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Jean-Loup Trassard. Une ethnologie poétique

Jean-Loup Trassard. Une ethnologie poétique

Publié le par Dominique Vaugeois

16-18 octobre, Université de Pau, colloque organisé par le Centre de Recherche en Poétiques et Histoire Littéraire (CRPHL), sous la direction de D. Vaugeois et J.-Y. Casanova.

C’est en 1999 que se tenait à Angers le premier colloque international consacré à Jean-Loup Trassard. Depuis lors, l’écrivain a publié une dizaine de livres chez Gallimard et aux éditions Le Temps qu’il fait. Il est donc temps qu’ait lieu une nouvelle rencontre entre lecteurs et chercheurs autour d’une oeuvre discrète mais capitale, obstinément originale dans le paysage littéraire contemporain. La constance des préoccupations qui nourrissent le travail littéraire et la variété des formes verbales ou visuelles qui en résultent ne sont pas la moindre des surprises et des forces d’une recherche en écriture qui va s’approfondissant depuis plus de cinquante ans. Etablie presque exclusivement autour d’un territoire (à l’exception de quelques excursions plus lointaines en Russie par exemple), celui des fermes mayennaises, l’oeuvre ne correspond pourtant pas à ce que l’on entend par « littérature du terroir » avec les valeurs qui lui sont associées et mérite de voir estimé derechef sa place et son statut.


Une « ethnologie poétique », la formule est de l’écrivain lui-même : en effet, si l’on peut parler d’écriture de la terre ou de poésie de la campagne, ce serait en référence aux grands ancêtres, Hésiode ou Virgile mais aussi à des traditions anciennes à mi-chemin entre littérature et savoir, rappelées dans la préface à Traquet motteux ou l’agronome sifflotant. L’alliance des deux termes voudrait insister aussi sur l’étroite union de l’attention au réel -- observer, toucher, écouter, saisir le plus exactement possible ce qui a eu lieu, ici -- et de la méditation sur les pouvoirs de l’imaginaire, mots et images, par le travail de la langue et des configurations narratives (prose brève, roman, entretien, dialogue texte-photographie). La valeur d’enregistrement et de mémoire de l’écriture et de la photographie est inséparable de la conscience des puissances de l’illusion, à la fois comme énergie vivifiante (le conte, la rêverie, l’intuition aux limites de la divination) et comme incertitude fondamentale (modalités du doute inscrites au coeur d’une écriture en quête/prospection constante continuelle). C’est sur cette voie très ouverte que nous aimerions engager la réflexion.


Les communications porteront de préférence sur les livres les plus récents sans exclusion des plus anciens. Il s’agira d’ailleurs également de prendre la mesure d’un itinéraire.
Les propositions (1000 signes minimum) accompagnées d’une brève notice biographique seront à adresser avant le 15 février aux deux adresses suivantes : vaugeois@fabula.org et jean-yves.casanova@univ-pau.fr