Essai
Nouvelle parution
James Sacré

James Sacré

Publié le par Jean-Louis Jeannelle (Source : Christine Andreucci)

James Sacré, numéro spécial de la revue Lucida GrandeTriages, éditée par Tarabuste, 264 pages

 

Actes du colloque de l'Université de Pau. mai 2001. (Rue du Fort, 36170, St Benoit du Sault) Textes réunis par Christine Van Rogger Andreucci, bibliographie établie par Daniel Lançon, illustrations de Mohammed Kacimi.

Sommaire :

Introduction par Christine Van Rogger Andreucci "les figures du monde"
Jean-Claude Pinson (Nantes) : Poésie "naïve" et poésie "sentimentale"
Michel Collot (Paris III) : Paysages avec
Denise Gellini (Pau) : Pays, paysages
Béatrice Bonhomme (Nice) : Une lecture dAnacoluptères
Daniel Lançon (Tours) : Un poète-voyageur : James Sacré au Magrehb
Anne Machu (Pau) : « Chromographie du temps temporalité de lécriture poétique dans Une fin daprès-midi à Marrakech » "ce qu'on voit c'est aussi des mots"
Tristan Hordé (Montignac) : Quelquun quelque part, la menace du temps : remarques à propos dUne fin daprès midi à Marrakech
Renée Ventresque (Montpellier) : "La jarre, comment dire ?"
Christine Chemali (Pau) : « Couleurres » dans La peinture du POEME sen va
Jacqueline Michel (Haïfa) : BLEU, "un mot qui ruse" dans le texte poétique de James Sacré. "L'intime et l'autre"
Jacques Le Gall (UPPA) : Fragments d'un discours amoureux dans Une fin d'après-midi à Marrakech
Pierre Grouix ( Nancy) : Jamais assez près du monde, toujours trop loin des autres: sens du réel, présence dautrui dans Ecrire à côté
Evelio Minano (Valencia) : « Ecrire la poésie à côté de la poésie »
Serge Martin (Cergy-Pontoise) : Les poèmes-relation de James Sacré : au cur de la relation amoureuse dans et par le langage
Leopold Peeters (Pretoria) : James Sacré: un poète sous régime théorique Des « mots qui rusent »
Gwenaelle Dubost (Poitiers) : Une poésie « agrammaticale »
Aude Preta de Beaufort (Paris IV) : James Sacré : le même, par exemple, lautre
Marilia Marchetti (Rome) : Rhétorique de lironie chez James Sacré
Ana Paula Coutinho (Porto) : Presque rien Figuration du monde par J. Sacré
Christine Andreucci (Pau) : Une poétique de la drague : le livre et le lecteur
Jérôme Roger (Poitiers) : La poésie comment dire ? ou « lécriture ça pousse par le milieu »
Gisèle Vanhèse (Calabre) : La quête ulyssienne du poème. « Probable insignifiance » ou poétique du presque rien
Catherine Le Borgne (Pau) : Ombre et silence
Bernadette Roux (Pau) : Leffet dappesanteur dans Viens, dit quelquun
Evelyne Lloze (Saint-Etienne) : Une histoire de "pas grand chose" » dans Viens, dit quelquun
Jean-Yves Debreuille (Lyon II) : Le jeu de présence-absence
Didier Alexandre (Toulouse) : Poétique du presque rien : humilité de James Sacré ?

Publié essentiellement chez de petits éditeurs, tels que Tarabuste, André Dimanche ou le dé bleu, James Sacré nen connaît pas moins depuis trente ans une large audience et une écoute enthousiaste comme en atteste le nombre des participants au colloque qui lui fut consacré en mai 2001 à lUniversité de Pau. Economiquement marginale, comme toute publication poétique aujourdhui, cette uvre occupe en revanche le cur des débats contemporains, imposant la révision des distinctions trop hâtivement établies, comme notamment entre littérarité et lyrisme. James Sacré renoue avec le réel en dehors du langage et les « figures du monde » sont ce qui frappe demblée chez lui et polarisent les premières études qui ouvrent le volume. Cependant « les grands aspects simples du monde terrestre » (Y. Bonnefoy) préoccupent moins ce poète que les menus gestes quotidiens. Ladhésion au réel ne se départit jamais dune réflexion sur les moyens du langage dans une volonté démystificatrice. Oui, « ce quon voit », Sacré ne loublie jamais, « cest aussi des mots », cest même dabord des mots. Ainsi la réflexivité simmisce-t-elle dans une uvre qui cependant cherche avant tout à toucher et partager avec lautre, sous le signe de la rencontre à quelque niveau quelle se situe, en amont du texte, dans lexpérience amoureuse dont il procède, ou en aval, dans le souci du lecteur sur lequel de nombreuses communications reviennent. TimesEt cest certainement la marque singulière de cette voix que sa convivialité, ouverte au lecteur dans une relation de familiarité à laquelle ici toutes les études ici rassemblées auront été sensibles. Cependant parler simple est chose compliquée dès lors que cela sécrit et lon verra se dessiner ici deux types de lectures selon que sera mis en avant le rapport immédiat au monde ou le dédoublement ironique et décapant de ce même rapport. James Sacré semble ainsi se jouer des apories de la poésie contemporaine et en tirer parti : la poésie, comment la dire ?, comment en parler ?, comment savoir ce que cest et si ce quon écrit « en » est ? autant de questions qui sous-tendent non seulement lessai La poésie, comment dire ? mais toute son écriture, et la réflexion des exégètes. Les dernières interventions montrent à travers la part attribuée au silence, au petit, au « pas grand chose », au « presque rien » que ces catégories du moindre finalement fondent la poétique de Sacré. (Christine Andreucci, extraits de l'introduction)