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Jeux et enjeux de pouvoir dans les arts

Jeux et enjeux de pouvoir dans les arts

Publié le par Matthieu Vernet (Source : Clément Dili Palaï)

Appel à communications

COLLOQUE INTERNATIONAL

Jeux et enjeux de pouvoir dans les arts

(Ngaoundéré, Cameroun : 17, 18 et 19 décembre 2009)

Le département de Français de l'université de Ngaoundéré (Cameroun) et le centre de recherches « Textes et cultures » de l'université d'Artois (France) organisent conjointement un colloque international sur le thème Jeux et enjeux de pouvoir dans les arts. Argument Il est de tradition de considérer le pouvoir comme la question au coeur de toute pratique artistique. Les classiques comme Pierre Corneille ou Jean Racine peignent le pouvoir politique en référence à l'antiquité gréco-romaine. Les philosophes des lumières se posent en défenseurs des valeurs humaines et, de ce fait, s'opposent au pouvoir politique. Avec Jean-Paul Sartre, on (re)découvre « l'engagement » qui interpelle plus que jamais le pouvoir politique. Les écrivains de la négritude, suivis de ceux de la période postcoloniale, ont perpétué la tradition de l'engagement à travers leurs oeuvres essentiellement dénonciatrices vis-à-vis des politiques. La critique littéraire n'est pas restée en marge de cette mouvance. Ne se souvient-on pas de la polémique initiée par Mongo Beti autour de L'enfant noir de Camara Laye ? Le présent colloque vise à redéfinir la question du pouvoir dans l'imaginaire artistique, en tant qu'instance de création, de domination, de dépendance et d'indépendance, de décision, de légitimation, de manipulation, de conviction, de dénégation, d'inhibition, de construction et de déconstruction, etc. À l'heure de la mondialisation, à l'heure où les espaces s'ouvrent et que les frontières deviennent illusoires, il est question de dépasser la seule vision politique pour envisager des acceptions du pouvoir moins étriquées et moins circonstancielles. Il s'agit aussi de faire le point sur les nouvelles représentations du pouvoir dans les oeuvres artistiques. Autrement dit, il est question de redéfinir les rapports entre le texte (écrit ou oral) et le lecteur, entre l'oeuvre d'art et le public, la perception que l'artiste a de son métier, et l'image que le lecteur se fait du métier d'artiste. Le pouvoir, dans ce contexte, se décline en termes de jeux et d'enjeux, étant entendu que les artistes et les critiques essayent de le définir dans le cadre des relations interpersonnelles. Les axes suivants, sans qu'ils soient exhaustifs, méritent d'être explorés :

Axe 1 : La théorie du pouvoir Un premier axe de la réflexion conduirait à interroger la notion de pouvoir dans ses multiples acceptions et réalisations. Sur un plan théorique, il s'agira de poser les bases d'une conceptualisation du pouvoir, dans sa relation avec les pratiques artistiques. L'on pourra ainsi s'interroger sur l'existence d'une théorie du pouvoir, ou d'une représentation du pouvoir dans les oeuvres d'art. En termes de bilan, on s'interrogera sur le (les formes de) discours du/sur le pouvoir qui a (ont) été produit(es) par les artistes et les critiques. On s'interrogera, entre autres, sur les sources du pouvoir, la typologie des pouvoirs, le(s) jeu(x) du pouvoir, le pouvoir et le contre-pouvoir, le pouvoir linguistique, etc.

Axe 2 : Le pouvoir de l'art, le pouvoir dans l'art Dans cet axe, on pourra lire les rapports qu'entretiennent les arts et le pouvoir. On pourra, à cet effet, interroger les modes d'expression du pouvoir dans le champ artistique. À ce titre, on s'intéressera à la force créatrice de toute aventure artistique. La deuxième inflexion poserait l'art lui-même comme pouvoir, dans ce contexte où les supports critiques sont foisonnants. Le pouvoir de création et le pouvoir (de la) critique seront ainsi examinés. Les arts, qu'il s'agisse du cinéma, de la littérature, du théâtre (et autres spectacles vivants), de la peinture, du dessin (et/ou de la caricature), de la musique, de la danse, de la sculpture, de l'architecture, ont toujours entretenu un lien étroit avec le pouvoir, quel qu'il soit. Il s'agira donc de les ré-explorer à partir des productions artistiques récentes, non pas dans les rapports qu'ils entretiennent avec le pouvoir, mais en tant qu'instances qui contribuent à la gestion de la cité. La prise de parole, l'art oral par exemple, est une forme de pouvoir qui guide les actions des hommes.

Axe 3 : Les nouvelles représentations du pouvoir À l'ère de la mondialisation, la notion de pouvoir est en proie à de nouvelles acceptions. Sous l'impulsion des nouveaux médias (télévision, Internet, etc.), le pouvoir des arts se trouve renforcé. Cet axe devrait permettre de catégoriser, d'évaluer et de faire le point sur les nouvelles lectures des représentations du pouvoir que suscitent les productions artistiques récentes. Les propositions de communication (un titre et un résumé de 150 à 200 mots), en français ou en anglais, accompagnées d'une brève notice biographique, sont à envoyer par courriel avant le 31 mars 2009 à l'adresse suivante : colloquepouvoir@yahoo.fr

Coordonnateurs scientifiques du colloque:

Clément Dili Palaï, université de Ngaoundéré (Cameroun) et Amos Fergombé, université d'Artois (France)