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Jacques Perrin, portrait d'un artiste engagé

Jacques Perrin, portrait d'un artiste engagé

Publié le par Matthieu Vernet (Source : Delphine Robic-Diaz)

Colloque « Jacques Perrin, portrait d’un artiste engagé ».

Université Montpellier 3

1-3 avril 2014

Jacques Perrin est sans doute actuellement l’une des personnalités les plus emblématiques du PAF. D’abord jeune premier du cinéma français et italien, puis producteur visionnaire et enfin réalisateur éclairé, le fondateur de Galatée Films s’est en effet imposé au fil des décennies comme le pygmalion d’un certain audiovisuel, exigeant, inspiré et charismatique à l’image de son maître d’œuvre.

Il s’agira au cours de ce colloque de creuser la figure matricielle et kaléidoscopique d’un homme dont la carrière semble obéir à la stratégie du coup de cœur et au credo du décalage (voire du décalé).

Car s’il donne l’impression d’un être à la douceur imperturbable, l’artiste est un homme de combat. Acteur fétiche de Pierre Schoendoerffer depuis son interprétation du lieutenant Torrens dans La 317e Section (1965), il relève le défi de produire Z de Costa-Gavras (1969, Oscar du meilleur film étranger en 1970) avant de marquer profondément l’histoire de la télévision par l’audacieux La 25e heure (1991-2000, 7 d’or de la meilleure émission culturelle en 1997).

Trois exemples, trois temps forts représentatifs d’une capacité à se renouveler, à surprendre en refusant de se soumettre aux diktats du système. Incontournable outsider, il fait de l’imprévisible la recette infaillible de ses succès. La Françafrique fait peser un lourd tabou sur le passé colonial de la France ? La Victoire en chantant de Jean-Jacques Annaud (1976, Oscar du meilleur film étranger en 1977) tourne au ridicule les bassesses de l’Empire. Les insectes sont sans intérêt ? Microcosmos (1996, 5 César dont celui de meilleur producteur remporté par Jacques Perrin) les rend spectaculaires. Les Petits Chanteurs à la croix de bois sont has been ? Les Choristes (2004, nommé aux Oscars 2005, 2 César) sont tendance. Face à un tel palmarès, des questions se posent : peut-on conserver l’esprit d’un artisan du cinéma et de l’audiovisuel français tout en étant « bankable » ? La fréquentation assidue des plateaux de télévision n’a-t-elle pas écorné l’aura du légendaire interprète de Jacques Demy ?

Sans doute ces paradoxes sont-ils liés à la faculté de Jacques Perrin de faire résonner le mot « engagement » tout au long de son atypique carrière.

Ce terme sera donc au cœur de la réflexion menée au sein de ce colloque. Il sera à travailler dans ses acceptions les plus diverses : artistiques, économiques, juridiques, politiques, mais aussi sociologiques, éthiques, philosophiques, etc.

La notion d’engagement sera ainsi la clef de voûte d’un portrait critique pluriel organisé autour de trois champs de réflexion prioritaires (mais non exclusifs) qui recouperont chacun les multiples « emplois » et « fonctions » assumés par Jacques Perrin :

  • l’écologie et la défense du monde vivant sous toutes ses formes,
  • les représentations historiques et historiennes (qu’il en soit l’instigateur et/ou l’interprète),
  • le renouveau d’un certain « populaire » à l’écran (cinéma et tv).

 

Les propositions de communication (maximum 2000 signes espaces compris) et une courte bio-bibliographie sont à envoyer avant le 30 novembre à :

guillaume.boulange@univ-montp3.

delphine.robic-diaz@univ-montp3.fr

La sélection des interventions sera communiquée par mail fin décembre.

Les Actes du colloque seront publiés courant 2015.

 

Comité scientifique :

- Guillaume Boulangé (MCF, Université Montpellier 3)

- Christophe Damour (MCF, Université de Strasbourg)

- Camille Gendrault (MCF, Université Bordeaux 3)

- Delphine Robic-Diaz (MCF, Université Montpellier 3)

- Ana Vinuela (MCF, Université Paris 7).