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Jazz, pouvoir et subversion en France, Allemagne et Russie

Jazz, pouvoir et subversion en France, Allemagne et Russie

Publié le par Alexandre Gefen (Source : CRPM Université Paris Ouest)

Université Paris Ouest Nanterre La Défense

Centre de Recherches Pluridisciplinaires Multilingues

(CRPM – EA 4418)

Colloque international interdisciplinaire les 11 et 12 juin 2012

Jazz, pouvoir et subversion (France, Allemagne, Russie)

 

En ce début de XXIe siècle, le jazz est considéré comme une musique raffinée, appréciée avant tout par à une élite sociale. Il n’en a pas toujours été ainsi, même si, dès ses premières notes en Europe aux alentours de la Première Guerre mondiale, il fit danser les riches clients du Savoy et d’autres grands hôtels européens.

A ces débuts en Europe, le jazz était une musique de danse, un genre non noble par excellence. Il était interprété par des musiciens noirs qui, bien que nord-américains, n’en étaient pas moins largement considérés comme primitifs. Il venait des grandes métropoles américaines et semblait refléter mieux que tout le nouveau rythme d’une société ultramoderne, démocratique mais standardisée, voire tayloriste, qui n’était pas nécessairement la bienvenue dans tous les milieux de la vieille Europe. Enfin, le jazz eut un succès immédiat et irrépressible dans tout le monde occidental.

Dans le passage progressif à la culture de masse puis à la société de consommation, aujourd’hui à la globalisation, le jazz a accompagné, parfois suscité, des débats souvent très vifs sur la nature de la culture (de masse ou d’élite), sur l’identité (nationale, européenne, occidentale, blanche ou noire…).

Interdit par les dictatures, il fut toléré, car impossible à éradiquer.

Ce colloque a pour but d’explorer ces contradictions, ces peurs et ces espoirs en associant une perspective d’histoire culturelle à l’approche de jazzmen, de musicologues et de spécialistes de la musique jazz qui mettront en regard le discours sur le jazz et la réalité de la musique. Cette double perspective nous permettra de mieux comprendre le pouvoir d’attraction et de répulsion du jazz sur un pouvoir souvent ulcéré par son caractère subversif, mais incapable de résister à son pouvoir de séduction et, plus encore, dans l’incapacité d’endiguer son succès.

L’accent sera mis sur deux époques clés :

  • L’Entre-deux-guerres, en France, en Allemagne et en Union Soviétique :

On y vit le jazz surgir et se répandre comme une traînée de poudre, non sans entraîner de nombreux bouleversements dans le monde de la culture et de la musique.

  • Les années 1940 et le début des années 50 où le jazz se fit porteur de résistance et de subversion dans le régime nazi mais aussi dans les pays communistes.

Ces deux Après-guerres sont à la fois des périodes de crise et de grand renouveau culturel. Dans les deux cas, bien que différemment, le jazz fut accueilli comme un souffle de nouveauté diversement apprécié.

Il sera intéressant de s’interroger en outre sur l’image actuelle du jazz dans le monde : dans le monde occidental d’autres supports incarnent désormais la subversion, mais qu’en est-il dans d’autres parties du monde ? Elément fédérateur, ralliement à une culture occidentale ou, au contraire, ouverture à toutes les influences ? Ou, tout simplement, une musique vivante dans un monde en mouvement ?

Appel à communications

Les propositions de communication doivent être adressées pour  le 15 février 2012 (résumé de 20 lignes environ) à l’adresse pcohen-avenel@u-paris10.fr

Publication

Les Communication seront réunies dans un volume collectif dans la collection « TRIP » (Travaux de recherche interdisciplinaires multilingues) chez Peter Lang

Responsable de l’organisation :

Pascale Cohen-Avenel, université Paris Ouest

pcohen-avenel@u-paris10.fr