Jeanne Demers, Le Conte - Du mythe à la légende urbaine
Québec Amérique, Coll. « En Question », 144 p. ISBN : 2-7644-0361-5
Et si le conte m'était raconté
Montréal, le 17 août 2005 - Jeanne Demers, professeure émérite à l'Université de Montréal à qui l'on doit bon nombre de travaux portant sur les formes d'écrits nous a légué, peu de temps avant sa mort Le Conte Du mythe à la légende urbaine, un ouvrage aux nombreuses pistes de réflexion, qui, par le biais de questions se recoupant les unes les autres, permettra d'éclairer ses multiples réalisations.
Car si le conte est un genre universel, il est souvent difficile de le définir et de cerner ses principales caractéristiques. Son omniprésence dans toutes les sociétés et son aspect multidimensionnel soulèvent plus de questions qu'ils n'en résolvent. Quelles sont par exemple ses relations avec la légende ou le mythe ? Comment expliquer que le rôle de la quête initiatrice du conte mène à la liberté individuelle dans les sociétés modernes alors que le même rôle privilégie le bien-être de la communauté dans les sociétés traditionnelles?
Extrait
Tout récit tend vers une fin. Or, le conte est loin d'être mort malgré la quasi-disparition de sa forme orale durant près d'un siècle, en France, et d'un demi-siècle, au Québec. Il connaît même, en ce début de millénaire, un regain d'intérêt que ne suffisent à expliquer ni son maintien minimal dans la culture populaire au moins comme un savoir qui va de soi ni son existence vigoureuse dans l'écriture.
Grâce au talent de vulgarisatrice de Jeanne Demers, vous serez à même de situer le conte écrit par rapport au conte oral, de mieux saisir la nuance entre la possible métamorphose du conte dans les légendes urbaines et d'en connaître les implications: si cette métamorphose est positive, elle donnera au conte un souffle nouveau et contribuera à pousser celui-ci à l'extrême ou, à l'inverse, signera sa fin en sapant ses caractéristiques fondamentales.
L'auteure
Auteure, notamment, d'une édition critique des Contes de Pamphile []Le May (1993), Jeanne Demers a publié de nombreux travaux portant sur les formes d'écrits - récit, essai, conte, mémoires, manifeste, graffiti, discours juridique, langage poétique - en plus d'occuper le poste de vice-doyenne aux études à la Faculté des arts et des sciences de l'Université de Montréal. Présidente de l'Académie des lettres et des sciences humaines de la Société royale du Canada de 1991 à 1994, elle a été fait chevalier de l'Ordre national du Québec, en 1996.