Questions de société

"Je me place dans une logique d'heures supplémentaires (.) plutôt que dans une logique de création d'emplois" Pécresse (Métro 03/06/09)

Publié le par Bérenger Boulay (Source : Sorbonnard)

Propagande:

Valérie Pécresse: "Réussir le défi de l'orientation" - Metro 3 juin

Cinq lecteurs du gratuit Metro ont rencontré Valérie Pécresse, ministre de l'Enseignement et de la Recherche...

Philippe : Je souhaite que ma fille ainée, qui entre en seconde,aille à la fac. Mais ma femme n'a plus confiance en l'université etsouhaite l'envoyer dans une grande école. 

La France compte 83 universités et 225 écoles. Notre but à la finde l'année est d'avoir 15 grands pôles de recherche de l'enseignementsupérieur, pour casser les frontières entre écoles et universités. J'aiaussi proposé qu'on puisse faire des classes préparatoires aux grandesécoles dans les universités dès la rentrée prochaine. L'idée estd'avoir un premier cycle universitaire qui donne un diplôme de licenceet qui permette de préparer les concours. J'aimerais aussi développerles master conjoints grandes écoles-universités. L'université a besoinde redevenir le coeur du système. Cela implique qu'elle ait unegouvernance à la hauteur - la loi sur l'autonomie lui en donne lesmoyens -, qu'elle ne destine pas tous ses diplômés au monde del'enseignement et qu'elle s'ouvre sur le monde professionnel. Donc,quand votre fille sera en terminale, la situation aura j'espèrebeaucoup évolué ! Je suis très optimiste.

Anne : J'ai un fils qui est à la fois littéraire et scientifique.Mais le système français l'oblige à choisir très tôt sa spécialité.C'est vraiment dommageable… 

C'est vrai, on hyperspécialise dès la première année. Changer celaest l'un des enjeux de la réforme et l'un des objectifs du plan Réussiren licence, auquel j'ai attribué 730 millions d'euros sur les 3prochaines années. Les jeunes bacheliers qui arrivent en filièregénérale à la fac ont 15 ou 20 heures de cours hyperspécialisés dès lapremière année. J'ai donc proposé de créer une première annéefondamentale, pluridisciplinaire et avec des enseignements d'ouverture.Cette année s'effectuerait en contrôle continu et, à la fin du premiersemestre, un rendez-vous d'orientation obligatoire serait fixé. Le butest d'éviter que 50% des jeunes échouent à l'université dès la premièreannée. De plus, on essaie de proposer des cursus communs. A Jussieu parexemple, on peut faire maths et sciences politiques à la fois. L'idéeest de mettre en place une spécialisation progressive avec uneouverture sur des métiers via des stages. Une bonne idée serait, aprèsbac +3, de faire une année de césure pour travailler, puis de revenirfaire son Master après. Sinon, quand on postule à bac +5 sansexpérience professionnelle, les entreprises ne proposent que des stages.

Linda : Comment allez-vous financer le dédoublement des filières ? 

C'est une question de réorganisation au niveau des universités.Organiser la souplesse et les parcours sur mesure est impossible auniveau de l'Etat. De plus, au niveau local, on dispose d'un vrai vivierde compétences pour le faire. Je me place dans une logique d'heuressupplémentaires, d'optimisation des moyens, de mobilisation desressources plutôt que dans une logique de création d'emplois. Enmatière de taux d'encadrement des étudiants, on est dans la moyenneeuropéenne. 

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