelles relations les différents fragments peuvent-ils avoir entre eux, et comment ces liaisons peuvent-elles amplifier le récit ?

 

Cela entraîne une seconde approche, celle de la narration comme entre-deux : à l'intérieur de processus intermédiaux, parfois fragmentaires, la narration apparaît comme l'élément interstitiel qui vient se glisser entre les fragments, dans les intervalles créés par la pluralité des contenus et des supports articulés entre eux. La mise en récit serait alors une composante sous-jacente, pouvant être induite par des dispositifs de monstration intermédiaux ou venant les compléter : installations mêlant différents médiums, net art complétant une exposition, multi-écran comme processus de convergence, oeuvre littéraire à la mise en forme multi-supports, projet de design pluridisciplinaire et se déployant sur plusieurs espaces…  

 

Cette double approche faisant se croiser l'art et le design, dans ce qu'ils viennent raconter, met en jeu la notion d'espaces multiples : ceux de mise en récit comme ceux de mise en scène — espace scénique, espace de projection, espace écran, espace éditorial, espace d'exposition — et ouvre donc la voie à des questionnements autour de l'appropriation, de la rencontre, du croisement de ces différents terrains. Quelles narrations peuvent émerger des rapports entre une oeuvre et son lieu de monstration ? Comment les relations entre le dedans et le dehors d'une œuvre narrative — surfaces éditoriales de la page papier ou de la page écran, champ de réception — peuvent-elles être modelées par l'artiste et le designer pour générer des expériences fragmentées, interstitielles ? Comment les dispositifs narratifs peuvent-ils s'émanciper des règles préétablies des milieux qu'ils viennent habiter et investir ?

 

Enfin, si l'on place l'artiste ou le designer au centre des questionnements, il devient important de s'interroger sur la narration émergeant du processus créatif, parfois collaboratif : comment le travail, seul ou à plusieurs, peut-il devenir narratif, se raconter comme une histoire ? Comment, dès lors, cette narrativité issue du processus de production peut-elle s'offrir comme le support d'une communication originale ? Cette piste peut être investie par des artistes et designers venant faire part de leurs expériences et de leurs pratiques.

 

Les propositions venant de praticiens seront aussi bienvenues que celles d’universitaires : la journée se veut une rencontre entre les approches théoriques et pratiques des processus narratifs contemporains.

La journée d'étude sera divisée en deux demi-journées, chacune se concentrant sur l'art ou le design, et se terminant par une table ronde. Les propositions de communication, de 500 mots environs, accompagnées d'une courte note biographique, sont à envoyer à Carole Nosella et Irène Dunyach à l'adresse : design . art . narration @ gmail . com avant le 10 février 2015.